Alger : de la métropole définie à la métropole ressentie

الجزائر: من العاصمة المحددة إلى المدينة المحسوسة

Algiers: from the defined metropolis to the felt metropolis

Belkhous Meriem

p. 165-179

Citer cet article

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Belkhous Meriem, « Alger : de la métropole définie à la métropole ressentie », Aleph, Vol 10 (2) | 2023, 165-179.

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Belkhous Meriem, « Alger : de la métropole définie à la métropole ressentie », Aleph [En ligne], Vol 10 (2) | 2023, mis en ligne le 31 mars 2023, consulté le 21 novembre 2024. URL : https://aleph.edinum.org/8198

Les textes de littérature décryptent la ville autant que la ville permet de les lire. Bleu blanc vert, roman de Maïssa Bey, ne déroge pas à la règle, puisque celle-ci fait de l’espace urbain algérois le cadre central de sa trame narrative et s’en serve pour narrer des faits historiques et sociaux. En offrant à la ville un rôle fondamental dans son roman, Maïssa Bey nous invite à observer l’espace urbain, mais aussi, à revisiter l’espace ancestral de la ville d’Alger, riche de par son passé colonial. C’est dans ce sillage que la communication présente s’intéresse à la notion de l’espace urbain qui suit un mouvement constant. L’ensemble de ces éléments nous incite à nous interroger sur le rôle qu’a voulu donner Bey à l’espace central de son intrigue, en l’occurrence la ville d’Alger. Notre hypothèse serait qu’elle aurait choisi de faire voir les marques du passé colonial, la rétrogradation de la société algérienne par le biais de la description topographique de la ville d’Alger.

تقوم النصوص الأدبية بفك رموز المدينة بقدر ما تسمح لهم المدينة بقراءتها. Bleu blanc vert ، وهي رواية كتبها ميسي باي ، ليست استثناءً من القاعدة ، لأنها تجعل المساحة الحضرية للجزائر العاصمة الإطار المركزي لإطارها السردي وتستخدمها لرواية الحقائق التاريخية والاجتماعية. من خلال منح المدينة دورًا أساسيًا في روايتها، تدعونا ميسي باي إلى مراقبة الفضاء الحضري، ولكن أيضًا لإعادة زيارة مساحة الأجداد لمدينة الجزائر، الغنية بماضيها الاستعماري. في هذا السياق، يهتم التواصل الحالي بمفهوم الفضاء الحضري الذي يتبع حركة مستمرة. كل هذه العناصر تقودنا إلى التساؤل عن الدور الذي أرادت باي أن تعطيه للفضاء المركزي لمخططها، في هذه الحالة مدينة الجزائر. ستكون فرضيتنا أنها كانت ستختار إظهار علامات الماضي الاستعماري، وخفض مرتبة المجتمع الجزائري من خلال الوصف الطبوغرافي لمدينة الجزائر.

Literature texts decipher the city as much as the city allows them to be read. Bleu blanc vert, a novel by Maïssa Bey, is no exception to the rule, since it makes the urban space of Algiers the central framework of its narrative framework and uses it to narrate historical and social events. By offering the city a fundamental role in her novel, Maïssa Bey invites us to observe the urban space, but also to revisit the ancestral space of the city of Algiers, rich in its colonial past. It is in this wake that the present communication is interested in the notion of urban space which follows a constant movement. All of these elements lead us to wonder about the role that Bey wanted to give to the central space of his plot, in this case the city of Algiers. Our hypothesis would be that she would have chosen to show the marks of the colonial past, the demotion of Algerian society through the topographical description of the city of Algiers.

Introduction

La ville représente le plus souvent un milieu propice à l’intrigue littéraire. Elle constitue, en effet, une source intarissable d’inspirations pour les auteurs de tout temps, jusqu’à composer un véritable socle pour l’écriture, une déclinaison infinie de repères spatiaux pour l’expression littéraire et notamment celle du roman. Il est vrai que «  Les textes de littérature lisent la ville autant que la ville permet de les lire1  » Bleu Blanc Vert, roman de Maïssa Bey, ne déroge pas à la règle, il sémiotise l’espace urbain algérois qui lui sert de cadre pour camper sa trame narrative.

En offrant à la ville un rôle fondamental dans son roman, Maïssa Bey nous invite à observer l’espace urbain, mais aussi, à revisiter l’espace ancestral de la ville d’Alger riche en raison de son passé colonial, dans ce roman qui relate l’histoire de deux narrateurs/personnages Ali et Lilas qu’on voit grandir et évoluer dans l’espace algérois. En effet, Bleu Blanc Vert, se révèle être un roman doté d’une particularité narrative qui fait toute son originalité : il s’agit de l’alternance des voix au niveau de la narration dont résulte une singulière forme du roman. Le récit de Maïssa Bey est relaté par les voix alternées de «  Lui  » et «  Elle  ». Il est présenté de telle sorte à mettre en avant cette caractéristique narrative. Effectivement, il se compose de petits sous-chapitres, s’introduisant par les pronoms «  Lui  » ou «  Elle  », en fonction de l’identité de l’énonciateur. Ainsi Ali et Lilas se relaient-ils dans la narration tout le long du roman, en prenant la parole alternativement. De chapitre en chapitre, les deux énonciateurs se succèdent régulièrement dans leur narration : deux perspectives pour témoigner et se raconter «  leur  » Algérie. Nous retrouvons ainsi dans ce roman plusieurs événements rapportés, s’avérant être des faits authentiques qui se sont réellement déroulés. Effectivement, Maïssa Bey s’est largement inspirée d’événements sociopolitiques réels.2

La quasi-majorité des événements se déroule à «  Alger  » surnommée «  la Mecque des révolutionnaires  » : «  dans les rues d’Alger se croisent, presque à chaque coin de rue, des hommes et des femmes venus d’ailleurs, de toutes parties du monde, pour trouver refuge dans un pays qu’on nomme le “phare du Tiers-Monde˝3  ». L’évocation de lieux tels que l’espace algérois permet à l’auteure d’assurer la vraisemblance de l’histoire, car ces lieux cités relèvent du réel. Ceci lui permet également de décrire des faits résultants du passé colonial de l’Algérie et qui sont visibles dans cette ville qui reflète profondément la charge historique qui la stigmatise encore. En effet, les références renvoient aux événements qui se sont réellement déroulés en Algérie, des années 1962 à 1992. L’auteure transpose ces faits dans sa fiction et ceci à travers les regards croisés des deux personnages/narrateurs. Ces derniers par le biais de leurs descriptions font découvrir au lecteur la ville d’Alger à travers ses rues, ses quartiers et ses constructions.

Maïssa Bey consacre de nombreux passages de son roman à la description de la ville de sa jeunesse, évoquant ainsi avec un brin de nostalgie, à travers la voix de sa narratrice Lilas, la beauté, la diversité et la «  mélodie  » d’Alger, mais également la complexité et l’amertume qui s’est emparée de son âme. Le lecteur peut ainsi découvrir l’histoire du nom donné à la ville mythique, nourrie de légendes et d’images :

Il paraît que le premier nom d’Alger fut Icosium, l’île aux mouettes ou, selon d’autres sources, l’île aux hiboux. Il me plait, à moi, d’imaginer quelques habitats épars sur des rivages tourmentés et battus par les vents, où s’ébattaient des mouettes dont la blancheur n’a d’égal que leur promptitude à fondre sur leur proie et la persévérance dont elles font preuve pour trouver de quoi se nourrir. […] Les mouettes blanches sillonnant le ciel dans une lumière aussi vive que celle qui, les matins d’été, éclabousse la ville dès le commencement du jour.4

Ce récit sur l’origine du nom Icosium donne à voir ce qu’aurait pu être Alger d’autrefois, le lecteur se retrouve emporté dans un voyage presque imaginaire, lui permettant de visualiser l’espace algérois d’il y a des siècles avec une touche de poésie. Cette image reflète la blancheur légendaire de la ville qu’on nomme «  Alger la blanche  ».

Bleu Blanc Vert fait découvrir au lecteur les questionnements que tendent à se poser les admirateurs d’une ville, qui dans sa définition, représente un milieu «  géographique et social  ». Alger est caractérisée par son image géographique et architecturale, mais également par celle de ses habitants qui ne peuvent la dissocier de l’image des mouettes, rappelant son iconique blancheur, comme il est encore possible de le voir dans ce passage exposant cet ensemble d’interrogations existentielles sur l’identité d’une ville de la grandeur d’Alger : 

Des mouettes, Alger a toujours la blancheur, mais aussi, et de plus en plus, la voracité et l’obstination à ne pas se fixer plus de quelques instants dans un regard. On dit aujourd’hui qu’Alger a perdu son âme. Mais qu’est-ce qui fait l’âme d’une ville ? Ses constructions, ses monuments, ses vestiges, ou bien ses habitants ? Alger reste, encore et malgré tout, ville de rencontres, de ruptures et de déchirements, de scènes de liesse ou de désespoir.5

Certains des doutes que partagent les narrateurs quant à la pérennité de l’espace algérois suscitent de nombreuses interrogations. Cet espace n’est plus ce qu’il avait été. C’est pourquoi Maïssa Bey lutte pour la sauvegarde, la préservation et la restitution de celle qu’on nommait autrefois Icosium.6 Par le biais de son écriture, elle alerte son lectorat sur l’avenir de cette ville qui serait en péril. Elle décrit cet appel qui survient chez tout un chacun, pour répondre à un besoin, presque vital, de partir à la rencontre de l’espace dans lequel l’on a évolué. Elle évoque ainsi cette urgence de redécouvrir l’espace urbain avant qu’il ne perde tout ce qu’il représentait autrefois, à l’image de ce passage :

Je ne saurais dire d’où vient cet appel, cette envie d’aller à la rencontre de la ville. Peut-être du sentiment, de plus en plus aigu d’une lente détérioration, lente, mais irréversible, et le besoin de me raccrocher à l’histoire, de rechercher dans les rues, dans les pierres, et sur le visage des hommes et des femmes, les traces, l’espoir d’une possible résurrection7

Il semble, en effet, que la littérature est dans l’incapacité de faire visionner un quelconque espace en une fraction de seconde comme le ferait une simple image, le décor est donc perçu à travers une description qui donne à voir une scène. Ainsi le lecteur découvre-t-il toute l’étendue de l’espace décrit au rythme de sa lecture. À ce propos, Paul Ricœur déclare dans Temps et Récit que « le monde que le récit re-figure est un monde temporel8 ». L’espace du monde littéraire est, dès lors, essentiellement temporel, dans la mesure où la description de l’espace urbain est toujours renvoyée à une certaine chronologie. Sur le récit de la ville se greffe un récit sur le déroulement chronologique des événements. Toutefois, l’espace offre un point d’ancrage au temps dont la caractéristique première est sa labilité. Selon Gaston Bachelard, l’espace continue à exister alors que le temps devient une notion abstraite. Il déclare à ce propos que :

L’espace est tout, car le temps n’anime plus la mémoire. La mémoire — chose étrange ! — n’enregistre pas la durée concrète, la durée au sens bergsonien. On ne peut revivre les durées abolies. On ne peut que les penser, que les penser sur la ligne d’un temps abstrait privé de toute épaisseur. C’est par l’espace, c’est dans l’espace que nous trouvons les beaux fossiles de durée concrétisés par de longs séjours. 9

C’est dans ce sillage que l’article présent s’intéresse à la notion de l’espace urbain qui suit un mouvement constant. L’espace, dans le roman, représente un signe d’ouverture vers l’extérieur afin de permettre au lecteur une meilleure pénétration. Il devient ainsi un espace de contact et d’échange. De ce fait, le changement d’espace serait un changement de vue ou d’ambiance. L’ensemble de ces éléments nous incite à nous interroger sur le rôle qu’a voulu donner Bey à l’espace central de son intrigue, en l’occurrence la ville d’Alger. Aurait-elle choisi de faire voir les marques du passé colonial, la rétrogradation de la société algérienne par le biais de la description topographique de la ville d’Alger ? C’est ce à quoi tenterait de répondre, entre autres, l’article présent qui, en plus de traiter l’aspect historique de la ville, tente également d’évoquer les caractéristiques relevant de la tradition orale propre à la culture algérienne.

1. Alger entre imaginaire et tradition

La ville est perçue comme étant cet « espace de vie, lequel est marqué par le seau des mœurs et des coutumes de ses habitants. En tant que lieu regroupant une population importante, la ville est un espace à vivre et un espace vécu10 ». On retrouve cette idée dans le récit beyen qui transpose cette identité culturelle indissociable d’Alger, aussi urbaine soit-elle. Ces lieux ancestraux, évoqués dans Bleu Blanc Vert, aux multiples facettes essaiment à Alger, à l’image des tombeaux qui demeurent des espaces sacrés dans la culture algérienne. Sidi Abderrahmane et Sidi M’hamed renvoient à ces mausolées qui représentent des espaces religieux, culturels sacralisés. Maïssa Bey replonge son lecteur dans ces scènes à la limite du rituel magique, où les femmes s’affairent à allumer des bougies dans les mausolées des saints d’Alger pour que la baraka11 de ceux-ci puisse se répandre sur elles :

Jour après jour, je me laisse porter par cet appel, et Alger s’offre à moi. Alger la blanche, blanche comme les bougies qu’allument les femmes, là, tout près de moi, sur le tombeau recouvert d’étoffes vertes et soyeuses du saint patron de la ville, Sidi Abderrahmane, dont le mausolée est source de baraka et, plus loin, un autre jour sur le catafalque de Sidi M’hamed, le saint aux deux tombeaux. 12

Ainsi Maïssa Bey évoque-t-elle des rites et des traditions représentatifs de la culture algérienne, elle décrit le paysage commun que l’on retrouve dans les mausolées algériens. Autour des bâtisses de blanc chaulées sur lesquelles trône un dôme peint en vert se regroupent des vieillards emmitouflés dans leurs burnous venus demander l’aumône aux femmes venues accomplir un rite pour faire exaucer un vœu. En pénétrant le mausolée, elles s’orientent vers le tombeau, se prosternent devant lui et récitent quelques prières en baisant le catafalque à la fin. Ces croyances séculaires sont encore pratiquées aujourd’hui. Comme exposé dans Éléments sur la tradition orale13, les visiteurs ou pèlerins partent en cortèges bariolés rendre visite au marabout dont elles ont obtenu la protection, non sans chanter parfois pendant des heures. Elles se dirigent vers le saint favori qui, pour la circonstance, apparaît comme le sauveur. « Tout, à son contact, est purifié : la terre est ramassée sous le carrelage de la kouba14 qui abrite le cheikh pour être utilisée comme médication15 ». Passer toute la nuit à prier dans telle zaouïa16 qui possède un sanctuaire renommé est un rêve que caressent bien des femmes. Désirant la guérison d’un parent, la réussite d’une union, la naissance d’un enfant, la prospérité…, etc. En effet, nombreux sont ceux qui se tournent vers cette forme de spiritualité, et d’après les nombreux témoignages recueillis, la sollicitation du cheikh par les croyants permettrait d’avoir sa bénédiction. Cette tradition encore vivace aujourd’hui donne à voir un paysage visible même à partir de la ville, et notamment la région algéroise.

2. Lieux et mythes d’Alger

L’espace citadin, par sa complexité, constitue le lieu idoine pour implanter de nombreuses trames narratives qui peuvent transposer le sentiment de nostalgie perçu dans les réminiscences et les souvenirs de la narratrice Lilas qui déplore les soirées d’antan, parfumées aux effluves enivrants du jasmin ou les airs andalous qui se jouaient et parcouraient les terrasses avec leurs mélodies envoûtantes, ou encore l’espace algérois, qu’on ne peut imaginer sans la silhouette de la femme au haïk17, apprêtée délicatement d’un voile blanc, synonyme de pureté et de féminité. Bleu Blanc Vert guide le lecteur dans les vieilles rues de Bab el Oued, le long boulevard du front de mer qui le conduit jusqu’à la Madrague d’antan. Tous ces lieux étaient si différents de ce qu’ils sont aujourd’hui devenus. L’auteure évoque cet aspect à plusieurs reprises, donnant l’impression qu’elle déplore la ville d’Alger du temps de la colonisation. En effet, ces espaces ne sont plus aussi fréquentés qu’au temps de la colonisation et même après où ils étaient des espaces festifs et très animés. La décennie noire a tout bouleversé. En outre, malgré les traces de la colonisation encore visibles aujourd’hui dans l’espace algérois, Alger n’a pas été préservée dans toute sa grandeur, les chefs-d’œuvre architecturaux ont énormément perdu de leur éclat. Maïssa Bey fait revivre Alger d’antan. Ces lieux tant affectionnés par tout visiteur algérois de cette époque retrouvent leur âme d’autrefois, au rythme de la description qu’en fait la narratrice :

Je ne veux pas écouter les voix de ceux qui racontent les soirées parfumées de jasmin et les nuits parcourues d’airs andalous et de frôlements subreptices. Ceux qui évoquent à mi-voix les femmes enfermées dans les patios ombragés et celles qui s’aventurent craintivement dans les rues, rasant les murs, revêtues d’un voile qui les fait ressembler à des fantômes. Il m’arrive cependant, comme bien d’autres, d’exhumer les souvenirs des promenades sur le front de mer, des odeurs d’anisette, de merguez et de sardines grillées qui rôdaient dans les rues de Bab el Oued, et plus loin encore, jusqu’à la pointe est de Fort-de-l’Eau ou, à l’opposé, de la Madrague, aujourd’hui El Djamila, la toute belle.18

L’on redécouvre dès lors, à travers Bleu Blanc Vert, comme l’aurait fait un documentaire, de nombreux lieux mythiques d’Alger la blanche.

Maïssa Bey fait voyager avec elle le lecteur qui pénètre totalement dans le décor romanesque jusqu’à se retrouver emporté par les émotions transmises qu’il finit par éprouver lui-même. En effet, «  rien n’est plus déroutant, peut-être, que cette facilité avec laquelle le tissu urbain s’empare de celui qui s’y glisse19  ». De ce fait, l’espace se visionne, mais se vit également. Le lecteur continue sa promenade dans les lieux les plus significatifs d’Alger qui se donnent à voir dans des scènes ponctuées d’effets de réel. Le passage où Lilas évoque les marchés algérois, ayant gardé leurs noms hérités de l’époque coloniale, et où l’on pourrait percevoir un échantillon de la société figée dans le temps et la description des vieux, près du marché du Meissonier, assis à l’ombre des arbres, jouant aux dominos assurent à l’auteure la possibilité d’effectuer une navette entre Alger de sa mémoire, son Alger et celui dans lequel elle se meut aujourd’hui et où les «  trabdendistes  » ont pignon sur rue au marché de la Lyre. 20«  Dès lors, l’espace urbanisé est moins celui où les constructions se suivent en ordre serré que celui dont les habitants ont acquis une mentalité citadine  ».21 Mue en observatrice privilégiée, l’écrivaine saisit l’instant présent et livre un cliché amer :

Un peu plus loin, je vais rechercher au marché de la Lyre des produits «  made in ailleurs  » auprès de cette nouvelle race de commerçants qu’on surnomme trabendistes. (…) Chaque soir, j’emporte avec moi des images saisies à différents moments du jour. Des hommes âgés, assis sur des tabourets à l’ombre d’un arbre, jouent aux dominos sur un bout de trottoir près du marché Meissonnier, et qui semblent toujours avoir été là, à la même place, depuis le commencement du monde. 22

Maïssa Bey retranscrit la nostalgie que ressentent de nombreux Algériens ayant vécu la période coloniale et postcoloniale et qui se retrouvent aujourd’hui face à un mode de vie complètement différent. L’espace urbain a certes gardé quelques aspects de ce qu’il représentait, mais il a néanmoins changé sur quelques autres aspects. L’auteure évoque dans son roman le fait que ces changements n’ont pas toujours été bénéfiques et se révèle nostalgique. À côté de cela, l’écrivaine n’hésite pas à retranscrire ce qu’elle aime de sa ville, notamment son esprit artistique, qu’elle prend soin de décrire non sans passion.

3. Alger : poétique et musicalité d’une ville

La protagoniste ne pouvait faire son tour dans l’espace algérois, sans passer par l’ancestrale Casbah, vieux quartier de la ville qui abritait autrefois les plus raffinés des ksour23, ayant malheureusement perdu, avec le temps, sa splendeur, son prestige architectural et presque sa légitimité de cœur d’Alger. L’auteure évoque la «  magie  » de ce lieu si majestueux et termine cette balade à la Casbah par une note d’espoir, rappelant que les admirateurs d’Alger la blanche ne pourront jamais se détourner de la Casbah, et sauront toujours apprécier la douceur de la vieille citadelle, déclamée avec les poèmes enchanteurs de Momo le poète24 :

Je préfère me perdre dans les labyrinthes de la Casbah, bastion historique, reconnu et célébré de la tradition. Après avoir fait un détour par la place du cheval, ou Placet el Aoud, sans y voir de cheval, la statue du duc d’Orléans pointant son épée sur la Casbah ayant été déboulonnée, j’entre enfin dans la vieille ville, autrefois mystérieuse et envoûtante, accrochée au flanc de la colline, préservant jalousement l’intimité et l’inviolabilité de ses maisons aux murs aveugles, séparées par un dédale de ruelles aussi étroites que malodorantes, lieu propice aux délires enthousiastes et à l’assouvissement des fantasmes de multiples voyageurs en mal d’exotisme. La Casbah à présent si délabrée que même ses amoureux les plus fervents s’en détournent et ne rêvent plus que de blocs de béton. On murmure que dans ces lieux, là où bat le cœur de la ville, il n’y a plus que quelques nostalgiques qui savent écouter Momo le poète.25

Maïssa Bey donne à avoir, à travers le saut qu’elle fait dans le passé algérois, le charme et l’ambiance si particulière qui caractérisait la Casbah d’Alger. Un lieu où l’on voyait autrefois les femmes dans leurs majestueux habits traditionnels26 se tenir dans les balcons de leurs ksour, telles des princesses dans un conte des mille et une nuits. Ce tableau reflétant toute la magie de cette époque, n’est plus qu’un lointain souvenir qu’on prendrait presque pour un mythe, puisque ce même lieu est devenu quelques années après, plus particulièrement durant la période de la décennie noire, que l’ombre de lui-même. C’était devenu le fief des intégristes ayant imposé autour d’eux le mode de vie qui n’a fait de la femme qu’un piètre symbole religieux devant se cacher et vêtir inconditionnellement un habit ne laissant rien entrevoir de ses charmes ou sa beauté.

En parlant de vieille citadelle, Lilas a également évoqué la place du cheval ou Placet el Aoud, un autre espace de la ville d’Alger, 27qui ne dispose plus de la fameuse statue du duc d’Orléans sur son cheval, laquelle a donné son nom à cette placette et qui a été détruite au lendemain de l’Indépendance. Ainsi on aperçoit, au fil des pages du roman, que l’espace algérois, comme tout autre espace urbain, évolue dans le temps, jusqu’à perdre parfois tout ce qui pouvait paraitre emblématique autrefois, notamment durant la période coloniale. En effet, Alger d’avant la colonisation, celle au temps des Français, celle de la post-indépendance et celle d’aujourd’hui, ne pourrait être la même. Toutefois, on perçoit que Maïssa Bey tente à travers sa littérature de faire revivre des espaces, que le temps — pour ne pas dire la société — a fait détruire ou travestir. Il s’agit notamment des monuments existants encore et qui ont laissé un important héritage architectural, culturel, mais également et surtout historique. En racontant l’Algérie post-coloniale dans un récit qui traverse trois décennies, mis bien en évidence, l’auteure décrit inévitablement l’espace algérois. La ville qui traverse trois époques ayant suivi l’Indépendance du pays, dont une période sanguinaire de la décennie noire qui a marqué à jamais l’Histoire d’Algérie, en raison des grandes détériorations et pertes humaines, sociales et matérielles, qu’a connues le pays. Maïssa Bey donne l’impression de vouloir réécrire le passé de son pays sans renier pour autant l’héritage architectural et culturel de la colonisation, puisque c’est la tendance à leur disparition qui donne lieu à un profond sentiment de nostalgie.

Par ailleurs, l’écrivaine trace des bordures pour délimiter sa perception d’un espace qu’elle décrit. Ces bordures peuvent être de natures émotionnelles, idéologiques ou esthétiques. L’auteure est maîtresse de l’image qu’elle voudrait véhiculer d’un espace, puisqu’à travers ses personnages, elle décrit son champ de vision en proposant son propre cadrage. De ce fait, nulle description spatiale n’est anodine, et encore moins celle de la ville. Il est possible ici de parler de ville palimpseste, dans la mesure où les modalités de transformation des espaces urbains sont considérées comme des paramètres essentiels à la pratique du palimpseste, André Corboz dit à ce propos que «  Le territoire tout surchargé qu’il est de traces et de lectures passées en force, ressemble plutôt à un palimpseste28  ». Confronté à la profondeur du tissu urbain, «  le thème du palimpseste s’inscrirait ainsi comme révélateur d’un entre-deux, pour l’essentiel, des continuités et ruptures à toutes les échelles des territoires du point de vue des faits matériels et sociaux, mais aussi immatériels (représentations à l’œuvre, symboliques…)29  ».

Cette révélation des continuités et ruptures devient, dès lors, un acte à dessein, chargé de sens et dont l’importance réside essentiellement dans la construction du cadre général et la place qui lui est réservée.

En effet, «  toute description littéraire est une vue. On dirait que l’énonciateur, avant de décrire, se poste à la fenêtre, non tellement pour bien voir, mais pour fonder ce qu’il voit par son cadre même : l’embrasure fait le spectacle30  ». Ancrer son récit au centre du décor urbain nécessite, bien souvent, le recours à un lexique qui puise ses origines dans le domaine de la vie citadine : l’effervescence des villes, la centralité des décors, la disposition urbanistique, les senteurs, l’éclairage des ruelles, l’ambiance des lieux et bien d’autres détails propres à la ville en particulier. En effet, il arrive que pour mieux faire visualiser un espace, Maïssa Bey recoure à une description qui ne se limite pas à la nature spatiale, mais également à l’atmosphère ou l’ambiance qui y règne. Comme dans l’extrait suivant, où par le biais de la voix de sa narratrice, elle décrit l’ambiance musicale qui peut régner dans une ville ou un quartier, en l’occurrence celle du Chaâbi31, emblématique style musical de la région algéroise :

On y entend parfois quelques notes grattées sur une mandole par des jeunes installés sur un terrain vague encombré de détritus, un refrain chaâbi repris en sourdine : «  la colombe à laquelle je m’étais habitué s’en est allée, il ne me reste que…  », et la suite s’envole dans la nuit au milieu d’éclats de rire et de quolibets. On sait la pudeur, la rudesse orgueilleuse et le goût du secret de ceux qui aiment. Qui aiment vraiment. Et qui ne peuvent retrouver l’élue caressée longuement en rêve — seulement en rêves — que bien plus loin, dans les recoins ombragés du bois des Arcades ou du Jardin d’Essai.32

La narratrice va jusqu’à reprendre les paroles d’une chanson de chaâbi appartenant au légendaire chanteur et poète Hadj El Ankaa33 et faisant partie du patrimoine oral. Cette citation revêt de l’intertextualité, mais aussi de l’oralité puisqu’il s’agit du patrimoine culturel et musical algérien. Cette reprise de chanson issue d’un style musical aussi identitaire et populaire que El chaâbi, qui est un symbole identitaire de la ville d’Alger, démontre que les générations arrivent encore, par le biais de l’art, à communiquer entre elles, sur des thèmes propres à l’identité algérienne, cela prouve également que la ville reflétant certes l’entreprise coloniale, continue à renfermer en elle des scènes de communion où les gens communiquent entre eux et avec leur passé commun à travers la musique. L’écrivaine, en donnant la parole à la narratrice Lilas, a traduit elle-même de l’arabe au français les paroles de la chanson, pour partager l’ambiance musicale dans laquelle elle se trouve et véhiculer ainsi sa culture au lecteur de tous bords. Dans ce même passage, le lecteur retrouve également d’autres espaces algérois qui sont de nature plus intime, puisqu’il s’agit des endroits que fréquentent les couples pour pouvoir vivre quelques moments de promiscuités sans qu’ils soient fustigés du regard, il s’agit en l’occurrence du jardin d’Essai ou encore du bois des Arcades. En effet, durant la période des années 1990, il était très difficile de vivre une relation amoureuse sans se faire lyncher du regard. Maïssa Bey relate comment des espaces tels que des forêts ou des jardins légendaires de la ville d’Alger permettaient aux amoureux de se retrouver en intimité. Durant cette dure période de l’Histoire d’Algérie, il était risqué de s’isoler dans des endroits éloignés tels que des forêts ou des champs, de ce fait, ces espaces représentaient des refuges pour les couples désirant vivre tranquillement leur amour. Les jeunes de cette époque, frustrés de ne pas pouvoir exprimer leurs sentiments et envies, s’exposaient au danger de se faire agresser en s’abritant dans des espaces aussi isolés.

4. Espace, histoire et identité dans l’Algérois

La description d’Alger ne pouvait se faire sans l’évocation du monument, érigé en hommage aux martyrs. L’emblématique Maqam Echahid34 est tel que le décrit Lilas, un monument perceptible de loin au-dessus du bois des arcades : «  Alger, faiseuse et défaiseuse de rêves, aujourd’hui dominée par le Mémorial du Moudjahid au-dessus du bois des arcades et par le monument élevé par les Canadiens, Riadh el Feth, conçu pour marquer à jamais le règne du président Chadli35  ». L’auteur évoque probablement le sanctuaire des Martyrs et non Riadh el Feth36 qui constitue l’esplanade et le monument ainsi que le centre commercial au sein de l’enceinte.

Maïssa Bey reste éternellement amoureuse d’Alger, et cela est perceptible dans chacun de ses romans, elle se sent profondément concernée par la sauvegarde et la revalorisation de cet espace qu’on croirait délaissé, en raison de la dégradation de quelques quartiers qui peinent à se faire restaurer. Elle fait usage de sa plume poétique pour décrire la beauté de la baie algéroise ou encore la «  magie  » des autres endroits mythiques de cette ville ancestrale. Inconditionnelle admiratrice de la ville qui l’a vue grandir et certainement nostalgique de son époque étudiante correspondant à la période de la post-indépendance, l’écrivaine transpose ses ressentiments au lecteur en empruntant la voix de ses personnages : «  Alger que nul ne peut évoquer sans parler de sa baie — la plus belle baie du monde —, des virées à la pêcherie, des balades au Jardin d’Essai, des trottoirs remplis d’étudiants de la rue d’Isly, de la rue Michelet, à présent rues Ben M’hidi et Didouche37  ». Elle reprend ainsi les appellations des rues qui ont changé avec les mutations sociales et politiques. Il s’avère que les années qui ont suivi l’indépendance ont connu de grands changements sur le plan de la décolonisation, dans la mesure où la politique de l’époque rejetait le passé colonial du pays et cherchait impérativement à effacer ses traces, en changeant par exemple, les noms des quartiers, mais ce qui ressort le plus dans Bleu Blanc Vert est que ces entreprises d’algérianisation de l’espace ne pouvaient pas effacer un passé colonial encore vivant dans l’esprit de la génération de l’époque. On découvre, de ce fait, de nombreux noms de quartiers aussi mythiques les uns que les autres, en faisant revivre l’image qu’ils avaient avant à travers les noms qu’ils portaient à une époque révolue, celle de la colonisation française. En effet, il s’avère que :

Toute ville est prise dans une doxa qui la parle. Elle charrie des évidences, des interdits, des lieux communs venus de son histoire, de ses rapports avec les autres villes, de son immersion dans les structures étatiques. De là naît la possibilité d’étudier la place tenue par la ville dans le discours social d’une époque donnée et la manière dont la littérature rend compte de ce discours collectif.38

Dans ce sillage, on perçoit l’histoire ou l’identité de la ville par le biais de ce qui la constitue dans tous ses constituants qui contribuent à lui donner son identité. Georges Perec développe cette idée en définissant la ville : «  Une ville : de la pierre, du béton, de l’asphalte, des inconnus, des monuments, des institutions 39 ». En effet, la romancière décrit cet espace, fait de nombreux alliages culturels que transpose incontestablement son architecture :

Toute l’histoire d’Alger est écrite dans ses rues. Sur les façades de ses bâtiments. Dans les tours et tourelles qui ornent les petits châteaux en bord de mer du côté de Bologhine, autrefois Saint-Eugène, dans les allées bordées de mûriers, dans les immeubles de style colonial aux balcons de fer forgé, conçus dans la plus pure inspiration haussmannienne, dans les maisons d’architecture néo-mauresque sur les hauteurs de la ville, entourées de murs blancs recouverts de grappes de glycines.40

De ce qui précède, il apparaît qu’Alger constitue l’espace central du roman. Cette ville qui crée un parallèle avec la vie réelle, apporte à la fiction une forme d’authenticité, mais permet également d’entrevoir l’attachement que développe Maïssa Bey envers cet espace. Faire part d’un espace romanesque, en faisant promener le lecteur avec soi, a permis à la romancière de donner vie à la ville qu’elle ne cesse de revoir dans son imaginaire, puisque tous ses romans se tissent autour de cette ville.

Conclusion

En faisant de l’espace algérois l’arrière-plan de son roman, Maïssa Bey reconstitue l’histoire et donne à Bleu Blanc Vert une touche plus qu’authentique : «  Mes promenades ressemblent à une espèce de reconstitution historique. Et je ne me lasse pas de déambuler dans cette ville que j’aime tant, Alger, maintes fois conquise, maintes fois libérée. Alger parfois impudique jamais vraiment soumise, et qui garde en elle, l’empreinte de ces multiples déchirements, reste encore aujourd’hui indocile, incontournable41  ». En somme, il est possible de dire que la ville revisitée par la littérature est une conversion de ce qui est de l’ordre visuel pour en faire du littéraire. En transformant l’étendue spatiale en étendue temporelle dans leurs descriptions, les écrivains de la ville parviennent à «  faire voir  » ce qui est dit par de simples mots, ancrés le plus souvent dans une profondeur sentimentale. Si la ville est un espace composé, ne se limitant pas à une simple représentation de nature géographique, son extension littéraire ne pourrait se démarquer de l’étendue de sa définition. Autrement dit, le fait de choisir un milieu citadin comme cadre littéraire ne pourrait être le fruit du hasard. Faire ancrer une trame romanesque dans un environnement urbain nécessite l’acceptation des caractéristiques de ce décor ou alors simplement l’affectionner. C’est, en effet, l’ambiguïté spatiale de la ville qui en fait un cadre littéraire idéal dans la mesure où il s’agit d’un espace dans lequel d’infinis récits peuvent prendre racine.

1 Pierre Popovic, « De la ville à sa littérature », dans Études françaises, vol. 24, n° 3, 1988, p. 109-121, « Disponible en ligne, doi: 10.7202/

2 « Cette fiction appartient au monde du vraisemblable. L’intérêt ou l’originalité du texte réside dans le fait que tous ces événements se tissent

3 Maïssa Bey, Bleu Blanc Vert, Alger, éd. Barzakh, 2007. p. 131.

4 Maïssa Bey, op.cit., p. 185.

5 Ibid. p.185.

6 Ikosium (version punique) ou icosium (qui en est que la version latine) signifie l’ile aux mouettes, « C’est le père Hardouin qui, le premier

7 Ibid. p.186.

8 Paul Ricœur, Temps et Récit I, Paris, Seuil, « L’ordre philosophique », 1983, p. 110.

9 Gaston Bachelard. La poétique de l’espace [1957]. Paris : Presses universitaires de France. 2004. p. 37.

10 Lison BRENU, Mémoire de Master 1 : Écrire la ville : L’emploi du temps de Butor, La forme d’une ville de Graq, Tentative d’épuisement d’un lieu

11 Baraka mot issu de la langue algérienne qui évoque la chance.

12 Maïssa Bey, op. cit., p. 186.

13 Youcef Nacib, Éléments sur la tradition orale, Alger, SNED, 1982. Pages 16-18.

14 Le dôme.

15 Youcef Nacib, op. cit., p. 17.

16 Le mausolée.

17 Le haïk est un vêtement traditionnel longtemps porté par la femme algérienne, lui valant le qualificatif de "blanche colombe". Il est constitué d'

18 Maïssa Bey, op. cit., p. 186.

19 Jean-Christophe Bailly, La ville à l’œuvre, Paris, éditions Jacques Breton, 1992, pp. 34-35.

20 Terme répandu en Algérie, issu de l'espagnol contrabando, contrebande signifiant le commerce du marché noir.

21 André Corboz, « Le territoire comme palimpeste »,in Diogène, n°121, janvier-mars, 1983,pp14-35.

22 Maïssa Bey, op. cit., p. 189.

23 Ksour est le pluriel du mot arabe ksar qui veut dire château. ça désigne les maisons orientales d’autrefois.

24 Momo le poète renvoie à Himoud Brahimi qui est un illustre poète, chantre et philosophe de la Casbah.

25 Maïssa Bey, op. cit., p.187.

26 Tels que le Karakou, le Caftan, le Bedroun, etc.

27 Traduction littérale de « place de cheval » en arabe.

28 André Corboz, op.cit., p. 14-35.

29 Bruno Fayolle Lussac, « La ville n’est-elle qu’un palimpseste ? » In : 50 questions à la ville : Comment penser et agir sur la ville (autour de

30 Roland Barthes, S/Z, Paris, édition du seuil, 1970, p. 61.

31 Le Chaâbi est un genre musical algérien, né à Alger au début du xxe siècle. Šaʿabī signifie « populaire » en arabe (شعب, šaʿab, « peuple »), c'est

32 Maïssa Bey, op. cit, Pp. 187-188.

33 Hadj El Ankaa, né Aît Ouarab Mohamed Idir Halo à Alger le 20 mais 1907 et est décédé le 23 novembre 1978. Il est connu pour être le précurseur et

34 Le sanctuaire des martyrs a été érigé en 1982.

35 Maïssa Bey, op. cit., p. 189.

36 Inauguré en 1982 pour le vingtième anniversaire de l’indépendance de l’Algérie durant le mandat du président Chadli.

37 Ibid.

38 Pierre Popovic, op. cit ., p121

39 Georges Perec, Espèces d’espaces, Paris, éditions Galilée, 1974, p.85

40 Maïssa Bey, op. cit., p. 190.

41 Ibid. p.190.

5. Références bibliographiques

André Corboz, « Le territoire comme palimpeste »,in Diogène, n° 121, janvier-mars, 1983,pp14-35

Bruno Fayolle Lussac, « La ville n’est-elle qu’un palimpseste ? » In : 50 questions à la ville : Comment penser et agir sur la ville (autour de Jean Dumas) [en ligne]. Pessac : Maison des Sciences de l’Homme d’Aquitaine, 2010. Disponible en ligne, DOI : https://doi.org/10.4000/books.msha.2760.

Faouzia Bendjellid. « Compte-rendu de Bleu blanc vert de Maïssa Bey » in Synergies Algérie n° 7, pp 297-299

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Marcel Le Glay, à la recherche d’Icosium, Antiquités Africaines, n° 02, 1968, pp. 7-54

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Pierre Popovic, « De la ville à sa littérature », dans études françaises, vol. 24, n° 3, 1988, p. 109-121. « Disponible en ligne, doi : 10.7202/035765ar1 »

Roland Barthes, S/Z, Paris, édition du seuil, 1970. P. 61.

Youcef Nacib, Éléments sur la tradition orale, Alger, SNED, 1982. Pages 16-18.

1 Pierre Popovic, « De la ville à sa littérature », dans Études françaises, vol. 24, n° 3, 1988, p. 109-121, « Disponible en ligne, doi: 10.7202/035765ar1 »

2 « Cette fiction appartient au monde du vraisemblable. L’intérêt ou l’originalité du texte réside dans le fait que tous ces événements se tissent dans le cadre d’un référent historique qui voit l’avènement d’un État que l’Algérie construit dans son indépendance nouvellement acquise. Lilas et Ali font figures de témoins vivants de cette fraîche édification ; devenu libre, le pays affronte les difficultés d’une reconversion sociale, économique, culturelle, politique et idéologique fortement secouée par les turbulences de l’Histoire. » : Faouzia Bendjellid. «Compte-rendu de Bleu blanc vert de Maissa Bey » in Synergies Algérie n°7. p 297-299.

3 Maïssa Bey, Bleu Blanc Vert, Alger, éd. Barzakh, 2007. p. 131.

4 Maïssa Bey, op.cit., p. 185.

5 Ibid. p.185.

6 Ikosium (version punique) ou icosium (qui en est que la version latine) signifie l’ile aux mouettes, « C’est le père Hardouin qui, le premier proposa d’identifier Icosium à Alger. A la suite de quoi le docteur Shaw, qui en 1832 habitait Alger en qualité de chapelain du Consulat d’Angleterre, commença à rassembler les documents et les preuves, pour affirmer que la ville des corsaires correspondait bien à l’antique Icosium. Depuis lors, l’identification n’a plus été remise en cause ». Marcel Le Glay, à la recherche d’Icosium, Antiquités Africaines, n°02, 1968, pp.7-54.

7 Ibid. p.186.

8 Paul Ricœur, Temps et Récit I, Paris, Seuil, « L’ordre philosophique », 1983, p. 110.

9 Gaston Bachelard. La poétique de l’espace [1957]. Paris : Presses universitaires de France. 2004. p. 37.

10 Lison BRENU, Mémoire de Master 1 : Écrire la ville : L’emploi du temps de Butor, La forme d’une ville de Graq, Tentative d’épuisement d’un lieu parisien de Perec, Université de Grenoble, 2009. p. 5.

11 Baraka mot issu de la langue algérienne qui évoque la chance.

12 Maïssa Bey, op. cit., p. 186.

13 Youcef Nacib, Éléments sur la tradition orale, Alger, SNED, 1982. Pages 16-18.

14 Le dôme.

15 Youcef Nacib, op. cit., p. 17.

16 Le mausolée.

17 Le haïk est un vêtement traditionnel longtemps porté par la femme algérienne, lui valant le qualificatif de "blanche colombe". Il est constitué d'une étoffe blanche enveloppant la totalité du corps de la femme, le haïk était le symbole de la pudeur, mais également de l'élégance féminine.

18 Maïssa Bey, op. cit., p. 186.

19 Jean-Christophe Bailly, La ville à l’œuvre, Paris, éditions Jacques Breton, 1992, pp. 34-35.

20 Terme répandu en Algérie, issu de l'espagnol contrabando, contrebande signifiant le commerce du marché noir.

21 André Corboz, « Le territoire comme palimpeste »,in Diogène, n°121, janvier-mars, 1983,pp14-35.

22 Maïssa Bey, op. cit., p. 189.

23 Ksour est le pluriel du mot arabe ksar qui veut dire château. ça désigne les maisons orientales d’autrefois.

24 Momo le poète renvoie à Himoud Brahimi qui est un illustre poète, chantre et philosophe de la Casbah.

25 Maïssa Bey, op. cit., p.187.

26 Tels que le Karakou, le Caftan, le Bedroun, etc.

27 Traduction littérale de « place de cheval » en arabe.

28 André Corboz, op.cit., p. 14-35.

29 Bruno Fayolle Lussac, « La ville n’est-elle qu’un palimpseste ? » In : 50 questions à la ville : Comment penser et agir sur la ville (autour de Jean Dumas) [en ligne]. Pessac : Maison des Sciences de l’Homme d’Aquitaine, 2010. Disponible en ligne. DOI : https://doi.org/10.4000/books.msha.2760.

30 Roland Barthes, S/Z, Paris, édition du seuil, 1970, p. 61.

31 Le Chaâbi est un genre musical algérien, né à Alger au début du xxe siècle. Šaʿabī signifie « populaire » en arabe (شعب, šaʿab, « peuple »), c'est l'un des genres musicaux les plus populaires d'Algérie. Il dérive de la musique arabo-andalouse. Ses instruments phares sont la Mandole et le Banjo.

32 Maïssa Bey, op. cit, Pp. 187-188.

33 Hadj El Ankaa, né Aît Ouarab Mohamed Idir Halo à Alger le 20 mais 1907 et est décédé le 23 novembre 1978. Il est connu pour être le précurseur et le maître de la chanson Chaâbi algérienne.

34 Le sanctuaire des martyrs a été érigé en 1982.

35 Maïssa Bey, op. cit., p. 189.

36 Inauguré en 1982 pour le vingtième anniversaire de l’indépendance de l’Algérie durant le mandat du président Chadli.

37 Ibid.

38 Pierre Popovic, op. cit ., p121

39 Georges Perec, Espèces d’espaces, Paris, éditions Galilée, 1974, p.85

40 Maïssa Bey, op. cit., p. 190.

41 Ibid. p.190.

Belkhous Meriem

École Supérieure d’Économie d‘Oran

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