Faiza Idir. La quête de soi dans le chien d’Ulysse et La Kahina de Salim Bachi. Thèse de doctorat LMD en littérature française, soutenue en juin 2018 devant l’université d’Alger 2 devant un jury composé de M. Mohammed Ismaïl Abdoun, professeur de littérature à l’université Alger 2 (Rapporteur), de Mme Assia Kacedali, professeur de littérature à l’université Alger 2 (Présidente), de Mme Amina Bekkat, professeure de littérature à l’université Saad Dahlab – Université de Blida (Examinatrice), de Mme Sabrina Fatmi, MCA à l’université Alger 2 (examinatrice), de Mme Souad Benali, professeure de littérature à l’université Alger 2 (examinatrice) et de Mme Lamia Oucherif, maître de conférences en littérature à l’ENS d’Alger.
En proposant une réflexion sur une œuvre centrale d’un écrivain du nouveau cénacle de la littérature algérienne, Idir Faiza n’a pas choisi la facilité.
Confrontée d’emblée à une structure narrative mouvante où les personnages sont sommés à identité, l’auteure interroge la question du sujet tel qu’il est configuré par l’écriture.
S’articulant autour de deux grandes parties, cette thèse équilibrée livre progressivement les concepts opératoires dont elle se sert pour extraire des œuvres constituant son corpus, Le chien d’Ulysse et La Kahina, leur intelligibilité.
Évitant les pistes déjà trop goudronnées des thèses consacrées à la question de l’identité, cette réflexion se fonde sur la notion de rhizome développée par Gilles Deleuze et Félix Guattari pour interroger les structures narratives d’une œuvre en constant bouleversement.
Après avoir interrogé dans un premier temps le programme rhizomatique à l’œuvre dans les deux romans, l’auteur montre « comment les textes de Salim Bachi dont les multiplicités s’agencent de “proche en proche et à distance”, s’organisent à la manière d’un rhizome et à l’encontre de la linéarité des narrations traditionnelles. Cette analyse a pour objectif de démontrer que les récits de notre auteur n’ont ni commencement ni fin et que son écriture est placée sous le signe d’un mouvement pendulaire, pourrait-on dire, permanent. »
Dans un second temps, elle analyse le rhizome identitaire dans le processus narratif impliquant un héros qui, dans ses errances, reconstruit le parcours de ses multiples identités.
Cette thèse enfin explore judicieusement à partir de l’analyse du matériel énonciatif cette hétérogénéité narrative qui configure l’éclatement du sujet.
Elle nous montre qu’au-delà des nouvelles tragédies algériennes qui ont servi de cadre au développement, c’est un sujet éclaté à l’œuvre au fondement de ce qui porte le récit.