Introduction
Nul ne peut nier l’importance de l’antiquité. Elle est présente partout ; dans nos livres scolaires d’histoire, dans les monuments qui reposent calmement au milieu de nos villes, et sur nos écrans, à travers les documentaires, les films, les séries télévisées, et même les jeux vidéo… Une vulgarisation de l’antiquité, qui nous familiarise jour après jour avec l’anthroponyme antique, est en train de se faire aujourd’hui. Volontairement sans doute, car on veut, de nouveau, entrer en contact avec le passé pour se connaitre, ou plutôt se reconnaitre.
Aujourd’hui, beaucoup de chaines télévisées diffusent des séries portant sur l’antiquité, telle que la fameuse série « Vikings »1, qui a complètement banalisé les personnages de la mythologie nordique, et simplifié son assimilation par le public généraliste, en lui donnant la possibilité de découvrir ces personnages mystérieux, à la fois humains et divins, sans avoir à passer des heures dans une bibliothèque d’histoire à feuilleter un dictionnaire mythologique aussi lourd que l’Antiquité.
Dans le monde des jeux vidéo, « God Of War »2 a également facilité l’accès à la mythologie grecque et ses personnages, ainsi que l’histoire des guerres entre la Grèce antique et la Perse3 qui ne sont pas aussi faciles à assimiler depuis les pages d’un livre d’histoire.
L’écran reste loin d’être le seul diffuseur de ces personnages de l’antiquité. D’autres domaines se sont intéressés et s’intéressent toujours à l’anthroponyme antique.
La psychologie, par exemple, est parmi les premières disciplines qui se sont inspirées de cette époque. Dans La psychanalyse du feu, le philosophe français Gaston Bachelard nous résume l’intérêt qu’accorde sa branche au nom propre. Il a utilisé un anthroponyme antique pour décrire un complexe ! Il s’agit du « complexe de Prométhée » auquel il a consacré tout un chapitre de son œuvre. Une appellation qui résume la passion insolite pour le personnage antique, qui dépasse le simple identifiant pour signifier un état psychologique, ou un « complexe ».
Quoiqu’on eût considéré « insolite » un peu exagéré, car Gaston Bachelard n’était pas le seul à utiliser l’anthroponyme antique dans la psychanalyse. Le psychanalyste allemand Freud aussi, dans son œuvre, nous parle d’Œdipe, encore en tant que complexe, autrement dit, en tant que signifié.
De plus, on ne peut parler du statut de l’anthroponyme antique en philosophie sans citer l’œuvre de Nietzsche. Dans « la naissance de la tragédie »4, il se sert du nom propre de l’antiquité grecque pour personnifier la tragédie.
D’autres domaines qui ont montré leur fascination pour le personnage antique sont le théâtre et l’opéra. Inspirées de la scène théâtrale, Maria Callas5 et Renata Tebaldi6 nous ont chanté Eurydice, Styx et Aïda…
Dès que le nom propre antique est apparu dans notre vie moderne, nous avons tout de suite commencé à le mater, à vouloir comprendre sa composition, à vouloir le modeler et remodeler dans les autres langues, histoire de l’intégrer dans la langue et la culture de l’autre. C’est ce qui en fait une véritable problématique, qui nous a menés à ce travail de recherche à travers lequel nous essaierons de lui chercher la genèse et le remède.
On considère le « conflit » entre les linguistes et philologues autour du nom propre comme point de départ de cette problématique. Et, comme beaucoup le considèrent déjà comme unité intraduisible, il a terminé par perdre ses facultés connotatives. Nous allons – à travers une lecture dans le répertoire des noms propres antiques – revenir à la fonction connotative du nom propre, afin de lui redonner un nouveau statut traductif.
1. L’anthroponyme : une catégorie linguistique ambiguë
On s’est tellement éloigné de la notion mère qu’on a fini par croire qu’une spécialité telle que l’anthroponymie est indépendante, alors qu’en fait, comme la plupart des spécialités qui étudient les caractéristiques d’une langue, elle est mal détachée de la linguistique.
En effet, le nom propre a toujours occupé une place importante dans la linguistique en général, et la lexicologie en particulier. Les ambiguïtés qui font de lui un objet difficile à analyser, restant entre le nom commun et le terme (car il n’est ni l’un ni l’autre) sont discutées dans le cadre d’une sous-branche qui s’appelle l’onomastique. D’ailleurs, les linguistes qui se sont intéressés à ce phénomène s’appellent « onomasticiens ».
L’onomastique comme la définit André Tibault est :
Une branche de la linguistique qui étudie les noms propres. On peut considérer que les deux principales sous-disciplines de l’onomastique sont l’anthroponomastique, c’est-à-dire l’étude des anthroponymes, des noms de personnes, et la toponomastique, c’est-à-dire l’étude des toponymes, des noms de lieux (Tibault, 2018 : 1).
En linguistique, le fait que la lexicologie se définit comme la science qui s’occupe des mots et de leurs fonctions nous informe clairement que chaque mot a en effet une fonction aux yeux de la science qui s’y intéresse. Cela s’applique sur les mots d’ordre général comme sur les mots d’ordre spécifique, en précisant ici que nous ne parlons pas de la langue de spécialité, mais du mot qui sert une fonction précise, comme les noms propres des personnes qui sont des indicateurs d’identité, et que la lexicologie appelle « anthroponymes ». Dans ce cas, le nom propre remplit la fonction de « signifiant ».
Donc le problème du nom propre peut se résumer dans sa fonction ambiguë. Selon plusieurs linguistes, la fonction de « signifiant » forme une caractéristique majeure qui différencie l’anthroponyme du nom commun. Pour eux, le nom propre ne peut être que dénotatif, et a pour but d’identifier un individu. Dans ce cas, Marc, Pierre et Jean seraient des noms propres qui désignent des personnes précises dans une situation spatio-temporelle déterminée.
Parmi les premiers qui ont limité la fonction de l’anthroponyme dans la dénotation, John Stuart Mill7 qui, dans Système de logique déductive et inductive, considère le nom propre comme unité « vide de sens », c’est-à-dire sans connotation :
Si l’on classait les noms d’après la quantité d’idées qu’ils éveillent, les noms propres devraient être en tête, car ils sont les plus significatifs de tous, étant les plus individuels (…) il suffit de rapprocher le mot César, entendu de l’adversaire de Pompée, et le mot allemand Kaiser, qui signifie « empereur » pour voir ce qu’un nom propre perd en compréhension à devenir un nom commun (Bréal, 1897 : 183).
César n’est pas juste un nom propre qui a pour but de désigner une personne précise, dans une situation spatio-temporelle déterminée, comme nous l’avons vu dans la partie précédente. C’est un anthroponyme porteur d’une signification particulière. Selon l’étymologie du prénom latin « Caesar », son origine est associée à la « naissance difficile » de l’empereur romain Jules César en personne. « Caesare » étant le verbe qui interprète la pratique chirurgicale8 est à l’origine du prénom César, car c’est à travers une « césarienne » que l’empereur est venu au monde.
Comment peut-on considérer que l’anthroponyme antique ne possède pas la particularité d’avoir un ou des signifiants, si l’exemple de César, qui n’est pas le seul à avoir cette particularité, nous montre le contraire ?
On dit souvent qu’une personne porte bien son nom, car les anthroponymes peuvent avoir une fonction adjective, comme nous l’avons vu dans l’exemple de César. Et donner à quelqu’un un prénom antique, c’est en quelque sorte espérer faire revivre le passé, ou transmettre une des caractéristiques de la personne (ou du personnage) antique à la personne qui désormais porte son nom. Donc « César » est encore un ensemble de caractéristiques physiques et psychologiques dont on cite l’intelligence, l’ambition et l’habileté… Et vouloir appeler sa progéniture « César » doit être sans doute par rapport à une de ces facultés.
On parle bien de « personnage » ici, car l’antiquité ne parle pas que de personnes réelles, mais aussi de personnes irréelles dont les noms symbolisent des caractères différents.
Dans la psychanalyse freudienne, l’anthroponyme antique est omniprésent, avec tout le symbolisme qu’il porte.
Quand on parle du « complexe d’Œdipe », on ne fait pas allusion à Œdipe9 en tant que personnage de la mythologie grecque. On parle plutôt d’un ensemble de caractères associés à ce personnage qui avait -selon le mythe- un historique d’inceste. Ce concept a été théorisé par Sigmund Freud qui l’a défini comme le désir inconscient d’entretenir un rapport sexuel avec le parent du sexe opposé. Ce concept a complètement transformé l’anthroponyme Œdipe d’un simple indicateur à une sorte de « péjoratif » porteur de connotations redoutables.
Et même en dehors de la psychanalyse freudienne, l’anthroponyme antique ne perdra pas son statut connotatif. Nous n’avons qu’à consulter un dictionnaire mythologique pour voir toutes les significations que portent les noms de cette époque. D’Icare et Dédale qui symbolisent la trahison et le châtiment, à Horus et Seth qui caractérisent la rivalité dans la mythologie égyptienne, en passant par Janus qui représente le commencement et la fin dans la mythologie romaine.
Donc le statut de l’anthroponyme en linguistique ne doit pas être que signifiant, car il n’y a aucune raison de maintenir cette hypothèse seule dans la sphère lexicologique, surtout face à tous ces exemples de noms propres, loin de se contenter de l’état civil, mais qui détiennent une fonction beaucoup plus compliquée ; j’entends par cela la fonction « connotative ».
2. Le calque phonétique comme problème majeur de la traduction de l’anthroponyme antique
Les sciences de l’antiquité ont tendance à revenir au nom propre, comme repère d’une période, d’une idéologie, ou de la naissance d’une science ou d’un art.
Si la traduction de ce dernier a souvent soulevé des questions parmi les traducteurs et les traductologues, c’est tout simplement parce qu’on ne peut admettre son intraduisibilité, quoique beaucoup aient fait d’elle une science exacte.
Autrement dit, la langue n’est pas une science exacte et on ne peut la limiter dans un ensemble de règles à suivre à la lettre. Pourtant la plupart des traductologues se sont mis d’accord sur l’idée de considérer le nom propre comme unité figée, c’est-à-dire « intraduisible ».
Michel Ballard, qui a fait couler beaucoup d’encre à ce sujet, a réduit le nom propre à une unité figée. Il nous explique clairement dans sa recherche intitulée « le nom propre en traduction », l’importance historique de maintenir religieusement l’ordre des phonèmes qui composent un nom propre. Selon lui, c’est grâce à cette démarche que les égyptologues ont réussi à déchiffrer le contenu de la pierre de Rosette, car l’anthroponyme « Ptolémée » est apparu plusieurs fois dans le texte grec, dans sa forme originale « Ptolémaios ». C’est justement cette forme originale, conservée telle qu’elle est, qui a permis à Jean François Champollion10 d’identifier le système phonétique des hiéroglyphes (Ballard, 1993 : 200).
On ne peut nier la victoire de Champollion ni le rôle que Ptolémée, ou plutôt « Ptolémaios » a joué pour rendre possible ce pas. Mais on ne peut pas en même temps ignorer les conséquences de cette pensée sur l’activité traduisante.
En effet, l’intraduisibilité du nom propre est un résultat indirect de sa limitation dans la fonction dénotative. Car John Stuart Mill n’était pas le seul à le voir comme unité « vide de sens », c’est la majorité des lexicographies, traductologues, et même des praticiens de l’activité traduisante qui aujourd’hui le voient à travers le regard de Mill.
Outre, ce résultat s’explique par un phénomène qui s’appelle le « calque ». Autrement dit, ne pas traduire un anthroponyme n’est pas une absence de décision, c’est plutôt une décision d’opter pour l’emprunt phonétique ou le calque.
Le calque dans son sens général, ou l’emprunt linguistique, comme le définit Christiane Loubier est une réalité « sociolinguistique » :
Procédé par lequel les utilisateurs d’une langue adoptent intégralement, ou partiellement, une unité ou un trait linguistique (lexical, sémantique, phonétique, syntaxique) d’une autre langue (Loubier, 2011 : 10).
On remarque dans cette définition que l’aspect phonétique a été mentionné, et si nous essayons de comprendre la nature du transfert d’un anthroponyme d’une langue vers une autre qui maintient l’ordre des phonèmes dans la langue source, nous ne pouvons pas ne pas expliquer le phénomène par le calque phonétique, car c’est le seul qui correspond à ce phénomène et l’explique bien comme il faut.
Lorsque le traducteur ignore le signifié et se contente de l’image acoustique de l’anthroponyme dans la langue source, il finira par la calquer dans la langue cible. Cela explique pourquoi « Michael Angelo » est resté Michael Angelo dans certaines traductions de l’anglais au français, tout comme « Michel Ange » parfois ne change pas en passant du français à l’arabe.
Cet exemple a déjà été cité dans l’article de Michel Ballard, qui malgré tout, considère le nom propre comme unité figée. Mais le plus important c’est la remarque qu’on peut tenir de cet exemple. Nous pouvons constater que la langue peut avoir sa propre perception du nom propre.
De Léonardo Da Vinci à Léonard De Vinci, on passe par un chemin droit, dont l’explication est claire : il s’agit de la traduction. Tout comme Michael Angelo qui devient Michel Ange, Léonard De Vinci a tout simplement été traduit.
Par contre de Ibn Sina à Avicenne, le passage est un peu plus compliqué, car on se demande d’où et comment on est parvenu à former le deuxième anthroponyme, qui utilise une image acoustique complètement différente de celle de l’anthroponyme arabe.
Il s’agit tout simplement d’une « latinisation », autrement dit, une adaptation de l’anthroponyme arabe dans la langue latine, avec des caractères et une prononciation inspirés du latin, ce qui nous donne « Avicenna » qui est expliqué selon Joseph Patrick Byrne ainsi : ‘Avicenna is a Latin corruption of the Arabic patronym ibn Sīnā, meaning “Son of Sina” (Byrne, 2012 : 29).
Dans ce cas, Avicenne ne serait-ce qu’une latinisation de Ibn Sina, c’est ce que Byrne a voulu expliquer dans les propos ci-dessus ; un effort cognitif fait dans le but de créer une autre forme d’un anthroponyme déjà existant, pourtant on pouvait tout simplement se contenter du calque. Mais on a préféré avoir recours à une méthode différente, qui -pour moi- ressemble beaucoup au « néologisme ».
Donc soit c’est une traduction comme nous l’avons vu dans les premiers exemples, ou un néologisme, la méthode est autre que le calque. Et contrairement aux théories qui ont gelé le nom propre, nous pouvons confirmer qu’une alternative existe bel et bien.
Cependant, la question qui se pose ici est : est-ce que les traducteurs sont conscients de cette réalité ? Apparemment non, car, influencés par la pensée classique qui admet que le nom propre est une unité figée, gelée, qui ne change pas, ils ont terminé par ne pas traduire ce dernier, quelle que soit la situation ou le nom propre même.
L’anthroponyme est devenu « signifiant », c’est-à-dire sa fonction se limite à identifier un citoyen lambda. Et hormis l’analogie superficielle de la majuscule, c’est-à-dire le fait que le nom propre se différencie du nom commun par le port de la majuscule, il n’y a aucune autre différence aux yeux de ceux-là.
La remarque qu’on puisse avancer à pro-Ballard et Mill est qu’on ne peut en aucun cas, considérer l’anthroponyme comme signifiant, car ce dernier a un « sens ».
Beaucoup de traducteurs ont permis cela et le permettent toujours, sous prétexte que le nom propre « ne change pas », il est le même dans toutes les langues et les cultures.
Le fait de considérer l’anthroponyme comme unité figée est à l’origine des traductions mal réfléchies, qui ôtent à l’anthroponyme antique son originalité en lui faisant subir un calque phonétique, inspiré d’une langue qui a déjà traduit l’anthroponyme en question.
Ce comportement vêtu de littéralité ne peut qu’appartenir à la traduction littérale qui -dans la plupart des cas- est le résultat de l’absence d’un effort cognitif structuré.
En linguistique comme nous l’avons déjà vu, on réfère au calque phonétique par l’expression emprunt phonétique. Donc le choix du mot calque repose sur la volonté de vouloir montrer qu’il s’agit de copier, le mot tient son origine du verbe calquer, qui veut dire reproduire exactement le même dessin.
Le calque phonétique est donc un processus d’imitation acoustique dans la langue cible d’un phonème qui appartient à la langue source.
Nous ne sommes pas en train de dire que cela ne marche jamais, au contraire comme dans beaucoup de cas, le calque phonétique du nom propre serait la seule solution, en revanche on ne peut l’appliquer sur tous les cas, encore moins sur certains anthroponymes antiques, qui ont déjà un équivalent dans la langue source.
Les prophètes de la Bible sont les mêmes du Coran et de la Torah, pourtant ils ne sont pas appelés de la même manière. « Jesu» en latin, « Yeshua» en hébreu, et « Issa» en arabe, sont la preuve tangible que le nom propre, sans aucun doute, évolue et change, d’une époque à l’autre mais aussi d’une langue à l’autre, car il est doté d’une flexibilité que les limitations mises par certains linguistes ne pourront en aucun cas contrôler.
Comment donc faire pour sortir de cette règle figée vers une traduction, voire une interprétation plus appropriée du nom propre ?
La réponse réside dans l’effort que le traducteur devrait faire afin de ne plus voir le calque -qui est une forme de traduction littérale- comme seul et unique moyen de traduction.
L’alternative réside dans le fait de considérer chaque anthroponyme comme unique en son genre, et l’analyser séparément, eu lieu de le mettre dans le même bain que les autres noms propres, car comme nous l’avons vu dans les parties précédentes, si certains anthroponymes restent figés, d’autres subissent une modification tout à fait innovatrice dans la langue cible, au point de se croire face à deux noms propres différents, en cas de confrontation de l’anthroponyme source avec sa traduction dans la langue réceptrice.
On appelle cette démarche l’effort cognitif, c’est-à-dire le travail de recherche étymologique et documentaire, qui a pour but de libérer le traducteur de la littéralité en général, et du calque phonétique en particulier.
Conclusion
Comme nous l’avons vu dans les parties précédentes de cet article, l’anthroponyme antique est mal traduit, soit parce que son statut n’est pas clairement déterminé en traductologie, notamment dans la traduction de l’historiographie de l’antiquité, ou parce que son statut a été mal déterminé. C’est la raison pour laquelle le traducteur finit par tomber dans l’ambiguïté. Mais si nous essayons de réfléchir un petit peu, nous nous rendons compte que le nom propre ne peut être, à ce stade-là, qu’une problématique, si la traduction l’éloigne de ses racines phonétiques et sémantiques.
Que donc faire ? Les solutions sont claires, nous le rappelons. Il convient de rendre le nom propre à son statut d’origine : le statut de signifié, car il est temps que le traducteur et le traductologue commencent à comprendre que ce dernier est loin d’être une science exacte. L’anthroponyme antique n’est pas juste un signifiant, et son image acoustique n’est pas toujours invariable, parfois il garde la même phonétique, parfois il change avec la langue, et c’est la raison pour laquelle un effort cognitif de recherche et de vérification devient impératif lors de la traduction d’un anthroponyme antique, ou de n’importe quelle époque d’ailleurs.
En d’autres termes, le traducteur est invité à renoncer au calque phonétique, afin d’empêcher les ambiguïtés qu’une traduction insensée pourrait créer, et elles sont bel et bien nombreuses.