Lecture écocritique de Dune. Frank Herbert. Denis Villeneuve

القراءة البيئية للكثبان الرملية. فرانك هربرت. دينيس فيلنوف

Ecocritical reading of Dune. Frank Herbert. Denis Villeneuve

Lamia Mecheri

p. 745-760

Lamia Mecheri, « Lecture écocritique de Dune. Frank Herbert. Denis Villeneuve », Aleph, Vol 10 (3) | 2023, 745-760.

Lamia Mecheri, « Lecture écocritique de Dune. Frank Herbert. Denis Villeneuve », Aleph [], Vol 10 (3) | 2023, 14 May 2023, 22 December 2024. URL : https://aleph.edinum.org/9110

Dans cet article, nous nous proposons d’analyser le roman Dune (1965) de Frank Herbert ainsi que son adaptation cinématographique de 2021. Ainsi, en nous servant de l’approche écocritique, cela nous permettra de mener une lecture « verte » des deux récits, à la fois romanesque et filmique, mettant en avant – dans un discours métaphorique – des problématiques qui rongent notre société. Il est question alors des flux migratoires nourris par le capitalisme mondial, des crises, entre autres, écologiques, économiques, politiques, des guerres issues de l’héritage colonial, des conflits postcoloniaux, etc.

In this article, we propose to analyze the novel Dune (1965) by Frank Herbert as well as its 2021 film adaptation. Thus, by using the ecocritical approach, it will allow us to conduct a « green » reading of the two stories, both romantic and filmic, highlighting – in a metaphorical discourse – issues that gnaw at our society. It is then a question of migratory flows fed by global capitalism, crises, among others, ecological, economic, political, wars resulting from the colonial legacy, postcolonial conflicts, etc.

في هذه المقالة، نقترح تحليل رواية Dune (1965) لفرانك هربرت بالإضافة إلى فيلم 2021 المقتبس. وبالتالي، باستخدام النهج الإيكولوجي، سيسمح لنا بإجراء قراءة «خضراء» للقصتين، الرومانسية والسينمائية على حد سواء، مع تسليط الضوء - في خطاب مجازي - على القضايا التي تنخر في مجتمعنا. إنها إذن مسألة تدفقات الهجرة التي تغذيها الرأسمالية العالمية، والأزمات، من بين أمور أخرى، البيئية والاقتصادية والسياسية، والحروب الناتجة عن الإرث الاستعماري، وصراعات ما بعد الاستعمار، وما إلى ذلك.

[...] l’épice est à Dune ce que le pétrole est à notre monde moderne. C’est la chose pour laquelle tout le monde se bat et tue. C’est ce qui crée des nations, ce qui les pousse à en envahir d’autres, à se battre les unes contre les autres. 

Introduction 

Le récit filmique Dune (2021) du réalisateur québécois Denis Villeneuve met en scène le voyage de Paul Atréides, un jeune homme brillant qui, pour préserver l’avenir de sa famille, se rend sur une planète dangereuse, Arrakis. Cette dernière contient « l’Épice », une substance qui permet de prolonger la vie humaine, en rendant possible la navigation interstellaire, base de toute l’économie impériale. Ceci déclenche une lutte pour le pouvoir de cette planète, appelée aussi « Dune », menant à une guerre interstellaire. Or, et même si l’histoire du film se déroule dans un futur lointain de l’humanité, puisqu’elle relève de la science-fiction, en procédant à une seconde lecture, nous remarquons que le long métrage est une vaste métaphore de notre monde. Il en est de même pour le roman Dune (1965) de Frank Herbert. En effet, ce dernier met en scène la même histoire que celle du film qu’il inspire puisqu’il raconte à peu près le même contexte. Ceci s’explique par le fait que le cinéaste et le romancier reprennent, à leur compte, les problèmes qui rongent les sociétés actuelles mineures ou majeures, se situant au centre et à la périphérie de leur espace d’habitation. En ce sens, la planète Arrakis symbolise la terre et ses frontières en perpétuel mouvement, où se heurtent deux univers opposés, le sud et le nord, en raison des flux migratoires nourris par le capitalisme mondial, engendrant des crises écologique, économique, politique, etc. Ces dernières sont, le plus souvent, alimentées par des guerres issues soit de l’héritage colonial, soit de conflits postcoloniaux. Ainsi, en recourant à l’approche écocritique, nous nous proposons de répondre aux questions suivantes : comment le réalisateur et le romancier font-ils dialoguer les lieux réels et les lieux fictionnels en transformant Arrakis/la Terre en un lieu référentiel et symbolique ouvert aux métamorphoses? En quoi le recours aux mythes, notamment à celui des Atrides, est-il un moyen permettant aux deux auteurs d’interroger la relation symbiotique des migrations humaines et des mutations environnementales dans un contexte colonial et postcolonial? Comment le désert de la planète Dune transforme-t-il le texte filmique et le texte romanesque en des récits sur la nature, en les plaçant dans un contexte écologique où les rôles de leurs protagonistes s’effacent peu à peu pour recentrer l’attention du spectateur et aussi du lecteur sur l’environnement?

1. La science-fiction, une nouvelle Terre de l’humain

Avant d’entamer notre analyse de Dune, il est nécessaire de poser les fondements théoriques de notre étude, en recourant à l’approche écocritique annoncée plus haut. Rappelons que cette dernière, qui nous sert de grille de lecture, est une théorie ayant vu le jour dans les années 1990, aux États-Unis, par le biais des travaux de Lawrence Buell. Elle a pour but d’analyser des récits — romanesques, filmiques, sériels, etc. —, mettant en lumière des thématiques principalement écologiques, comme le soulignent Catherine Vincent et Anne Simon « L’écocritique, c’est donc l’analyse thématique de textes qui portent sur l’écologie et sur le monde naturel, mais aussi, plus récemment, sur des lieux comme les cités, les décharges ou les friches industrielles »1.

La nature qui s’est imposée ces dernières années comme une nouvelle matrice de l’engagement en littérature grâce à l’émergence de l’écocritique, se transforme donc en un espace environnemental clé, ou mieux un sujet vivant, autour duquel tourne l’intrigue. Elle n’est plus reléguée au second plan où elle sert seulement de décor à l’histoire d’un récit. Mais, au contraire, elle devient un écosystème, voire un mythe à part entière, ayant des enjeux surtout politiques : « Le souci pour les environnements naturels et la situation écologique
qu’ont en partage l’esthétique environnementale et l’écocritique implique les
axes éthiques et politiques de la réflexion »2. Ainsi, pour étudier notre corpus, nous empruntons le concept de symbiose. Ce dernier, ayant une origine à fois écologique et biologique, nous permettra d’interroger, au sens de William Rueckert, les interactions entre l’homme et son environnement.

De ce fait, pour mettre en valeur la relation symbiotique entre l’humain et le non humain — et tous les thèmes qui en découlent, comme les mouvements migratoires, les crises environnementales, les guerres (post) coloniales, etc. —, nous remarquons que les deux auteurs recourent à l’univers de la science-fiction. Cette dernière est un genre narratif d’anticipation, qu’il soit romanesque ou cinématographique, dont l’intrigue se déroule dans une dimension spatio-temporelle fictive qui, le plus souvent, propose aux lecteurs une version possible du futur. La science-fiction se subdivise, à son tour, en plusieurs sous-genres. Mais, celui qui nous intéresse, ici, est le Space-Opéra — ou opéra de l’espace — consacré aux voyages interplanétaires, aux conquêtes de Nouveaux Mondes à travers des guerres spatiales épiques, aux découvertes de civilisations intergalactiques, etc. Nous pensons, par exemple, à Star Wars, Les Gardiens de la Galaxie ou encore Interstellar. De plus, le cinéma de science-fiction, à l’image de la littérature, « […] De par son ambition à questionner nos sociétés […], intègre les thématiques environnementales […] lorsque la montée des préoccupations écologiques va de pair avec la remise en cause du progrès industriel et notamment de l’ère du nucléaire »3.

Pourtant, « Loin de nous montrer l’univers, le Space Opera reflète et amplifie nos conflits terrestres » 2. C’est le cas du récit Dune qui raconte le voyage spatial de la famille Atréides, dans un futur lointain, vers une planète désertique nommée Arrakis pour l’Impérium – et Dune pour son peuple les Fremens – produisant l’Épice, une substance mystique aux propriétés psychoactives. Or, en portant les textes filmique et romanesque à une seconde lecture, nous constatons qu’il est question d’un univers allégorique faisant allusion à notre monde et aux conflits qui le secouent. En effet, Denis Villeneuve et Frank Herbert créent un cadre spatio-temporel inédit, placé sous le signe du mouvement et de la métamorphose, pour dire leurs préoccupations et les problèmes qui rongent nos sociétés. C’est pourquoi l’univers de la science-fiction se transforme très vite en un laboratoire expérimental où tout devient possible; il est le lieu référentiel par excellence où entrent en symbiose l’univers réel et l’univers fictif.

D’ailleurs, dès l’ouverture du film, le spectateur est projeté dans un futur lointain, précisément en l’an 10191. En revanche, le roman, lui, ne mentionne pas, dès son ouverture, l’année comme indiqué par le film. Mais, il donne plutôt un aperçu vague et ambigu sur la période relative à l’intrigue – par le biais de Gaius Helen Mohiam, la Révérende Mère de l’ordre du Bene Gesserit – et qu’il convient au lecteur de décrypter : « DURANT la première semaine qui précéda le départ pour Arrakis, alors que la frénésie des ultimes préparatifs avait atteint un degré presque insupportable, une vieille femme vint rendre visite à la mère du garçon, Paul […] »4. Cela montre que la boucle temporelle est fracturée et les frontières spatiales sont déplacées de sorte que tout entre « […] en collision avec notre passé comme notre présent dans une tempête de thèmes »5, comme le souligne Philippe Guedj.

Ainsi, nous remarquons que l’angoisse écologique est un thème fondamental et universel situé au cœur des deux récits. Le romancier, comme le cinéaste, s’interroge sur la crise environnementale actuelle de notre société, en l’occurrence l’anéantissement des écosystèmes et la surexploitation des ressources naturelles de la Terre, par les nations puissantes au profit d’autres nations à des fins personnelles jusqu’à déclencher des guerres dans le monde. Et comme on est dans l’univers de la science-fiction et donc de la mutation, en partant de l’hypothèse stipulant qu’Arrakis symbolise la Terre, nous nous rendons compte que les deux auteurs mettent l’accent sur l’urgence écologique, en invitant les lecteurs à suivre le voyage interplanétaire du protagoniste Paul Atréides et à méditer sur le mode de vie des habitants de la planète d’accueil. C’est une façon de faire participer les lecteurs, consciemment ou inconsciemment, à une prise de conscience collective principalement écologique. En effet, lorsque le protagoniste atterrit sur Arrakis, il s’aperçoit que les Fremens – peuple autochtone et rebelle où les hommes et les femmes sont égaux – vivent en parfaite symbiose avec leur environnement désertique pourtant hostile. Ce peuple nomade et autonome6, aux yeux entièrement bleus et descendant d’une communauté nommée les Zensunni, s’adapte parfaitement au climat de Dune – comme le suggèrent les titres du film et du roman –, une planète sèche aux collines de sables imprévisibles. En outre, la chaleur est étouffante en raison du soleil ardent, que ce soit le jour ou la nuit, et « […] peut tuer sur cette planète »7, nous dit Gurney Halleck, l’un des lieutenants des Atréides. Ceci est une façon, pour les deux auteurs, de mettre en lumière l’une des crises qui affectent actuellement notre planète, à savoir le réchauffement climatique, et aussi d’inciter les lecteurs à questionner leur rapport aux énergies. Mais, pour échapper au climat infernal et aussi à l’ennemi – et nous y reviendrons ultérieurement –, les Fremens se confinent dans des grottes, qu’ils appellent Sietchs. Ces dernières abritent les réserves d’eau, base du grand projet de modification écologique. D’ailleurs, elles forment une station de recherche et d’expérimentation biologique, comme en témoigne le Jardin botanique qui a été créé par les autochtones :

« Parmi les Fremens, on dit que plus de deux cents de ces bases avancées ont été construites sur Arrakis durant la période où la planète constituait une station Expérimentale de Botanique du Désert. […] Cela concerne surtout la biologie et la botanique des terrains secs… quelques recherches géologiques, prélèvements d’échantillons, tests. On ne saurait épuiser toutes les possibilités qu’offre une planète »8, affirme Frank Herbert.

En outre, les habitants d’Arrakis économisent et recyclent précieusement l’eau, de plus en plus rare, sur une terre aride, grâce à une armure qu’ils ont créée, nommée distille. La combinaison, par un jeu de micro-mécanismes et de principes physiques élémentaires, leur permet de récupérer l’eau et l’urine de l’individu qui l’enfile, une manière bien étrange de s’hydrater. C’est pourquoi, le distille devient un élément écologique et symbolique important dans les deux textes, romanesque et filmique. L’un des personnages majeurs dont la mission est de transformer Arrakis en une planète vivante, verte et productive, ou mieux un paradis terrestre est le planétologiste, Liet Kynes. Ce dernier, un protagoniste masculin dans le roman remplacé par un personnage féminin dans le film et à travers lequel les deux auteurs véhiculent leurs préoccupations écologiques, est attentif aux écosystèmes et à leur préservation et aussi à la culture écologique de Dune : 

« Ce n’est pas pour rien que Frank Herbert a fait de Liet Kynes un personnage aussi majeur dans l’histoire de Dune, malgré son rôle secondaire. L’auteur du roman est lui-même, dès les années 1950, intrigué par le fonctionnement des écosystèmes et leur maîtrise. La base de Dune prend racine dans une visite effectuée par Herbert en 1957 à Florence, dans l’Oregons »9.

Le réalisateur Denis Villeneuve évoque, lui aussi, la place centrale de l’écologie dans le long métrage, en partant du roman de Frank Herbert. À ce propos il dit :

« Dune s’ouvre sur un léger vertige […]. Nous entendons quotidiennement les échos apocalyptiques des scientifiques qui prédisent un effondrement de l’équilibre de nos écosystèmes, mais nous ne bronchons qu’à peine, demeurant convaincus que notre maîtrise de la technologie viendra finalement à bout de la nature. Ce fantasme de domination des éléments ne date pas d’hier. […] C’est une des raisons pour lesquelles je crois que “Dune” est complètement actuel »10

Ainsi, l’écologiste Liet Kynes installe des pièges à vent dans le but de récupérer l’humidité de l’atmosphère : « Ce que ne comprend pas celui qui ignore tout de l’écologie, c’est qu’il s’agit d’un système »11, dit le planétologiste en ajoutant ceci :

« Un système! Un système qui maintient une certaine stabilité qui peut être rompue par une seule erreur. Un système qui obéit à un ordre, à un processus d’écoulement d’un point à un autre. Si quelque chose vient à interrompre cet écoulement, l’ordre est rompu. Et celui qui ignore l’écologie peut ne pas intervenir avant qu’il soit trop tard. C’est pour cela que la plus haute fonction de l’écologie est la compréhension des conséquences »12.

Même si les Fremens vivaient en harmonie avec leur environnement avant l’arrivée de Liet Kynes, ce dernier les a, tout de même, inspirés quant à la modification des conditions de vie de leur territoire désertique dans le but d’éviter l’épuisement de l’épice, une substance clé de l’économie de l’Impérium, qui existe uniquement sur la planète Dune et qui, dans un discours métaphorique, fait une nette allusion au pétrole : « l’épice fait clairement écho au pétrole, fluide vital de notre système économique. L’histoire de Dune est celle d’une crise de l’épice et anticipait de quelques années la crise pétrolière du début des années 1970 »13. Le parallélisme entre l’Épice et le pétrole, et toutes les guerres qui en découlent, nous conduit à explorer une autre relation symbiotique entre l’écologie les mouvements migratoires résultant des conflits (post) coloniaux

2. La famille Atr (é) ides, figure emblématique des migrations et du (post) colonialisme

Les Atréides, qui occupent une place fondamentale aussi bien dans le roman que dans le film, composent une des Familles majeures de l’empire interstellaire, l’Imperium. Ce dernier confie une mission à la famille noble, celle de coloniser la planète Dune, une planète occupée déjà par une autre famille rivale, les Harkonnen. C’est pourquoi elle quitte sa planète Caladan et migre sur la planète Arrakis, afin de régner sur les Fremens et surtout contrôler l’Épice, qui se trouve uniquement sur cette planète.

Or, nous remarquons que la famille fictive des Atréides du roman Dune de Frank Herbert, qui plus tard sera reprise dans le film de Denis Villeneuve, a été créée selon un modèle mythologique. En effet, les membres de la famille impérialiste sont décrits à la manière les descendants des Atrides, comme le montre cette citation : « Et il (le Comte) lut le mystère et la grandeur cachés qui habitaient ce jeune descendant des Atréides (en faisant allusion au protagoniste Paul Atréides) »14. Rappelons que la maison des Atrides a été fondée par Atrée, roi de Mycènes et père d’Agamemnon. Ce dernier est, à l’évidence, le frère de Ménélas; il est l’un des héros grecs antiques connus surtout pour avoir remporté la guerre de Troie. En outre, il est considéré comme le Roi des Rois et symbolise la puissance. Et ce n’est pas un hasard si l’auteur emprunte le nom mythique des Atrides pour l’attribuer à l’une des Familles majeures de son récit, une famille qui cherche à contrôler le monde, à travers l’exploitation du mélange mystérieux, comme l’affirme un des personnages dans le récit filmique : « Celui qui contrôle l’épice contrôle l’univers »15. En évoquant le film Dune et outre le nom des Atréides, il est nécessaire de rappeler que le long métrage fait aussi référence à la mythologie grecque au début, à travers une séquence qui montre le duc Léto Atréides – assimilé à Agamemnon – et père du protagoniste Paul Atréides en train d’admirer un vestige antique. En fait, il passe sa main sur une pierre ancienne sur laquelle il y a une inscription en grec ancien, qui met en scène un héros de la mythologie grecque.

De ce fait, la transposition de la famille antique des Atrides dans un monde contemporain et futuriste montre que les mythes sont universels. Ils ne disparaissent pas, mais renaissent à travers une nouvelle histoire, en s’adaptant au contexte actuel et en s’incarnant à travers une nouvelle génération. C’est pourquoi le recours au mythe des Atrides nous donne l’impression de lire un roman écrit à la manière d’une épopée et aussi de visionner un long métrage produit à la manière des péplums, même si l’histoire filmique se déroule non pas durant l’Antiquité, mais plutôt dans un futur lointain. En outre, les scènes de batailles épiques – qui se déploient dans un désert recouvert de tempêtes de sable d’où jaillit un climat poussiéreux et étouffant –, entre les Atréides et les Harkonnen décrites dans le roman puis transmises sur grand écran, laissent croire que Dune est un chef-d’œuvre envoûtant digne des grandes épopées principalement cosmiques.

Pourtant, les Atréides ne sont pas les seuls à vouloir conquérir Arrakis et contrôler l’Épice. En fait, les Harkonnens, qui ont dirigé l’exploitation de cette substance pendant des générations, refusent de céder le pouvoir à leurs rivaux. D’ailleurs, le baron et tyran Vladimir Harkonnen décide de détruire les Atréides qui finalement ne s’attardent pas sur Arrakis. En effet, au cours de la lecture du roman et du film, nous apprenons que le duc Léto est trahi par le médecin de sa propre famille, Yueh, fonctionnant comme un cheval de Troie « […] cette fois opposé aux Atréides, qui permet à la fois d’ouvrir les portes à l’assiégeant et de capturer le chef adverse »16. Le duc se suicide une fois qu’il est livré aux Harkonnens. Quant à son fils, Paul Atréides, supposé mort avec sa mère Dame Jessica, il s’enfuit dans le désert. Ainsi, nous remarquons que les Atréides subissent un destin dramatique qui, peut-être, trouve son origine dans la lignée de la famille antique et maudite dont elle se proclame, les Atrides, comme si le sort tragique de la famille de Paul Atréides était scellé d’avance. C’est pourquoi nous nous demandons : est-ce un hasard si la Révérende Mère dit ceci à propos de la mère du protagoniste : « Maudite soit cette Jessica! »17.

Par ailleurs, il convient de souligner que la rivalité entre les deux grandes Familles et leurs courses avides au pouvoir sur une terre peu accueillante, voire inhospitalière, et habitée par les Fremens, qui refusent de céder leur terre aux étrangers et contrôler leurs richesses, fait allusion à notre monde de façon implicite, comme le fait remarquer Stilgar, un guerrier fremen : « Le désert était à nous bien avant votre arrivée »18 dit-il aux Atréides. Le colonialisme imposé aux Fremens est dangereux, car il conduit à l’épuisement de l’Épice sur Arrakis mettant en péril leur espèce, tout comme le pétrole et les autres ressources de la Terre pour lesquels se battent les pays occidentaux. C’est un monde violent, ponctué de concurrences et de manœuvres politiques, à travers lequel s’affrontent les grandes puissances occidentales au détriment des peuples autochtones. Ainsi, une frontière géopolitique se dessine creusant un écart important entre, par exemple, le Sud et le Nord ou encore entre le Centre et la Périphérie – qui nous renvoie à l’un des conflits majeurs du XXe et XXIe siècle, à savoir l’opposition entre Orient et Occident, si l’on se réfère au système binaire d’Edward Saïd. De ce point de vue, Xavier Fornerod fait un rapprochement entre le conflit des Fremens et leurs colonisateurs et, par exemple, celui des Américains et des Afghans, en raison de l’exploitation du pétrole au Moyen-Orient. À ce sujet, il écrit :

« On peut voir dans la mainmise des grandes familles qui se partagent l’Univers un condensé de toutes les politiques impérialistes occidentales des deux derniers siècles, sous forme de choc des civilisations. Et le retrait américain d’Afghanistan en est le plus récent exemple. On comprend rapidement, dès les premiers contacts entre les Atréides et les autochtones Fremens, que ces derniers ne feront la paix qu’une fois l’envahisseur -, quel qu’il soit - aura quitté la surface de leur planète »19

La rivalité des grandes puissances sur une terre étrangère pour dominer n’importe quel peuple indigène – à l’image des Africains et bien tant d’autres –, que ce soit au présent ou dans un futur proche ou lointain ou alors durant une époque coloniale ou postcoloniale, remet en cause la relation symbiotique et les frontières, entre ouverture et fermeture, qui existent entre le peuple autochtone et son milieu. Cela est dû aux guerres qui, malheureusement, participent la dégradation de l’environnement par la destruction des écosystèmes et « […] des modifications écologiques profondes »20. De ce fait, on peut confirmer que les migrations humaines qui dans les deux récits s’incarnent à travers les voyages intergalactiques des Atréides et des Harkonnens bien avant eux sur Arrakis, une planète menaçante et ouverte au pillage, à grand renfort de machines destructrices, s’accomplissant dans le cadre de conquêtes futuristes, ont un impact considérable sur la nature et les mutations environnementales. Elles ont une fonction spéculaire dans la mesure où elles renvoient le lecteur à l’époque actuelle. En ce sens, le voyage du protagoniste et de sa famille de Caladan vers Arrakis, qui met en avant les flux migratoires ainsi que les modifications environnementales qui les accompagnent, est symbolique, car il s’inscrit dans la continuité des migrations, qui influence notre manière d’occuper les espaces, ayant lieu en ce moment et aussi celles qui ont précédé notre époque, avec une projection possible sur un futur hypothétique :

« […] la réalité complexe de ces migrations reste volontiers traitée sur un mode déterministe, qui suppose une causalité directe entre la dégradation de l’environnement et les flux migratoires. Les dynamiques migratoires à l’œuvre sont pourtant bien complexes, et requièrent des réponses politiques diverses »21.

C’est pourquoi la réflexion sur l’écologie prend un tournant politique au sein d’un univers nourri le plus souvent par le capitalisme mondial. Et c’est là, l’un des objectifs de l’approche écocritique postcoloniale, qui tente de penser les problèmes écologiques dans leurs relations historiques et politiques présentant, comme l’affirme Étienne-Marie Lassi :

« […] l’engagement écologique comme un acte de pénitence par lequel l’Occident, repu, prend tardivement conscience des dégâts irréparables que son confort matériel a coûtés à l’environnement. […] les pauvres des régions dites sous-développées ou du tiers-monde, accaparés pas des problèmes de la survie du quotidien et des injustices socioéconomiques, seraient incapables de militer pour la protection de l’environnement, à moins que ce ne soit pour accuser l’Occident de surexploiter les ressources naturelles et de polluer l’environnement »22.

Par ailleurs, l’évasion de Paul Atréides dans le désert avec sa mère, après le suicide de son père, le duc Léto, nous invite à examiner le parcours du protagoniste, héritier de la Maison des Atréides, et sa quête désertique, qui confèrent au roman et au film une dimension écologique universelle et sacrée.

3. La (con) quête de Paul Atréides, personnage sacré et écologique

Dune, comme son nom l’indique, est une planète désertique aux collines sablonneuses et infinies. Elle est couverte de roches et est habitée par des vers de sables gigantesques, outre son peuple rebelle, les Fremens, comme le décrit Frank Herbert, fasciné par le désert, à travers le protagoniste :

« A cet instant, le soleil apparut sur l’horizon quelque part à gauche au-delà de la fissure. Et les couleurs jaillirent sur le désert. Un chœur d’oiseaux s’éveilla dans les multiples refuges des rochers. […] Paul contemplait les dunes, et ses yeux, aussi bien que ses narines, cherchaient, trouvaient, centraient son attention sur une portion de désert qui semblait plus sombre »23.

Outre la description textuelle, Denis Villeneuve, pour sa part, renforce la côté esthétique de l’univers désertique de la planète Dune, par le biais de sa caméra et les angles de prises de vue comme les plans larges, en offrant aux spectateurs un choc visuel. Il s’agit d’un spectacle grandiose composé des sons émouvants et vibrants – qui comblent plusieurs pages du roman tout en sublimant l’univers filmique –, des images imprenables dominées par la couleur surtout jaune et aussi ocre ainsi que de vrais décors impressionnants allant de l’ombre à la lumière :

« La multiplication des plans larges, la réalisation qui laisse une grande place aux scènes contemplatives, renforcent cette sensation d’immensité, et d’immersion du spectateur aux côtés de protagonistes rendus si fragiles au milieu d’un océan minéral brûlé par les rayons du soleil. Ici, peu de contrastes à l’écran, hormis celle de l’ombre à la lumière crue du désert »24.

De ce fait, le désert devient un espace important, que ce soit dans la narration filmique ou romanesque. Et ce n’est pas un hasard si le romancier et le réalisateur choisissent de situer leurs intrigues au sein d’une planète couverte de sable. Le désert est le lieu par excellence des métamorphoses, où les frontières peuvent être annulées à tout moment, permettant à son peuple libre d’y tisser une relation symbiotique. C’est pourquoi le désert, territoire sacré des Fremens, rend possible la connexion harmonieuse de l’homme avec la nature et devient, par conséquent, le lieu propice à la quête initiatique jusqu’à devenir un personnage à part entière. L’évocation du sacré devient un prétexte permettant aux deux auteurs d’aborder l’aspect écologique de leurs récits, comme l’affirme, par exemple, le cinéaste Denis Villeneuve. Ce dernier, lors d’une interview, affirme : « Dune imagine un peuple ayant une relation sacrée très sophistiquée avec son environnement, c’est donc par un rapport sacré au monde naturel que j’aborde l’écologie dans le film. J’y vois une porte d’espoir pour notre futur »25.

En suivant le voyage interstellaire et le chemin initiatique de Paul Atréides, nous constatons que celui-ci est un personnage sacré occupant le statut d’un guide spirituel ; il est même représenté comme l’Élu. D’ailleurs, les Fremens, avertis de sa venue puisqu’ils sont croyant et superstitieux et possède même une bible orange, voit en lui une sorte de Messie. Ils le considèrent comme leur libérateur et l’appellent Muad’Dib, lorsqu’il deviendra Fremen, ou Mahdi. Ce dernier est, pour les Musulmans, un personnage eschatologique, qui fera son apparition avant la fin des temps, pour instaurer, entre autres, la justice : « Mahdi : dans les légendes messianiques fremen : Celui Qui Nous Conduira Au Paradis », dit un des personnages Fremens. De ce fait, le désert devient le lieu de la méditation, des apparitions et des révélations des figures importantes et complexes, comme les Guides spirituelles. Ceci conduit Paul Atréides à découvrir sa nouvelle identité « sacrée », après avoir fui les Harkonnens. En effet, lors de son errance dans le désert, il échappe aux vers gigantesques, les Shai-Huluds, indispensables pour l’écosystème de Dune : « Et Paul se mit en marche vers les profondeurs de la grotte, vers ce lieu qui se trouvait dans toutes les grottes, ce lieu proche du bassin d’eau où il y aurait un petit shai-hulud »26. Les créatures monstrueuses secrètent l’Épice, un hallucinogène à la fois sacré et écologique, qui permet de prolonger la vie ; elles se cachent dans les profondeurs des collines sablonneuses en se déplaçant sous terre.

En outre, le protagoniste affronte un Fremen et gagne le respect du peuple nomade. Ensuite, lui et sa mère sont reçus dans une grotte, le Sietch, un endroit qui permet au protagoniste de se préparer pour devenir leur jeune leader messianique sur la route, celui qu’ils suivront dans une croisade à l’échelle de la galaxie : « Un grand homme ne cherche pas à diriger, il est appelé à diriger et répond à cet appel »27, nous révèle Duncan Idaho, le maître d’armes des Atréides. Nous remarquons que la grotte est un lieu emblématique, celui des transformations et des évolutions, dans la mesure où elle révèle l’identité écologique de Paul Atréides, outre son identité sacrée. Cela s’explique par le fait que le personnage, en enfilant la combinaison écologique – le distille – et en devenant un Fremen avec de grands yeux bleus, comme le montre la dernière scène du film, finit par s’adapter à la planète Dune et à son climat, malgré les conditions hostiles de celle-ci, comme la chaleur étouffante, qui fait un net clin d’œil au réchauffement climatique de la Terre. Il entretient donc une relation symbiotique avec le désert. Et, pour Paul Atréides, devenir l’Élu des Fremens revient à dire mener le peuple autochtone quitte à se battre pour la planète, libérer le territoire et surtout assurer sa préservation politique, écologique, économique, etc. C’est pourquoi il devient un personnage écologique « […] en prise avec les rapports sociaux, mentaux, environnementaux au cœur du processus de subjectivation »28, pour reprendre les trois écologies de Félix Guattari.

Par ailleurs, le recours au sacré permet, au romancier et au réalisateur, de ramener le futur dans le présent et de poser l’une des questions les plus fondamentales de notre époque, à savoir le fanatisme religieux. Ce dernier ne peut être détaché du contexte politique et les guerres saintes qui émergent autour du contrôle de l’Épice qui, rappelons-le, font référence au pétrole et aux conflits qui en résultent. L’écologie politique devient donc une écologie spirituelle : « Ce qu’Herbert veut dénoncer, c’est l’union du religieux et du politique, union qui, selon lui, mène à l’oppression absolue. Il condamne la théocratie, c’est-à-dire lorsque le politique se constitue en religion et impose le maintien d’une Tradition érigée en dogme qui n’accepte plus d’évolution »29, explique Sixtine Chartier.

L’évocation du sacré se manifeste par le biais du parcours du protagoniste et des images prémonitoires qui le tourmentent. En effet, tout au long du film Dune, nous remarquons que le héros est hanté par des visions qui, le plus souvent, sont en relation avec la planète Arrakis et le devenir de son peuple, soit avant son départ ou bien lors de son séjour. Ces étranges visions se révèlent par le biais des rêves puisque « […] les rêves sont des messages des profondeurs »30. L’un des rêves, qui revient fréquemment, est celui d’une fille, Chani, la fille du planétologue Liet Kynes et une guerrière puissante Fremen, avant même que le protagoniste ne la rencontre. Il se voit aussi du côté des Fremens, toujours avec Chani, menant une guerre sainte : « Je vois l’avenir, il se rapproche. Je vois une guerre sainte à travers l’univers comme un feu […] »31. La présence de la guerrière Fremen, et d’autres femmes comme l’ordre de Bene Gesserit, Jessica, etc., témoigne de la place importante accordée aux femmes, dans les deux récits, et le rôle fondamental qu’elles occupent dans le rapport entre nature et culture, un rapport qui nous renvoie, entre autres, à une pensée écoféministe postulant que Dune/la Terre, est une planète symbiotique, qui pourrait être vue comme un être vivant et qu’il convient de préserver…

Conclusion 

Ainsi, au terme de l’analyse écocritique du roman Dune et de son adaptation cinématographique, avons tenté de montrer de que les deux textes, bien que leurs histoires se déroulent dans un futur lointain, ils restent tout de même actuels. En effet, le recours à l’univers de la science-fiction permet à Frank Herbert et à Denis Villeneuve de rendre possible une lecture originale de leurs récits. Ces derniers nous renvoient, de façon métaphorique, à notre époque, en ramenant le futur dans le présent, ce qui permet le passage des frontières – entre autres géographiques, fictionnelles, politiques, – et leur fermetures et ouvertures selon le contexte, politique, écologique, historique, etc. Ainsi, tout entre en collision dans ce monde symbolique et complexe mettant en avant l’un des thèmes dominants, l’angoisse écologique. Cette dernière, l’un des problèmes majeurs qui rongent nos sociétés dominées par le capitalisme mondial, ne peut être détachée du contexte politique et historique. De ce fait, Arrakis ou Dune/la Terre devient le territoire favorable aux affrontements. Cela se manifeste à travers la course avide des grandes puissances occidentales au pouvoir et au contrôle de l’Epice/pétrole, même au prix d’une guerre sainte, au détriment des peuples faibles, où se creuse une frontière géopolitique entre Sud/Nord, Centre/Périphérie, Orient/Occident, etc. Par ailleurs, la convocation d’un mythe antique, celui des Atr(é)ides, dans un monde contemporain donne de la profondeur aux deux récits, en mettant l’accent sur les conflits coloniaux et postcoloniaux responsables, entre autres, des mouvements migratoires et leur relation avec les mutations environnementales. Enfin, la quête initiatique du protagoniste, ayant un arrière-plan spirituel, dans le désert, et sa rencontre avec Chani, permet de faire une lecture verticale des deux textes, allant d’une écologie politique vers une écologie sacrée d’une planète symbiotique, qu’il est indispensable de préserver, comme le souligne Luc Ferry : « L’Homme peut et doit modifier la nature, comme il peut et doit la protéger »32.

1 Catherine, Vincent et Anne, Simon : « Je suis traversée par ce qu’on inflige au vivant », in Le Monde. Mis en ligne le 6 septembre 2019. URL https:/

2 Enno, Devillers-Peña, « Esthétique environnementale et écocritique : perspectives pragmatiques », in Nouvelle Revue d’Esthétique, vol 2 (n° 22)

3 Mantel, Maïlys, « L’écologie dans la science-fiction cinématographique ». https://colibris.link/cMena

2

4 Frank, Herbert, Dune, Michel Demuth (trad), Paris, Poket, 1965, p. 5.

5 https://www.humanafterhal.com/quels-sont-les-differents-genres-de-la-science-fiction/

6 La couleur de leur yeux rappelle à l’évidence les « hommes bleus » du désert, comme les Touaregs, « cette population jadis nomade, liée au Sahara

7 Denis, Villeneuve, Dune, États-Unis - Canada, Legendary Pictures, 2021.

8 Frank, Herbert, Dune, op. cit., p. 118-139.

9 Dorian, De Schaepmeester, « Dune : un roman écologique précurseur ». https://colibris.link/DIxd8

10 Pierre, Ropert, « Dune : une fable écologique ». https://colibris.link/RsaSS

11 Frank, Herbert, Dune, op. cit., p. 588.

12 Ibid. p. 588.

13 Roland, Lehoucq, «  Dune : de l’épice au pétrole, une pédagogie du réel ». https://colibris.link/dHbO3

14 Frank, Herbert, Dune, op. cit., p. 574-575.

15 Denis, Villeneuve, Dune, op. cit.

16 Michel, Goya, « L’art de la guerre dans Dune ». https://colibris.link/G1t8v

17 Frank, Herbert, Dune, op. cit., p. 8.

18 Denis, Villeneuve, Dune, op. cit.

19 Xavier, Fornerod, « Dune, le film : Denis Villeneuve fait passer la SF à l’âge adulte ». https://colibris.link/j6tJI

20 Brisson-Nishimura, Thomas, « Une écologie non occidentale ? Réflexions sur la place de l’environnement dans les pensées postcoloniales », in EcoRev

21 Gemenne François, Cavicchioli Agathe, « Migrations et environnement : prévisions, enjeux, gouvernance », in Regards croisés sur l’économie, vol 2 (

22 Lassi, Étienne-Marie, « Introduction. De l’engagement sociopolitique à la conscience écologique : les enjeux environnementaux dans la critique

23 Frank, Herbert, Dune, op. cit., p. 299.

24 Frank, Herbert, Dune, op. cit., p. 299.

25 Marcus, Dupond-Besnard, « Dune est avant tout un grand livre écologiste ». https://colibris.link/vPnbB

26 Frank, Herbert, Dune, op. cit., p. 516.

27 Denis, Villeneuve, Dune, op. cit.

28 Stéphanie, Posthumus, « Écocritique et ecocriticism. Repenser le personnage écologique », in Figura, volume 36, 2014, p. 15. https://colibris.link/

29 Sixtine, Chartier, « Pourquoi la religion est-elle omniprésente dans Dunehttps://colibris.link/aEDRB

30 Denis, Villeneuve, Dune, op. cit.

31 Ibid.

32 Luc, Ferry, Le nouvel ordre écologique : l’arbre, l’animal et l’homme, Paris, Grasset, 1992, p. 247.

Brisson-Nishimura, Thomas, « Une écologie non occidentale ? Réflexions sur la place de l’environnement dans les pensées postcoloniales », in EcoRev’, Vol 1 (n° 48), 2020.

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1 Catherine, Vincent et Anne, Simon : « Je suis traversée par ce qu’on inflige au vivant », in Le Monde. Mis en ligne le 6 septembre 2019. URL https://colibris.link/ygRen

2 Enno, Devillers-Peña, « Esthétique environnementale et écocritique : perspectives pragmatiques », in Nouvelle Revue d’Esthétique, vol 2 (n° 22), 2018, p. 126

3 Mantel, Maïlys, « L’écologie dans la science-fiction cinématographique ». https://colibris.link/cMena

2

4 Frank, Herbert, Dune, Michel Demuth (trad), Paris, Poket, 1965, p. 5.

5 https://www.humanafterhal.com/quels-sont-les-differents-genres-de-la-science-fiction/

6 La couleur de leur yeux rappelle à l’évidence les « hommes bleus » du désert, comme les Touaregs, « cette population jadis nomade, liée au Sahara central, et qui, à force d’employer l’indigo pour la teinture de ses vêtements, pouvait se retrouver avec du bleu sur la peau. À noter que ces mêmes Touaregs se désignent comme les « Imazighen », ou « hommes libres », ce qui se traduit en anglais par « free men ». Cf. David, Meulemans, « Le peuple des Fremen dans Dune : une métaphore complexe de l’humanité ». https://colibris.link/NenTJ

7 Denis, Villeneuve, Dune, États-Unis - Canada, Legendary Pictures, 2021.

8 Frank, Herbert, Dune, op. cit., p. 118-139.

9 Dorian, De Schaepmeester, « Dune : un roman écologique précurseur ». https://colibris.link/DIxd8

10 Pierre, Ropert, « Dune : une fable écologique ». https://colibris.link/RsaSS

11 Frank, Herbert, Dune, op. cit., p. 588.

12 Ibid. p. 588.

13 Roland, Lehoucq, «  Dune : de l’épice au pétrole, une pédagogie du réel ». https://colibris.link/dHbO3

14 Frank, Herbert, Dune, op. cit., p. 574-575.

15 Denis, Villeneuve, Dune, op. cit.

16 Michel, Goya, « L’art de la guerre dans Dune ». https://colibris.link/G1t8v

17 Frank, Herbert, Dune, op. cit., p. 8.

18 Denis, Villeneuve, Dune, op. cit.

19 Xavier, Fornerod, « Dune, le film : Denis Villeneuve fait passer la SF à l’âge adulte ». https://colibris.link/j6tJI

20 Brisson-Nishimura, Thomas, « Une écologie non occidentale ? Réflexions sur la place de l’environnement dans les pensées postcoloniales », in EcoRev’, Vol 1 (n° 48), 2020, p. 121.

21 Gemenne François, Cavicchioli Agathe, « Migrations et environnement : prévisions, enjeux, gouvernance », in Regards croisés sur l’économie, vol 2 (n° 8), Paris, Classiques Garnier, 2010, p. 84.

22 Lassi, Étienne-Marie, « Introduction. De l’engagement sociopolitique à la conscience écologique : les enjeux environnementaux dans la critique postcoloniale », in Aspects écocritiques de l’imaginaire africain, Étienne-Marie Lassi (dir.), Cameroun, Langaa RPCIG, 2013, p. 2.

23 Frank, Herbert, Dune, op. cit., p. 299.

24 Frank, Herbert, Dune, op. cit., p. 299.

25 Marcus, Dupond-Besnard, « Dune est avant tout un grand livre écologiste ». https://colibris.link/vPnbB

26 Frank, Herbert, Dune, op. cit., p. 516.

27 Denis, Villeneuve, Dune, op. cit.

28 Stéphanie, Posthumus, « Écocritique et ecocriticism. Repenser le personnage écologique », in Figura, volume 36, 2014, p. 15. https://colibris.link/XMx11

29 Sixtine, Chartier, « Pourquoi la religion est-elle omniprésente dans Dunehttps://colibris.link/aEDRB

30 Denis, Villeneuve, Dune, op. cit.

31 Ibid.

32 Luc, Ferry, Le nouvel ordre écologique : l’arbre, l’animal et l’homme, Paris, Grasset, 1992, p. 247.

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