Introduction
Depuis plusieurs décennies, la thématique de la violence semble avoir été au centre de nombreuses productions littéraires algériennes. Les auteurs algériens d’expression française ont pris leurs plumes, et ce à partir des années cinquante, pour dénoncer la violence, celle coloniale d’abord pour les premières générations d’écrivains suivies par les jeunes générations qui souvent campent le cadre des récits qu'ils construisent dans cette période et ensuite celle qui nous est contemporaine, appelée métaphoriquement la décennie noire, qui a mis le pays en péril.
La violence et ses expressions ne se limitent pas à ce seul cadre, elles le débordent pour épouser les contours d’une vie sociale de plus en plus en difficile dans un pays confronté à diverses crises. Et c’est naturellement que les écrivains algériens, en tant qu’acteurs sociaux doublement concernés, s’en saisissent en les sémiotisant.
Maïssa Bey n’a pas échappé à la règle et a, elle aussi, réussi à produire des œuvres teintées de violences protéiformes allant de la violence physique à la violence verbale puis à la violence psychologique. L’auteure de Au commencement était la mer, de Bleu, blanc, vert ou encore de Puisque mon cœur est mort, n’en fait pas exception avec le roman qui fera l’objet principal de cette étude : Nulle autre voix1.
Cette œuvre relate l’histoire d’une femme qui sort de prison après avoir poignardé de sang-froid son époux et s’être dénoncée. Le lecteur découvre le passé de la narratrice à travers les confessions qu’elle fait à une écrivaine qui vient l’écouter plusieurs fois par semaine. La jeune femme s’est rebellée, a refusé son statut de femme soumise et a affronté sa peur. En passant à l’acte « criminel », elle s’est libérée bien qu’elle ait vécu plusieurs années entre les murs d’une prison. Une réflexion paradoxale qui en dit long sur le statut de cette femme et de tant d’autres qui vivent sous le joug des violences conjugales.
Et si, pour la narratrice, la violence devenait paradoxalement une sorte de thérapie ? Un acte libérateur d’un quotidien infernal ?
C’est cette nouvelle forme de violence libératrice qui nous intéresse particulièrement. Nous allons ainsi nous baser sur le questionnement précédent et pour ce faire nous avons divisé notre article en trois points principaux :
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La violence comme réaction à une autre violence.
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Le mal-de-mère : source du trouble ?
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L’écriture : une maïeutique révélatrice.
1. La violence comme réaction à une autre violence
Le roman s’ouvre sur une scène qui montre une femme avançant vers son mari, et de sang-froid le poignarde à trois reprises. La narratrice, elle-même personnage principal, décrit la scène ainsi : « Il sent que je m’approche de lui () Il ne se retourne pas. Qu’aurait-il à craindre ? Trois coups. Trois coups seulement. Il n’a pas le temps de se retourner. Ni celui de comprendre peut-être. » (Nav 13) La jeune femme attend ensuite silencieusement dans le salon que le jour se lève pour qu’elle se dénonce à la police. Ces premières pages laissent supposer que la narratrice a agi en réaction à une violence subie par son mari.
Nulle autre voix se caractérise par une description progressive de la violence. La narratrice, à la demande de l’écrivaine, qui vient l’interviewer trois fois par semaine, commence petit à petit à relater son histoire. Au début, les mots viennent timidement, décrire son passé et se remémorer de mauvais souvenirs n’est pas chose facile pour elle. Puis les mots laissent place à des phrases plus complètes et plus explicatives pour enfin arriver à raconter des détails plus intimes et à se confier presque totalement.
Les passages réservés à l’homme se sont fait désirer, après plusieurs rendez-vous avec l’écrivaine, la femme décide enfin de parler de lui. Elle explique que l’idée de le « supprimer, de le mettre hors d’état de nuire » (Nav 47) ne l’a jamais quittée :
« L’idée est revenue. Chaque fois qu’il levait la main sur moi, chaque fois qu’il m’insultait, m’humiliait, me traînait dans la boue de ses fantasmes les plus violents, les plus répugnants, si avilissants que je n’oserais jamais les évoquer devant vous. » (Nav 46-7)
Afin de mieux comprendre le comportement de l’homme et la violence existante dans le couple, il nous a paru important de nous appuyer sur « Violences conjugales et troubles psychiatriques ». Cet article nous a permis de catégoriser les violences ainsi :
« Violences physiques : être bousculé, frappé, giflé, poussé, mordu, brûlé…
Violences verbales : cris, injures, insultes, menaces…
Violences psychologiques : être humilié, ignoré, dévalorisé, intimidé, contrôlé…
Violences sexuelles : agressions sexuelles, viols, harcèlement sexuel…
Les violences conjugales restent longtemps du domaine de l’intime, cachées des regards extérieurs (…) [ces violences] s’installent, le plus souvent progressivement, en commençant par des violences psychologiques, puis verbales, et enfin physiques et sexuelles, avec augmentation en fréquence et en intensité. » (Voyer 2014 : 667)
Nous allons diviser les propos de la narratrice selon les types de violences susmentionnés :
Type de violence |
Extrait du texte |
Violences psychologiques |
M’humiliait |
Violences verbales |
M’insultait |
Violences physiques |
Levait la main sur moi |
Violences sexuelles |
Me traînait dans la boue de ses fantasmes les plus violents, les plus répugnants |
Ces formes de violences physiques, psychologiques et sexuelles ne sont là que pour montrer la force et la domination de l’homme. Le lecteur comprend aisément que son mari se nourrit de la faiblesse de sa femme, de son silence et de sa soumission. Il est décrit tel un monstre qui se fortifie de son humiliation et de son rabaissement.
La narratrice affirme à l’écrivaine qu’elle n’a jamais ressenti de joie, d’amour ou de jouissance avec son époux même pendant les moments les plus intimes :
« c’était ça le sexe pour moi. Douloureux, sale, répugnant, violent, avilissant. Je croyais que ce n’était que ça : cette violence, cette douleur, cette humiliation de n’être rien d’autre qu’un réceptacle où se déversent la jouissance de la domination et l’illusion de la toute-puissance de l’homme. » (Voyer 2014 : 130)
Ces violences conjugales, qu’elles soient morales ou physiques, ont un impact très profond sur la psychologie de la victime. Son calme et son ostracisme confirment son état psychologique perturbé. Nous confirmons nos propos en lisant un passage dans l’article susmentionné « Violences psychologiques et troubles psychiatriques » :
« Les troubles présentés par les victimes de violences conjugales peuvent être considérés comme des symptômes d’ESPT2 comme : la dépression, l’abus de substance, les troubles psychosomatiques et les tentatives de suicide. » (Voyer 2014 : 667)
Ce qui renvoie au roman retenu puisque la narratrice explique qu’elle était tentée de se jeter du haut d’une falaise et qu’une voix la persuaderait de le faire :
« Je me suis avancée jusqu’à l’extrême bord de la falaise. Je me suis mise à respirer profondément pour dissiper mon malaise () je me suis soudain vue faisant un grand pas en avant et m’envoler (…) j’ai fermé les yeux et c’est alors que j’ai entendu sa voix. Il était là, derrière moi et me disait, Saute, qu’est-ce que tu attends ? Qui te pleurera ? Aie au moins le courage, toi qui n’as jamais rien fait de ta vie ! Un pas, un seul ! (…) c’était lui. » (Nav 45)
Des propos certes irréels qui confirment toutefois l’attitude d’un mari méprisant, dévalorisant et manipulateur. L’idée du suicide lui traversa l’esprit pour en finir avec son mal-être, mais la jeune femme prend la décision irrévocable de lui infliger une fin tragique, nous soulignons : « je me persuadais que la seule issue était la mort (…) Il allait mourir, il devait mourir » (Nav 74)
Elle a libéré une violence intense refoulée en elle depuis des années. Elle était dans l’incapacité totale de le quitter ou de divorcer, mais le choix de le tuer vient comme une évidence : c’était le seul moyen pour elle de se libérer de son bourreau, savourer sa victoire, et ce même entre les quatre murs d’une prison, nous lisons :
« Même si cela peut sembler paradoxal : ce n’est pas l’enfermement qui m’a privée de liberté. Quand les portes de la prison se sont refermées sur moi, je me suis brusquement sentie (…) délivrée. C’est le seul mot qui me vienne à l’esprit. Délivrée. C’est fini. Il n’était plus () j’avais infléchi le cours du destin. » (Nav 35)
La réaction aux violences conjugales fut fatale pour l’époux. La souffrance ou le cri de détresse de la narratrice n’a cessé que quand celle-ci est passée à l’acte. Une seule et unique solution : tuer l’homme qui l’étouffe depuis plusieurs années afin de se délivrer de son emprisonnement. L’oxymore : enfermement/liberté, qu’en retrouve en filigrane tout au long du roman, montre que le soulagement d’esprit n’a été acquis qu’en prison, une fois l’homme tué.
2. Le mal-de-mère : source du trouble ?
Afin de mieux cerner le personnage principal, il faut se centrer sur le duo mère/fille qui est, selon nous, d’importance égale à celui de femme/mari ; puisque leur relation est très ambiguë.
Face à l’écrivaine, la jeune femme se remémore les paroles et les gestes de sa mère et les décrit minutieusement. Le lecteur comprend aisément que cette dernière porte un amour excessif pour ses fils et une indifférence méprisante pour sa fille. Cela était perceptible même à travers sa voix qui :
« Se faisait douce pour son premier-né. À la fois protectrice et suppliante, parfois agacée quand elle s’adressait à son petit dernier (…). Froide, sèche, coupante, vibrante de colère et d’exaspération dès qu’elle croyait comprendre que je voulais lui tenir tête. » (Nav 61)
Nous avons choisi de qualifier cette relation mère/fille de relation-schizophrène, puisque d’un côté la mère est source d’amour, protection et confidence pour ses enfants et de l’autre, elle inflige à sa fille, peut-être à son insu, des violences psychologiques desquelles cette dernière ne guérira jamais.
En effet, la peur de la violence maternelle a marqué l’enfance de la fille puisque : « Le plus léger haussement de ton [de ma mère] me terrifiait en entraînant une réaction incontrôlable : un écoulement involontaire d’urine. Autrement dit, je me pissais dessus (…). » (Nav 61)
Cet extrait exprime la frayeur que ressentait la fille. L’écoulement involontaire d’urine devient la matérialisation de ce sentiment. Cette violence va engendrer une autre psychologique qui va la poursuivre pendant longtemps : « le surnom de “-pisseuse-” m’a poursuivie pendant plusieurs années. » (Nav 61)
Critique, humiliation et rabaissement sont les seuls échanges de la mère avec sa fille ce qui nous rappelle les mêmes attitudes du mari analysées dans le tableau précédent. Toujours plus de remarques dégradantes et avilissantes ce qui provoque chez la fille la plus grande des angoisses.
Dans un séminaire organisé en 1963 autour de la thématique de l’angoisse dans la relation mère-enfant, dans lequel Jacques Lacan explique qu’afin de comprendre l’angoisse, il faut chercher à localiser une saturation, un excès, il explique cela ainsi :
« Qu’est-ce qui provoque l’angoisse ? Ce n’est pas le rythme ni l’alternance de la présence-absence de la mère (…) ce qu’il y a de plus angoissant pour l’enfant, c’est que (…) ce rapport est le plus perturbé quand il n’y a pas de possibilité de manque, quand la mère est tout le temps sur son dos. » (Lacan 1963)
Il est à retenir de cette explication que la présence continuelle de la mère et ses remarques étouffent l’enfant. Être élevée au son des remarques méprisantes n’aide en aucun cas la narratrice à bien évoluer.
Ne comprenant pas le comportement de sa mère, elle cherche une réponse à cette violence psychologique subie au quotidien. Tant de questions se bousculent dans le cerveau de la jeune fille en quête d’une réponse logique.
Différentes hypothèses se succèdent, elle serait d’abord « -une enfant adoptée- » (Nav 61) avant de devenir vers dix-sept ans « la tâche, la preuve vivante qu’une faute que [la mère] avait commise dans un moment d’égarement » (Nav 62)
Tout en étant à l’origine de l’isolement de sa fille, de son mutisme, de sa solitude et de son recroquevillement, la mère ne semble pas apercevoir la détresse de sa fille. Elle reste de marbre malgré les tentatives de rapprochement échouées de sa fille.
En se confiant à l’écrivaine, la narratrice avoue l’inavouable. Une « pensée si odieuse qu’elle [lui] fait horreur », elle lui explique que le crime commis a peut-être eu lieu pour se venger de sa mère, transgresser ses lois, attirer son attention et se faire remarquer :
« Peut-être qu’en tuant cet homme, je suis arrivée à ce que je souhaitais secrètement : obliger ma mère à tenir compte de mon existence. L’atteindre dans ce qu’elle a de plus précieux : son honorabilité et celle de la famille tout entière. Mais aussi faire qu’elle souffre par moi, à cause de moi, comme j’ai souffert à cause d’elle. » (Nav 70)
Cette confidence « -monstrueuse- » obsédait les pensées de la narratrice. C’était sa façon d’attirer l’attention de la mère, lui montrer qu’elle était forte, qu’elle pouvait réagir de la manière la plus atroce face à la violence. Toutefois, cette dernière n’a pas supporté « le scandale » (Nav 71), elle a interdit « à tous les membres de la famille de prononcer [son] nom devant elle. » (Nav 71)
La narratrice se remémore chaque petit détail de la violence psychologique vécue pendant son enfance, de l’indifférence et sévérité de sa mère, des violences conjugales ; elle décrit tout. L’écrivaine va immortaliser ses émotions, sa haine et sa peine dans un roman qu’elle consacrera à la narratrice.
Ce projet d’écriture a pour but de dénoncer la violence conjugale et la situation dans laquelle vivait la narratrice. La narratrice se confie et dépeint une vie assez tourmentée en raison des comportements incompréhensibles de la mère et la violence subie par l’époux. Elle s’est même mise à écrire dans un carnet, qu’elle cachait précieusement, ses souvenirs. À travers les mots, elle extériorise ses maux refoulés, et ce depuis son enfance. C’est pourquoi nous pensons que l’écriture devient un élément libérateur pour elle.
3. L’écriture : une maïeutique révélatrice
Roland Barthes dans un article intitulé « l’écriture de l’événement » explique le rapport de l’écriture à la violence :
« À cette écriture de la violence, il ne manque même pas un code ; de quelque façon qu’on décide d’en rendre compte, tactique ou psychanalytique, la violence implique un langage de la violence, c’est-à-dire des signes (opérations ou pulsions) répétés, combinés en figures. » (Barthes 1968 : 110)
Certes, les descriptions de la narratrice, quand elle écrit dans ses carnets ou quand elle se confie à l’écrivaine, ne sont pas dépourvues de violences, mais l’écriture apparaît pour elle comme une délivrance :
« L’écriture m’a sauvé. J’écrivais. J’écrivais pour ma survie. Une survie qui passait par ce service rendu aux autres. J’écrivais pour me faire une place parmi mes compagnes de détresse. Pour me faire accepter. » (Barthes 1968 : 90-1)
L’écriture l’aide d’abord à se faire une place en prison et à réduire les « insultes » et « humiliations » subies par les autres prisonnières. Ces dernières la surnommèrent : « Katiba : celle qui écrit. » (Barthes 1968 : 93)
Après sa libération et sa rencontre avec l’écrivaine, la narratrice se met à écrire des lettres dans lesquelles elle évoque tout : son passé, le meurtre, les violences subies, ses souvenirs d’enfance, son lien avec sa mère… mais n’ose les montrer à personne. De là, elle a pu découvrir : « la formidable liberté de l’écriture. Cette liberté, cette jouissance que l’on éprouve dans les moments où les mots viennent sans qu’on ait besoin d’aller les chercher. Et surtout sans les retenir. » (Barthes 1968 : 131)
Le pouvoir libérateur de l’écriture envahit l’être de la narratrice. Elle se sent plus forte et arrive désormais à extérioriser toute la violence subie. Dans Langage et violence dans la littérature africaine écrite en français, nous lisons que : « L’écriture de la violence apparaît comme une façon de lutter, avec les mots, contre la décrépitude de la pensée, le cynisme des idéologies et l’absurdité des actions (…) » (Ngalasso Mwatha Musanji)
Bien que l’écriture soit devenue un élément libérateur pour la narratrice, nous comprenons à la fin du roman que sa vie, après sa libération, n’est plus la même. Son comportement marqué par le silence et l’isolement intrigue son entourage. Toutefois, elle ne trouvait rien d’anormal à ce comportement, bien au contraire depuis qu’elle a commencé l’écriture dans des carnets, elle se sent plus légère et plus libre. Raconter tout dans les moindres détails, se confier dans une feuille blanche et se libérer du fardeau qui lui pèse étaient source de soulagement pour elle.
L’écrivaine disparaît et ne donne aucun signe de vie, ce qui inquiète énormément la narratrice :
« Dix jours. Aucune nouvelle. Et aucun moyen de la contacter (…) elle n’a pas le droit de me laisser sans nouvelle (…) elle n’a pas le droit de me laisser tomber. Elle n’a pas le droit de me forcer à revenir au temps de la solitude et du silence. » (Nav 198-9)
Le roman s’achève sur une chute inattendue : l’écrivaine n’existe pas. Cette disparition inattendue laisse supposer une détérioration mentale chez la narratrice qui, ayant subi tant de violences mentales, aurait perdu la raison. Aurait-elle fui le souvenir de la violence par une rupture avec le rationnel ?
Selon Apprendre-la-psychologie, il existe deux symptômes importants de la schizophrénie que nous résumerons comme suit :
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les symptômes positifs (distorsion de la réalité) : délires, hallucinations auditives et visuelles.
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Les symptômes négatifs (appauvrissement du fonctionnement) : diminution d’interaction sociale, diminution de l’expression émotionnelle, discordance entre le discours et l’affect exprimé. Cette deuxième catégorie de symptômes est moins facile à détecter que la première.
L’attitude de la narratrice ainsi que ses hallucinations sont conformes à ces deux symptômes. La violence a donc bel et bien détruit la rationalité de la jeune femme. Son cerveau n’assimile plus ces violences physiques et psychologiques et lui a inventé un personnage avec lequel elle peut se libérer et parler de tout sans être jugée. La symbolique du choix d’une écrivaine à qui se confie la narratrice n’est pas anodine puisque c’est grâce à l’écriture qu’elle se libère.
Conclusion
Les violences physiques, sexuelles et psychologiques ont poussé la narratrice à commettre un meurtre pour se libérer de son bourreau. La violence pratiquée sur son époux a été une sorte de thérapie pour elle. Qualifiant son crime de libérateur, la narratrice se sent soulagée d’avoir échappé aux mains d’un monstre qui se fortifiait de sa faiblesse. L’oscillation entre raison et folie marque la totalité de l’œuvre, on ne sait si le personnage a des troubles psychologiques ou pas. Il faut attendre la fin du roman pour comprendre que les violences subies et pratiquées ont détruit la rationalité de la jeune femme. Son cerveau a créé un monde parallèle dans lequel elle ne parle plus à son entourage, s’isole et préfère se réfugier dans l’écriture ; la seule confidente infaillible et fidèle.