Introduction
La découverte du livre de David Thomsson, journaliste à RFI : Les Revenants nous a interpellé par son caractère énigmatique. Il avait installé un horizon d’attente fondé sur de multiples hypothèses : s’agit-il de traiter les « djihadistes » de retour en France comme des spectres, des fantômes revenus d’un territoire de guerre ? S’agit-il de les assimiler à de fantômes dont le retour nous ferait peur dans la mesure où ils risqueraient de semer à nouveau sur le territoire l’épouvante ?
La lecture de l’article de Mathieu Delahousse : Djihad : « les revenants » sont parmi nous dans l’Observateur présentant ce livre a rétréci notre horizon d’attente. Mais la mise entre guillemets du mot « revenant » a aiguisé notre envie de savoir plus et mener une enquête sur ce mot.
De ce fait, dans ce travail, nous présenterons en première partie le contexte lexicographique du mot « revenant » du Furetière au Robert en ligne et dans une deuxième partie, nous présenterons sa répartition dans Europresse.
La dernière partie sera réservée aux difficultés que nous avons rencontrées.
Les résultats de notre enquête et la méthode suivie seront exposés progressivement de façon que la totalité de notre exposé soit donnée de façon homogène et cohérente.
1. Le contexte lexicographique
1.1. Émergence d’un néologisme
Notre enquête lexicographique concernant le mot « revenant » a pris appui sur la partie étymologie et histoire du Trésor de la Langue Française informatisé que nous avons interrogé.
Dans cette partie, le TLFi mentionne la première attestation du mot qu’il fait remonter à la fin du XVIIe en 1690 en citant deux exemples, tirés du Furetière, où le mot est employé respectivement comme un substantif en (1) « Les revenants de grands voyages… » et comme un adjectif en (2) « esprits revenants ».
Comme il cite, le dictionnaire de l’académie pour illustrer un emploi substantivé du mot au sens d’apparition : « il a peur des revenants ».
Prononc. et Orth. : [], fém. [-]. Ac. 1694-1878 au masc. et au fém. ; 1935 au masc. Étymol. et Hist. 1. 1690 les revenants de grands voyages (FUR.) ; 2. [1690 esprits revenants (ibid.)] 1718 il a peur des revenants (Ac.). Part. prés. subst. de revenir*. Fréq. abs. littér. : 2 301. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 3 563, b) 4 262 ; XXe s. : a) 3 498, b) 2 356. Bbg. RANFT 1908, p. 156.
De ce fait, nous avons décidé d’effectuer une remontée historique pour observer l’évolution sémantique du mot et son traitement lexicographique. Nous avons commencé par consulter le Furetière, dictionnaire qui a servi de référence au TLFi pour mentionner la première attestation.
« REVENANT, ANTE. adj1. Qui revient, Les revenants de grands voyages doivent à Dieu de grands remerciements. On tient qu’il y a des esprits revenants en cette maison. On le dit aussi adverbialement en cette maison2 »
Créé le 1er janvier 1690 »
Il est facile de remarquer que le Furetière ne considère ce mot que comme un adjectif comme le signale sa caractérisation grammaticale « adj ». Cependant, les deux exemples choisis pour illustrer la définition ne sont pas tous les deux des adjectifs. Si la deuxième occurrence est bien un adjectif « esprits revenants », la première, en revanche, est un substantif accompagné de l’article défini « les » : « Les revenants de grands voyages ».
L’adjectif caractérisant « esprits », dans ce programme informatif, relève du domaine du fantastique et peut être glosé par « fantôme » comme le laisse suggérer le substantif « esprits » qu’il caractérise. Alors que le substantif, lui, semble être employé pour désigner une personne qui revient effectivement d’un long voyage.
Il aura fallu attendre 1718 pour que soit employé ce substantif au sens de « fantôme, esprit » comme le signale le TLFi reprenant le dictionnaire de l’Académie française.
Cette dernière référence nous a poussé à consulter des éditions différentes du dictionnaire de l’académie pour mesurer l’évolution du sens du substantif « revenant ».
1.1.1. Le dictionnaire de l’Académie française
Dictionnaire de l’Académie française, 2e édition (1718)
REVENANT, ANTE adj. Verbal
Qui plaist, qui revient. air revenant, physionomie revenante.
On appelle populairement, Un revenant, des revenants, Un esprit, des esprits que l’on croit qui reviennent en certains lieux. Il a peur des revenants.3
Dictionnaire de l’Académie française, 3e édition (1740)
REVENANT, ANTE. adj. verbal.
Qui plaît, qui revient. Air revenant, physionomie revenante.
On appelle populairement, Un revenant, des revenants, Un esprit, des esprits que l’on croit qui reviennent de l’autre monde. Il a peur des revenants4.
Dictionnaire de l’Académie française, 4e édition (1762)
REVENANT, ANTE. adj. Qui plaît, qui revient. Air revenant, physionomie revenante.
On appelle populairement, Un revenant, des revenans, Un esprit, des esprits que le peuple croit qui reviennent de l’autre monde. Il a peur des revenans. Dans cette acception, il est substantif5.
Dictionnaire de l’Académie française, 5e édition (1798)
REVENANT, ANTE. adject.
Qui plaît, qui revient. Air revenant, physionomie revenante.
On appelle populairement, Un revenant, des revenans, Un esprit, des esprits que le peuple croit qui reviennent de l’autre monde. Il a peur des revenans. Dans cette acception, il est substantif6.
Dictionnaire de l’Académie française, 6e édition (1835)
[II.] REVENANT. S. m.
voir aussi : [I.] Revenant, ante (adj.)
Il se dit Des esprits qu’on suppose revenir de l’autre monde. Il a peur des revenants. Elle assure avoir vu un revenant. Croire aux revenants. Des contes, des histoires de revenant7.
Dictionnaire de l’Académie française, 7e édition (1878)
[II.] REVENANT. S. m.
voir aussi : [I.] Revenant, ante (adj.)
Il se dit Des esprits qu’on suppose revenir de l’autre monde. Il a peur des revenants. Elle assure avoir vu un revenant. Croire aux revenants. Des contes, des histoires de revenants8.
Dictionnaire de l’Académie française, 8e édition (1935)
REVENANT. N. m.
Il se dit des Esprits qu’on suppose revenir de l’autre monde. Il a peur des revenants. Elle assure avoir vu un revenant. Croire aux revenants. Des contes, des histoires de revenants9.
Dictionnaire de l’Académie française, 9e édition (actuelle)
REVENANT, REVENANTE, nom
XVIIe siècle. Participe présent substantivé de revenir.
1. Image d’un défunt qui apparaît en divers lieux, sous diverses formes. Croire aux revenants. « Le Fantôme de Canterville », d’Oscar Wilde, met en scène un revenant qui échoue à effrayer une famille.
Titre célèbre : Les Revenants, d’Henrik Ibsen (1882).
2. Fam. et plaisant. Personne que l’on revoit de manière inattendue après une longue absence. Tiens, une revenante !10
1.1.1.1. Sur le plan de la catégorisation grammaticale
Le mot « revenant » est adjectif verbal dans la deuxième et la troisième édition et il est considéré comme un adjectif dans la quatrième édition.
La sixième et la septième édition réservent deux entrées différentes au mot « revenant » selon qu’il soit adjectif ou substantif.
Les deux dernières éditions abandonnent la domination de substantif pour retenir celle de nom pouvant être féminin ou masculin dans la neuvième édition et exclusivement masculin dans la huitième.
1.1.1.2. Sur le plan sémantique
Même si la réflexion que nous voulons proposer ne concerne que le substantif « Revenant », il nous semble important de faire remarquer que dans les cinq premières éditions du dictionnaire, l’emploi adjectival est sémantiquement proche de la définition du mot avenant figurant dans le même dictionnaire : « AVENANT, -ANTE adj. xie siècle. Qui plaît par son air affable et sa grâce. C’est un homme fort avenant… ».
La sixième, la septième édition en réservant une entrée spécifique au substantif « revenant » reprennent la recommandation syntactico-sémantique figurant dans la cinquième édition mentionnant que le substantif revenant quand il désigne un fantôme, un esprit est un substantif : « Dans cette acception, il est substantif» mentionne explicitement l’article de dictionnaire.
Le néologisme initiant la désignation de ce parcours sémantique introduit dans la deuxième édition, en 1718 dans le sens de fantôme », « d’esprit », trouve écho dès la cinquième édition qui le conforte sur le plan syntaxique.
Dans son emploi en qualité de substantif, « revenant » semble s’être spécialisé pour ne désigner que le sens de « fantôme » que la neuvième édition du dictionnaire introduit comme premier sens. Cette édition indique comme familier et plaisant l’emploi de ce mot dans le sens « d’une personne qui revient alors qu’elle est inattendue ».
À ce niveau, il nous semble important de faire remarquer que le dictionnaire de l’académie a présenté dans sa neuvième édition en première position le sens que la deuxième édition qualifie de populaire. Et inversement, c’est la désignation d’une personne qui revient d’un long voyage figurant dans le Furetière comme premier emploi qui apparaît comme relevant du registre familier et plaisant.
1.1.2. Le Trésor de la Langue Française informatisé
Revenons au Tlfi et examinons la définition qu’il donne du mot « revenant ».
Ne retenant que l’emploi en qualité de substantif, nous constatons que ce dictionnaire consacre à l’image de la dernière édition du dictionnaire de l’Académie le sens de « spectre » comme premier programme sémantique. Il ajoute un autre parcours, par extension du premier, signifiant « personne qui revient effectivement ». Comme il reprend le sens familier et plaisant signalé par la neuvième édition du dictionnaire de l’académie : « Personne qui revient après une longue absence et sans être attendue »
Dans la mesure où notre travail ne porte que sur le substantif, nous ne reprenons du TLFi que la deuxième partie de la définition.
REVENANT, -ANTE, part. prés., adj. et subst.
B. – Substantif
1. [Corresp. à revenir II A] Esprit d’un(e) défunt(e) censé revenir de l’autre monde pour se manifester aux vivants sous une apparence humaine. Une histoire de revenants. Elle vit distinctement les revenants qui remuaient dans les arbres (Hugo, Misér., T. 1, 1862, p. 466). Le mess entier m’a accablé : les revenants de l’Irlande sont des faits scientifiques (Maurois, Sil. Bramble, 1918, p. 147).
2. P. ext. Personne qui revient effectivement. Revenir ou mourir, cadavre ou revenant, Cadavre saint, revenant pire qu’un cadavre (…) Sous le drapeau troué, parbleu ! de mille balles (Verlaine, Chair, 1943 [1896], p. 128). P. métaph. Fauchard, ruiné, fini, tel que le revenant du travail déshonoré et douloureux (Zola, Travail, T. 2, 1901, p. 18).
3. Fam. Personne qui revient après une longue absence et sans être attendue. On va revoir enfin (…), sire Fouettard (…). La salle entière, un instant interdite, allait d’une seule voix appeler le si cher revenant (Cladel, Ompdrailles, 1879, p. 158). Visite de Jeanne Dortzal, une revenante pour moi, que j’ai connue toute jeune, à ses débuts à Paris (Léautaud, Journal littér., 3, 1920, p. 321)11. »
En conclusion, du sens de « spectre » signalé dans la deuxième édition du dictionnaire de l’académie à la définition du Tlfi, il s’est produit un réel bouleversement. Le néologisme signalé par la deuxième édition du dictionnaire de l’académie comme un emploi populaire « on appelle populairement un… » a fini par devenir le premier sens du mot.
La raison lexicographique a fini par consacrer comme premier sens, celui établi par l’usage.
D'ailleurs, dans les usages modernes, les synonymes de "revenant" sont, selon le Crisco12
Par ordre de pertinence, sous l’hyperonyme fantôme, sont signalées différents mots signifiant des types spécifiques de fantôme. Et même avenant dont le sens a été signalé en rapprochement dans la définition que donne la quatrième édition du dictionnaire de l’académie figure en bonne place.
« Revenant » semble dans son emploi de substantif exclusivement un type précis de fantôme. Et, il n’est retenu dans les usages aucun synonyme renvoyant à « Personne qui revient effectivement » ou à « Personne qui revient après une longue absence et sans être attendue »
L’usage consacre donc le premier sens de ce mot que donnent tous les dictionnaires examinés. Et ils correspondent tous à ce que le dictionnaire synonymique attaché au CNRTL donne comme des synonymes de l’adjectif « revenant »
1.2. Un nouveau tournant sémantique
Ce voyage dans les arcanes des dictionnaires nous a conduit à consulter Le Robert dico en ligne13 sur lequel nous allons nous attarder dans la mesure où il introduit un parcours sémantique non encore répertorié, un néologisme en relation avec le mot tel qu’il apparaît dans le discours médiatique aujourd’hui.
C’est par ailleurs le sens même de ce mot tel qu’il apparaît dans la presse aujourd’hui qui nous a incité à traiter ce sujet.
Revenant
1. Âme d’un mort supposée revenir de l’autre monde sous une forme physique. apparition, fantôme.
2. Personne qui revient (après une longue absence). — FAMILIER Tiens, voilà un revenant !
3. Djihadiste qui regagne son pays d’origine, après être parti(e) combattre.
Si le Robert dans sa partie définition retient les deux parcours sémantiques dans la même hiérarchie que les dictionnaires examinés, il introduit avec originalité un troisième parcours sémantique pour désigner un « Djihadiste qui regagne son pays d’origine, après être parti(e) combattre »
Un néologisme de sens fait ainsi son apparition. Il peut être masculin ou féminin comme le signale l’accord du participe « parti (e) ».
Cependant, dans la partie exemple, il n’est donné qu’un seul exemple illustrant l’emploi en qualité de substantif « Je viens tout justement d’y voir une figure qui vous ressemble, et vous m’êtes un peu apparu comme un revenant. Edmond About (1828-1885) ». Et sans surprise, il renvoie au premier sens, celui d’apparition, de fantôme que confortent les sept synonymes que donne le dictionnaire « apparition, ectoplasme, esprit, fantôme, mort-vivant, spectre ».
Même si le dictionnaire introduit un nouveau sens, il ne l’illustre par aucun exemple.
2. Corpus textuel
Pour construire un corpus d’étude du mot « revenant », nous avons dans un premier temps consulté la base de données Europresse. Nous avons introduit une requête du mot recherché au singulier « revenant ». Europresse donne 395 377 se répartissant indistinctement entre adjectif et substantif.
Pour préciser notre requête, nous avons limité notre recherche à la presse nationale. Nous avons associé à « revenant» l’article « un» dans premier temps et l’article « le» dans un deuxième temps pour ne répertorier que les substantifs.
La base de données montre 70 documents pour la seule journée du 14 janvier 2016. Cela correspond aux remises des oscars.
Oscars 2016 : plébiscite absolu pour Le Revenant et DiCaprio
Jamet, Constance
2016 sera l’année Leonardo DiCaprio ou ne sera pas. Le film de la star, Le Revenant, a décroché le nombre record de douze nominations aux Oscars 2016 qui seront décernés le 28 février prochain.
Si jusqu’en 2016, il n’est fait état dans la presse nationale que du premier sens du substantif « revenant» synonyme « d’esprit» et par métaphore celui d’une personne qui revient d’une façon inattendue comme dans les exemples qui suivent :
Le Figaro.fr • 722 mots
Saad Hariri : retour gagnant au Liban
Mais cette alliance est troublée par un revenant. Rentré au Liban après quinze ans d’exil, Michel Aoun entend incarner seul la résistance à l’occupation syrienne.
Ou encore
Jeudi 10 septembre 2020 • 08 : 27 UTC +02 : 00
Le Figaro (site web) • 343 mots
Alain Juppé n’était pas totalement dévoré par l’ambition d’être président.
Et de nier toute envie de revenir sur le devant de la scène. Je ne suis pas un revenant (…) Je me suis imposé le silence en entrant au Conseil constitutionnel.
La publication du livre Les Revenants de David Thomsson inaugure pour ce mot une nouvelle aire d’emploi où il désigne les djihadistes revenus de Syrie.
L’Obs (site web)
Terrorisme, mercredi 30 novembre 2016 1030 words
Djihad : « les revenants» sont parmi nous
Delahousse, Mathieu
« L’Obs» a lu le livre du journaliste David Thomson consacré aux jeunes Français partis rejoindre des groupes terroristes en Syrie et qui rentrent ces derniers mois en France. Certains blessés et résignés. D’autres encore enragés et décidés à frapper.
Ils s’appellent Bilel, Yassin, Zoubeir. Ou encore Kévin, Léna ou Safya. Et, à vrai dire, ce sont des jeunes gens dont nous n’aurions pas voulu entendre parler. Ils forment le magma indéfinissable des djihadistes français, passés à l’acte ou non, partis en Syrie ou revenus, repentis ou non, mais devenus le visage de la menace terroriste qui a déjà ensanglanté la France. Jamais sans les attentats nous n’aurions entendu parler d’eux. Le journaliste David Thomson a choisi de les présenter dans son dernier livre, « Les Revenants. Ils étaient partis faire le jihad, ils sont de retour en France » (1).
20 Minutes (site web)
Société, mercredi 30 novembre 2016 718 words
Déception, conditions de vie… Pourquoi les djihadistes décident de rentrer en France
Mis à jour le 30.11.2016 à 19 h 1
« Ils étaient partis faire le djihad, ils sont de retour en France ». Le sous-titre du livre Les Revenants (Ed. Seuil) de David Thomson qui paraît ce jeudi, sonne comme une menace. La vague d’attentats qui touche la France depuis janvier 2015 l’a prouvé à de multiples reprises. « Les Revenants », comme les surnomme le journaliste de RFI, représentent à la fois un défi et un problème majeur pour l’Etat français, en matière de lutte antiterroriste.
Ainsi, le retour des djihadistes a permis au mot « revenant» de spécifier un nouveau parcours sémantique
De l’emploi dans le registre fantastique, à l’emploi familier s’ajoute désormais un emploi spécifique signifiant tout à la fois un retour du lieu de la mort, de la guerre et de la dévastation et celui du retour inattendu de personnes que l’on croyait définitivement disparues.
Cet emploi, par ailleurs s’est étendu jusqu’à désigner les survivants des camps de concentration :
Mardi 27 janvier 2015
avril 1945 : un « revenant» de Buchenwald témoigne dans Le Figaro
Lestienne, Camille
J’arrive à Paris comme un revenant, notre joie est immense.
Conclusion
Au terme de cette étude, nous pouvons affirmer que l’usage de ce mot au fil du temps a fini par fixer les définitions lexicographiques.
L’acception populaire du registre familier se disant d’un esprit, d’un fantôme a fini par devenir, par la force de l’usage, le premier sens du mot.
Aussi, l’actualité récente en relation avec les événements que traverse le monde musulman a conduit également a revisité ce mot pour retrouver sous forme d’un néologisme sémantique une autre acception spécialisée : Djihadiste revenu (e) dans son pays après s’en être éloigné pour se rendre en Syrie.