Introduction
La nouvelle noire, connue également sous le nom de « nouvelle policière », est une variation générique du roman policier. Ainsi, un rapport de transgénéricité caractérise la nouvelle noire qui porterait indéniablement quelques traces des règles constitutives du roman policier dont le gradient textuel, narratif et thymique le plus imposant est celui du suspens. Ceci suscite le questionnement suivant : comment la nouvelle noire puisse-t-elle se lire sémiotiquement ? Nous proposons une lecture tensive de cette dernière, une lecture qui, comme nous le verrons, investit des données propres à la narrativité, aux actants, au rythme, aussi bien qu’au degré de tonicité des valences. Le corpus choisi1 sera la nouvelle intitulée « Mauvais plan » de Sarah Cohen Scali.
1. L’élément titrologique « Mauvais plan », comme déclencheur d’un espace tensif
Il est incontournable au départ de mettre en valeur le rôle du titre comme étant une démarcation sémiotique assez singulière. En effet, il possède une double fonction d’indexation et d’identification d’un évènement, bien, objet ou personne notamment avec le développement des moyens d’écriture et la parution de l’imprimerie. Le titre ainsi considéré comme un instrument archivistique : « Si le titre particularise l’ouvrage, il n’individualise jamais l’auteur, il est strictement élément de classement » (Compagnon, 1979 : 329).
Ainsi, le titre possède cette caractéristique multidimensionnelle vu sa primauté dans les domaines littéraires, linguistiques et textuels. La sémiotique textuelle a théorisé à propos du titre à travers les réflexions théoriques de Joseph Besa Camprubi dans son ouvrage de chevet « Les fonctions du titre » (2002) où il postule que le titre doit faire l’objet d’une analyse métalinguistique et désignative. Ainsi « Mauvais plan » comme titre de la nouvelle noire serait un désignateur sémiotique d’un contenu textuel. D’un autre côté, Léo Hoek le considère comme un objet « artificiel » et inaugural par lequel il conviendrait de commencer l’étude des textes en raison de sa primauté sur tous les autres composants (1891 : 16).
La fonction désignative du titre est donc retenue comme première fonction avec d’autres fonctions auxiliaires : appeler, cadrer, dénommer, compléter, orienter, synthétiser un texte. Un contrat initial peut se faire : le titre porte sur une autre réalité (le texte), et constitue donc la phrase initiale du processus de la sémiose d’interprétation du texte. Le titre est conçu alors comme signe actif, ayant pour fonction de solliciter des interprétants, exploitables par la suite, lorsque la lecture de l’œuvre est entamée, est en cours, et est achevée.
Si le titre est primordial dans le processus d’interprétation du texte littéraire en général et de la nouvelle noire en particulier, c’est parce que l’enquête de l’objet du récit n’est possible qu’à travers l’enquête de l’objet du titre (une nouvelle noire sans titre est-elle vraiment concevable ?) Le titre de la nouvelle noire ouvre donc un univers de possibilités et par conséquent de « façons » d’enclencher le processus de lecture de cette dernière.
« Mauvais Plan » comme titre constitue donc le terme inchoatif de l’espace tensif (Zilberberg : 1998) que représente l’ensemble de la nouvelle. Ainsi, le titre devient un opérateur de marque, ayant pour fonction de marquer le début de la nouvelle noire ou par ailleurs de la considérer comme ouvrage-marchandise. Dans ce cas, Roland Barthes (1985) fut l’un des sémioticiens à insister sur le rôle de l’ouverture du texte par le titre. Autrement dit, ce titre remplit la fonction d’indexation déjà citée, et oriente en quelque sorte la lecture en dirigeant l’attention sur : (i) l’objet du texte (ii), le sujet du texte.
« Mauvais plan » est un titre de nature subjectale (Coquet : 1984). C’est ainsi qu’il est syntaxiquement construit comme un énoncé d’état du genre : (S ∩ O)2
| Plan | + | Être | + | Imperfection |
Par ailleurs, la prolifération sémantique des unités lexicales/Plan/et/Mauvais/comme étant des unités polysémiques dresse les premiers jalons d’un espace sémio-tensif.
2. Prélecture et inchoativité
« Mauvais plan » comme nous l’avons déjà vu, est l’un des premiers indices du contrat de lecture. Il n’est autre qu’un signe rhématique dicent qui convient à la taxinomie générique de la nouvelle noire comme un produit « paralittéraire » de consommation. Antoine Compagnon note à ce propos que : « Le titre vaut pour le livre, il représente le livre, ou plutôt son contenu au sens très matériel du mot » (1979 : 251).
De ce fait, si le titre de cette nouvelle est une voie d’accès au « contenu »3, le contrat de lecture préconditionne l'apectualisation des actions racontées comme faits fictionnels, vraisemblables au départ, mais surtout inattendus et surprenants vers la fin de la nouvelle. Il faudra donc signaler que le contrat présuppose la mise en exergue des valences dans l’œuvre, aussitôt soumises à la modalisation épistémique du croire :
« En tant qu’adhésion du sujet à l’énoncé d’état, le croire se présente comme un acte cognitif surdéterminé par la catégorie modale de la certitude. Cette catégorie est susceptible de recevoir, dans la littérature logique et sémiotique actuelle une double interprétation : elle est considérée tantôt comme une catégorie aléthique (et le croire s’identifie alors en tant que synonyme de possibilité, à son terme ne pas - devoir ne pas être). Tantôt comme une catégorie épistémique autonome, avec son terme certitude. » (Greimas & Courtès, 1979 : 76-77)
Un certain champ du contrat fiduciaire entre le lecteur et l’auteur de la nouvelle se dessine comme étant celui de l’exercice d’une foi. « Mauvais plan » suscite une panoplie de parcours interprétatifs non corrélés à un objet particulier. En d’autres termes, de quel plan est-il question ? De quel genre est-il ? En quoi est-il « mauvais » ? L’aspect indéfini de l’objet, et l’apposition adjectivale ainsi que la propriété sémantique de [imperfection] dont l’un des sèmes inhérents serait [nuisance] fait accroitre la tonicité de l’apposition comme figure de rhétorique par exubérance vu qu’elle :
« Ajoute au sens principale du nom sur lequel elle tombe, un sens accidentel qui sert à l’étendre, à le développer, et fait souvent une sorte d’image. Ensuite, elle abrège le discours dont elle retranche les liaisons, elle lui donne par conséquent de la vivacité, de la force, de la noblesse. » (Fontanier, 1998 : 299)
C’est ainsi que la prélecture inchoative de l’espace tensif dans « Mauvais plan » n’est pas seulement coextensive à une simple fonction apéritive, mais elle insiste paradoxalement sur l’ambigüité l’objet rhématique en donnant un aperçu symbolique à travers la contrainte interprétative du gradient rhétorique.
3. Synopsis narratif de « Mauvais plan »
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L’arrière-scène des actions de la nouvelle se répartit en (SC1) Scène correspondant au temps de la narration : la clinique Sainte-Marie.
Un malade (M. Roupert) retrouve la conscience : il jouit de toutes ses capacités mentales, mais en étant incapable de bouger ou de parler. Il est entouré d’une belle infirmière et d’un médecin très compétent (le docteur Maupin) :
« Rassurez‐vous ! Vous êtes à la clinique Sainte‐Marie, la clinique du docteur Maupin, l’un des chirurgiens esthétiques les plus réputés. Vous avez peut‐être entendu parler de lui ? » (EI)4
Le malade se trouve dans un état critique, car il est victime d’un accident de moto :
« Le choc a été si violent que votre casque a enfoncé la trachée et touché les cordes vocales. C’est pourquoi vous ne pouvez pas parler. » (EI)
Le malade doit subir une série d’interventions chirurgicales :
« Vous allez subir une opération. Demain. Une opération délicate, je ne vous le cache pas. Mais je vous le répète, vous êtes entre de bonnes mains. Le docteur Maupin vous rendra visage humain. Puis vous serez transféré dans un autre hôpital où vous subirez une seconde intervention, sur les cordes vocales. » (EI)
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(SC2) Scène correspondant à un temps précédant le temps de la narration : la villa. Le malade se souvient d’un crime au particulier : l’agression d’une femme qui vient toujours le hanter :
J’avais le nez contre l’arbre, ça a claqué dans ma tête. L’écho du choc. Le même que celui des coups que je lui avais envoyés ce jour‐là. « Arrête, mais arrête bon Dieu ! Elle a dit la vérité sur la planque ! J’ai le fric ! On peut s’tirer ! Arrête ! ». Il avait beau hurler, s’égosiller, Claude, je continuais à cogner. Il a fallu qu’il m’arrache à elle. Sur l’herbe humide, affalé dans mon propre sang, c’est son visage que j’ai revu. Défiguré par les plaies. Pourtant, je l’avais complètement oubliée, celle‐là. Y en a eu d’autres, depuis. J’ai jamais eu le moindre regret. Pourquoi maintenant ? (EM)
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(SC3). La scène marque un retour au temps de la narration : le malade est avec le médecin, le docteur Maupin dans le bloc opératoire. Il avait demandé précédemment à l’infirmière de lui chercher sa boucle d’oreille, un objet fétiche qui lui porte bonheur et de le tenir prés de lui pendant l’intervention.
C’est lui. Le toubib. Le grand manitou.
Il défait lentement mes pansements, je vois le tissu tomber par bribes. Y a des taches rouges dessus.
« Ce n’est plus douloureux, n’est‐ce pas ?... Bien. »
II m’observe avec attention, sourit. Un vrai sourire. Pas la grimace des autres pantins. Il a un regard franc, direct. Mon souffle s’apaise peu à peu. J’arrive presque à respirer.
« Nous réussirons, ne vous inquiétez pas. Je ne dis pas que vous pourrez concourir comme mannequin, vous garderez quelques cicatrices. Notamment là… Et là… »
« Mais ces cicatrices seront minimes. Je pense même que vous aurez un nez plus fin qu’à l’origine… Ça ira ? » […]
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(SC4) scène du réveil. Le malade se réveille après l’intervention réussie pour découvrir son visage délibérément défiguré par le médecin
Dites‐moi que ce monstre, là, dans la glace… Ce truc complètement difforme, cette face d’éléphant qu’a plus d’yeux, qu’a plus d’bouche. Dites, c’est pas moi, hein ? C’est une farce ? (EM)
Le médecin redonne la deuxième paire de la boucle d’oreille à son propriétaire :
« J’ai cette boucle d’oreille depuis sept ans. Je l’avais trouvée près du cadavre de ma femme, dans ma villa. Vous avez la paire maintenant. » (ET)
À travers ce bref synopsis des actions, les points suivants peuvent se constater :
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Les objets de valeur (la boucle d’oreille/soigner le malade/la vendetta) prennent leur signification selon le parcours narratif de l’actant sujet. Il en résulte donc deux parcours narratifs opposés (Groupe d’Entrevernes : 1984) : PN du malade VS Anti PN du médecin où l’objet de valeur du premier est l’opposant de l’autre.
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Les quatre scènes recensées de la nouvelle sont significativement en rapport avec le mécanisme énonciatif. Il a été remarqué que les scènes (SC1, SC3, SC4b) sont prises en charge et produites réellement par des instances énonciatives différentes (l’infirmière, le toubib). Tandis que la scène (SC3) retentit comme un dialogue intérieur d’un invalide effarouché par son incapacité de s’exprimer. Nous parlons à ce niveau de simulacre énonciatif (Bertrand, 2000) qui va intensifier la peur et l’angoisse du malade.
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Deux registres de langue disparates sont distinctement remarqués : le registre des instances réalisant l’énonciation est marqué par son aspect courant, raffiné et courtois, tandis que le malade adopte un niveau de langue très familier, voire même vulgaire et dépréciatif, qui vire souvent vers une colère et une agressivité désespérées, un contraste parfaitement exprimé à travers le passage suivant :
« Vous voudriez la porter pendant l’opération ? » Un clignement.
« C’est impossible. On ne peut garder aucun bijou pendant une opération. »
Quoi ? Si j’étais pas attaché, j’t’en collerais une, poufiasse !
« Mais je vous promets de demander au docteur Maupin la permission de la poser quelque part, à proximité de la table d’opération. Ça ira ? »
Un clignement. Un long clignement. Ouais ça ira ma belle. Sympa…
Ainsi, le gradient sémantique de la peur va de pair avec l’incapacité du malade à agir, énonciativement aussi bien que physiquement. Mais ce gradient, nous le verrons s’intensifie tout au long de la nouvelle pour atteindre un paroxysme pathémiaque, dont la sanction marque la clôture discursive de la nouvelle à travers la neutralité du discours du docteur Maupin.
4. Du parcours narratif au parcours pathémique : Espace tensif du châtiment
Le parcours narratif de l’actant-sujet M. Roupert, parsemé par des soliloques intérieurs sur les actions des personnages qui l’entourent (l’infirmière Adèle, l’anesthésiste, le docteur Maupin), leur aspectualisation et leur modalisation (Miss Vinaigrette, le manitou) dépend de cette force agissante qui éprouve une multitude de sentiments vis-à-vis de ce qui se passe autour de lui. Le parcours narratif du sujet est donc constitué de ces quatre phases :
Table N° 1. Parcours narratif de l’actant-sujet M. Roupert
Manipulation |
Compétence |
Performance |
Sanction |
Faire-faire |
Être du faire |
Faire-être |
Être de l’être |
M. Roupert est actant destinateur /destinataire simultanément : auto-justification de l’acte de l’agression. |
Cruauté, force physique |
L’agression réalisée, la victime défigurée décède. |
Le malfrat, sujet de vengeance du mari de la femme agressée est défiguré à son tour |
Par contre, le malade qui se réveille dans un état critique est curieusement préoccupé par sa boucle d’oreille en forme de petit triangle. Cet objet de valeur qui, selon l’actant-sujet, est un porte bonheur, et conséquemment, un adjuvant, va ironiquement changer de rôle actanciel sur le plan de l’immanence pour devenir l’opposant qui va déclencher l’anti PN, mené par le docteur Maupin.
Table N° 2. Modes d’efficience et aspectualisation
Plan de contenu et mode d’efficience |
Survenir |
État |
Rétablissement |
Invalidité |
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Plan de l’expression |
Voir « Vous verrez, le docteur Maupin est un homme formidable. Il passera sûrement ce soir, pour discuter avec v... enfin, je veux dire, pour prendre contact. Cela fait deux jours qu’il travaille sur vos photos. Votre femme lui en a apporté. Il les étudie, il s’en imprègne : c’est ainsi qu’il procède toujours. Je suis sûre qu’il arrivera à vous rendre votre visage. » |
Je serre ses doigts, de toute la force qu’il m’est possible. Résultat : je les effleure à peine, j’m’en rends bien compte. |
L’actant éprouve donc une multitude de sentiments dont les plus éminents sont ceux de : l’impuissance, la colère, mais surtout l’inquiétude et l’angoisse. Quoi qu’il semble difficile de cerner ces fragments pathémiques (Greimas et Fontanille, 1991), il a été remarqué que l’actant-sujet dépasse son rôle narratif initial pour se transformer en un sujet pathémique/sujet sensible (Fontanille et Zilberberg, 1998).
L’actant-sujet, M. Roupert sera le sujet d’un parcours pathémique de la présomption négative comme suit :
Table N° 3. Parcours pathémique de l’actant-sujet M. Roupert
Sensibilisation |
Pivot |
Émotion |
Moralisation |
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Éveil |
Disposition |
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La présence dans la clinique dans un état invalide fait ébranler les sensations de l’actant-sujet principal. Il s’agit de la modification d’un état préalable (force, santé) |
Le genre de la passion se dessine et se précise de plus en plus. À ce stade, l’actant-sujet commence à se dessiner des scénarios sur sa future guérison. |
Les passages des soliloques intérieurs expriment parfaitement les phases du parcours passionnel/
Pourquoi, immobilisé sur ce putain de lit d’hôpital, sous ce putain de plafond, elle vient me torturer ? Peut‐être parce qu’elle et moi, on a le même visage, maintenant. Défiguré…
Elle est morte le soir même de l’agression : Claude l’avait lu dans un journal. Ni chaud ni froid, qu’ça m’avait fait à l’époque ! (Éveil émotionnel)
Il me tend un miroir. Je le prends. J’attends avant de zyeuter. Je souffle un bon coup. Et puis je regarde. J’peux pas crier. J’peux pas hurler. Mais y a un truc qui monte en moi. Qui va jusqu’à mes lèvres et qui peut pas sortir. Ça m’déchire la poitrine, ça m’tord les boyaux.
Dites‐moi que ce monstre, là, dans la glace… Ce truc complètement difforme, cette face d’éléphant qu’a plus d’yeux, qu’a plus d’bouche. Dites, c’est pas moi, hein ? C’est une farce ? Je me tourne vers Maupin. Il s’marre. Il s’marre si fort que j’en ai mal à la tête. Il tient quelque chose à la main. Qu’est‐ce que c’est que ce truc qu’il agite sous mon nez ? Je chiale tellement que je vois que dalle. Attends, attends, je renifle… Y a un anneau d’argent, un petit triangle d’or…
« J’ai cette boucle d’oreille depuis sept ans. Je l’avais trouvée près du cadavre de ma femme, dans ma villa. Vous avez la paire, maintenant. »
5. Rétrolecture tensive du titre « Mauvais Plan »
La lecture à postériori du titre « Mauvais plan » permet de repenser le faire interprétatif déjà exercé. En effet, la lecture complémentaire correspondant au « croire-être » signifiant, par conséquent, le titre accrocheur de la nouvelle à travers l’ambigüité sémantique à propos de « l’imperfection » déjà analysée se fait comprendre en relation avec le contenu de la nouvelle. « Mauvais plan » est donc, le plan du malfrat Roupert qui croyait avoir échappé à la sanction de son crime, commis il y a déjà plus de sept ans. Suite à l’accident de moto, le malade allait se faire soigner naturellement par le chirurgien esthétique le plus reconnu, et recommencer sa vie au passé lourd avec un nouveau visage. Cependant, c’était le fétiche qui a fait tomber à l’eau le plan du malfrat, pour se trouver en fin de la nouvelle, le visage défiguré par le docteur Maupin, qui n’est autre que le mari de la victime agressée par M. Roupert.
Le lecteur de « Mauvais plan » est donc, un objet manipulé, tandis que son faire interprétatif est considéré comme l’ultime sanction de cette manipulation cognitive.
C’est à ce stade que la modalité que le rôle de la modalité du savoir dans la manipulation des sujets et l’octroi du statut véridictoire comme sanction cognitive sont évoqués. En effet, il s’agit souvent d’un savoir « sur quelque chose », dans ce cas, c’est le texte. Le titre devient donc une véritable structure transitive inconcevable dans les informations qui le valident graduellement à travers le texte : « le savoir se présente également comme un objet en circulation : on parlera donc de la production, l’acquisition du savoir, de sa présence ou de son absence, (le non-savoir), et même de ses degrés » (Greimas & Courtès, 1979 : 321).
Conclusion
À travers la mise en exergue d’éléments de lecture tensive de la nouvelle noire « Mauvais plan » de Sarah Cohen Scali, l’élément de suspens est le gage de tonicité d’une chute. Le jeu du simulacre opéré sur l’instance énonciative de l’actant principal crée une modulation de plus en plus effrénée des objets de valeur. Les gradients narratifs du polar y sont certes présents, mais plus accentués sur une temporalité rétrécie, dépendant d’une instance modulatrice des actions et des gradients thymiques.