Représentations culturelles et interculturelles des futurs enseignants de français langue étrangère

Cultural and intercultural representations of future teachers French as a foreign language.

التمثلات الثقافية والتداخل الثقافي لأساتذة اللغة الفرنسية مستقبلا

EL-Mehdi SOLTANI Salah AIT CHALLAL

p. 225-238

EL-Mehdi SOLTANI Salah AIT CHALLAL, « Représentations culturelles et interculturelles des futurs enseignants de français langue étrangère », Aleph, Vol 6. (2) | 2019, 225-238.

EL-Mehdi SOLTANI Salah AIT CHALLAL, « Représentations culturelles et interculturelles des futurs enseignants de français langue étrangère », Aleph [], Vol 6. (2) | 2019, 25 December 2019, 21 November 2024. URL : https://aleph.edinum.org/1982

Notre contribution s’articule autour des représentations culturelles et interculturelles dans une société plurilingue et multiculturelle. Elle a pour but de mettre l’accent sur l’importance de l’arrière-plan culturel et interculturel dans la classe de français langue étrangère et la formation des enseignants. Elle passe également en revue les conditions de la prise en charge des représentations des enseignants de langues, en particulier les enseignants du FLE, et les préparer à la problématique des changements dus aux contacts de langues, de cultures et d’identités.

Our contribution mainly tackles the cultural and intercultural representations in a multilingual as well as multicultural society. This study aims to highlight the importance of the cultural and intercultural background in classes of French as a Foreign Language and teacher training. We are taking into consideration language teachers especially French instructors and to prepare them for the changes that are taking place due to contact of languages, cultures and identities.

تُعنى مساهمتنا هذه بالتمثلات الثقافية في مجتمع متنوع الثقافات واللغات. الغرض من دراستنا هاته تسليط الضوء على أهمية الخلفية الثقافية وتداخل الثقافات -داخل قسم اللغة الفرنسية نفسها كلغة أجنبية في تكوين الأساتذة والمعلمين. كما تؤكد على ضرورة الأخذ بعين الاعتبار الخلفيات الآيديو-ثقافية لمدرسي اللغات خاصة معلمي اللغة الفرنسية، وإعدادهم لمجابهة التغييرات والمناهج التي قد تعترض مدرس اللغة الأجنبية كالاتصال باللغات والثقافات والهويات الغيرية.

Introduction

La diversité culturelle est une richesse considérable, une ressource inhérente au genre humain, qui doit être perçue et reconnue comme telle. Il n’existe, par ailleurs, aucune échelle de valeurs entre les cultures et les langues, elles sont toutes égales en dignité et en droit, quel que soit le nombre des populations qui s’y réfèrent. Notre monde est une synchronie de cultures et de langues dont la coexistence et la pluralité forment l’humanité.

L’Algérie est un pays multiculturel et plurilingue comme le confirme Khaoula Taleb Ibrahimi et beaucoup d’autres. Mais, même si la présence de personnes d’origines et de cultures différentes est synonyme de richesse aux yeux de certains, le multiculturalisme et le plurilinguisme sont aussi source de malentendus, de tensions voire de conflits.

Dans le contexte universitaire, et tout particulièrement dans la classe de langue, plusieurs représentations peuvent se manifester, car la langue participe aussi à la verbalisation des pensées humaines dans cet espace d’échange entre étudiants venant de divers coins et issus de différentes cultures.

Cette contribution a pour objectif de répondre à la problématique suivante :

Quelles sont les représentations culturelles et interculturelles des étudiants envers la langue française et son apprentissage ?

Afin d’analyser une situation réelle, nous avons mené une étude – par questionnaire auprès des étudiants de langue française inscrits en 3e année de licence à l’université Ali Lounici de Blida 022, sur leurs représentations culturelles et interculturelles envers la langue française et son apprentissage.

Il est évident que certaines différences dans les cultures sont mieux acceptées que d’autres, les différences qui vont à l’encontre des valeurs, des traditions, de la manière de vivre et des idéaux solidement ancrés au sein d’une culture et auxquels les membres de cette culture sont profondément attachés, peuvent provoquer un choc culturel, mais aussi menacer l’identité nationale d’un pays. D’autres questions ont été posées pour réaliser notre enquête, nous y reviendrons prochainement.

1. Cadrage conceptuel

Dans cette première partie, nous parlerons du statut de français en Algérie, puis nous passerons en revue les définitions de quelques concepts incontournables dans cette recherche à savoir la culture, l’interculturel, la classe de langue et les représentations.

1.1. Le français en Algérie

Après l’indépendance, le français a occupé une place prépondérante dans la société algérienne, et ce au niveau économique, social et éducatif. Comme l’affirme Foudil cheriguen : « La quasi-totalité de la population née à partir de 1962 a bénéficié d’un enseignement en français puis progressivement, d’un enseignement de français ». (cheriguen 1997 : 66).

Le français est une langue d’enseignement de certaines spécialités scientifiques à l’université. Elle est aussi une langue enseignée dans les établissements éducatifs étatiques et privés, langue de médias à savoir : presse écrite/audiovisuelle/radio, c’est aussi une langue de travail et d’administration. Houari Bellatreche revient sur cette question de l’utilisation du français en Algérie et affirme que :

Même s’il est qualifié de langue étrangère, il continue d’être une langue de travail et de communication dans différents secteurs (vie économique, monde de l’industrie et du commerce, l’enseignement supérieur, laboratoire de médecine et de pharmacie, média…) (Bellatreche 2009 : 111).

Il est bien évident que la langue française garde une place prépondérante en Algérie. Son enseignement aussi se fait depuis la 4e année du système classique et dès la 3e année du cycle primaire après l’arrivée de la réforme scolaire qui a débuté en 2003.

1.2. La classe de langue

Les recherches en didactique des langues et en pédagogie considèrent la classe de langue, à partir des années quatre-vingt, comme un lieu socialisé, où s’établit un échange actif entre des partenaires et acteurs ayant leur place dans l’interaction. Les acteurs ont des buts convergents à visée didactique, préexistant à l’interaction et la légitimant par des programmes, des objectifs à atteindre et des résultats à obtenir.

C’est un lieu d’interaction, d’échange, de pratique en exerçant une activité tournée vers l’amélioration des différentes compétences langagière, linguistique et culturelle de l’apprenant. C’est également un endroit favorisant l’apprentissage d’une langue tout en exerçant différentes activités et tâches tant à l’écrit qu’à l’oral.

1.3. Les représentations

La notion de représentation a ses sources dans les travaux de la psychologie sociale (Moscovici 1961). Le polymorphisme de la notion de représentation réside dans son ancrage dans différentes disciplines comme la sociologie, la psychologie, la didactique des sciences, la didactique des langues, ainsi que dans les différents contextes d’application. Notion établissant des dimensions transversales, la représentation se décline pour se référer à divers terrains de recherche.

Le terme de représentation a été défini sous plusieurs angles. Jodelet le définit comme étant « une forme de connaissances socialement élaborées et partagées, ayant une visée pratique et concourant à la construction d’une réalité commune à un ensemble social ». En consacrant l’aspect social de la représentation, il s’établit un lien entre le psychologique et le social, un lien qui révèle la nature de l’interaction entre les cultures.

1.4. Qu’est-ce que la culture ?

Le terme « culture » est un concept très large qui ne peut pas être fixé avec une seule définition. Il recouvre plusieurs dimensions, par exemple la culture individuelle ou collective, la culture nationale ou internationale, et la culture traditionnelle ou moderne. Comme le confirme J.-P. Cuq, la culture est un « concept qui peut concerner aussi bien un ensemble social qu’une personne individuelle. La capacité à faire des différences c’est-à-dire à construire et légitimer des distinctions. » (Cuq : 2003)

La culture, dans son sens le plus large, est considérée comme « l’ensemble des traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe, outre les arts et les lettres, les modes de vie, les droits fondamentaux de l’être humain, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances. » (Unesco, 1982)

Cela veut dire que la culture est un ensemble de manières de voir, de sentir, de percevoir le monde, de penser, de s’exprimer, et de réagir.

1.5. Qu’est-ce que l’interculturel ?

L’interculturel demeure un champ très vaste en significations, cette notion fait l’objet de recherche de plusieurs didacticiens, chercheurs, psychologues et anthropologues.

Accordant une place prépondérante à l’interculturel, M-A. Pretceille, le définit comme suit : « Le préfixe “inter” d’interculturel indique une mise en relation et une prise en considération des interactions entre des groupes, des individus, des identités. » (M-A. Pretceille : 1996)

À la lumière de cette citation, nous considérons l’interculturel comme un processus dynamique d’échanges entre différentes cultures, les rencontres et les métissages entre des groupes sociaux d’appartenances distinctes qui se réalisent par l’intermédiaire du commerce, des conquêtes et de la colonisation… etc.

2. Cadrage méthodologique

Dans cette rubrique méthodologique, nous présenterons le contexte de recherche, l’outil d’investigations utilisé pour cette enquête et les résultats auxquels l’étude a abouti.

2.1. Enquête

Nous avons mené notre étude auprès des étudiants de 3e année de licence de français à l’université Ali Lounici Blida 02, ces derniers seront de futurs enseignants de français, ils sont censés enseigner au cycle primaire et au collègue selon les directives de la fonction publique algérienne. L’échantillon de l’enquête est composé de 50 étudiants des deux sexes - soit 21 garçons et 29 filles - du département de français de l’université de Blida.

Pour ce faire, nous leur avons proposé un court questionnaire dont les réponses étaient spontanées et brèves. Les participants à l’enquête ont répondu à un questionnaire contenant les items suivants :

  1. Que représente pour vous la France ?

  2. Quelles représentations avez-vous sur les Français

  3. Que signifie pour vous la langue française ?

  4. Que représente pour vous la culture française ?

  5. Quelle différence faites-vous entre la culture algérienne et la culture française ?

2.2. Résultats et analyse

D’après l’analyse détaillée des questionnaires destinés aux futurs enseignants de français, nous avons pu récolter des réponses et des déclarations sur notre sujet. Nous rappelons que notre objectif de départ était de vérifier les différentes représentations culturelles et interculturelles des étudiants inscrits en 3e année de licence à l’université de Blida 02. Nous reviendrons ci-dessous en détail sur chaque question :

2.2.1. Représentations sur la France

Pour la question qui concerne les représentations sur la France, les apprenants se sont tous mis d’accord que la France est un beau pays européen, un pays touristique par excellence et le plus visité dans le monde. Une puissance mondiale en matière d’économie, d’industrie et de commerce. Le pays le plus francophone dans le monde entier et le fondateur de l’organisation internationale de la francophonie (OIF), ainsi que l’Académie française. En politique et relations internationales, la France à côté de l’Allemagne, sont les deux principaux acteurs de grandes décisions relatives à l’Union européenne et toute l’Europe. Un pays qui encourage la recherche scientifique et valorise le savoir à travers tous les dispositifs mis en place à ce sujet. Attirer les étudiants étrangers sur son sol représente un axe stratégique de la politique française, et ce par le biais des bourses et coopérations d’échanges culturels et scientifiques qu’elle fait avec d’autres pays dans le cadre de Campus France3 et Erasmus4. D’une part, pour identifier les meilleurs potentiels et les retenir chez elle et arracher leurs talents. D’autre part, une fois de retour dans leurs pays, ils propageront les idées et la culture dans lesquelles ils ont baigné et ils ont été formés.

En abordant l’histoire, les apprenants déclarent que la France est un pays colonisateur ; qui a fait beaucoup de guerres dans le monde entier.

2.2.2. Représentations sur les Français

Les représentations sur les Français se sont faites en fonction des jugements de valeur à la fois positifs et négatifs. Nos sujets interrogés qualifient les Français comme gentils, ambitieux, sérieux, ils sont aussi ponctuels, ils respectent les horaires et les rendez-vous, ils ne viendront jamais en retard comme nous confirme un étudiant « arriver en retard pour eux, est un manque de respect pour l’enseignant si on est dans un cours et un sentiment de désintérêt si on est dans une fête ou une cérémonie et ainsi de suite ». Les Français ont du savoir-vivre et leur mode de vie est très moderne. Ils sont ouverts d’esprit sur toutes les cultures et sociétés de monde.

2.2.3. Représentations sur la langue française

Pour ce qui est langue française, plusieurs représentations lui ont été réservées par les apprenants, le français est une langue romantique, d’amour, pleine de sentiments et sensations. C’est une langue élégante, elle permet d’ouvrir l’esprit sur le monde et permet également à son locuteur de penser différemment « Quand je parle la langue de Molière, j’ai l’impression de penser et de m’exprimer différemment, c’est une belle langue, riche et mélodieuse » déclare l’un de nos enquêtés.

C’est aussi, une langue qui fait partie de notre héritage culturel de la France et un trésor qu’on a trouvé après l’indépendance comme disait KATEB Yacine « la langue française est un butin de guerre ». Léopold Sédar SENGHOR renforce cette affirmation en déclarant que « la langue française est ce trésor trouvé dans les décombres de la décolonisation ».

Pour certains étudiants, enseigner et apprendre la langue française en Algérie représente un grand défi, puisqu’on parle d’une langue idéologiquement chargée par des représentations et des stéréotypes, qui sont parfois complètement éloignés de la réalité, chose qui pourrait influencer sur son enseignement ainsi son apprentissage.

De plus, la langue française est considérée comme étant une des langues les plus difficiles à maîtriser au monde. Ce dernier point est le plus important selon nos apprenants, car si la langue française est complexe en la comparant avec les autres langues étrangères présentes en Algérie à l’image de l’anglais ou l’espagnol, c’est aussi cela qui fait sa richesse.

2.2.4. Représentations sur la culture française

Pour la culture française, le panel des étudiants la qualifie de culture savante et très riche, c’est la civilisation, le théâtre, la musique et la lecture. Une culture marquée par sa diversité et sa richesse grâce aux diverses régions et différents peuples que les Français ont côtoyés à travers les guerres et l’immigration. Elle est diffusée partout dans le monde à travers les instituts français et les alliances françaises, que la France a créés pour la propagation et la promotion de sa langue. Une culture qui a influencé le monde entier et tout particulièrement l’Europe. La culture française est représentée par la littérature et les romans classiques et ses écrivains célèbres à l’image de Molière, Zola, Hugo, Stendhal entre autres.

La culture française trouve aussi sa place à travers les représentations que se font les étudiants et les images de types touristiques comme les monuments et lieux culturels, voire touristiques comme le Musée du Louvre, Notre-Dame de Paris, l’arc de triomphe les Champs-Élysées, le Sacré-Cœur, la tour Eiffel… etc. Ces traits culturels proviennent des connaissances largement partagées entre les étudiants sur la culture française.

La culture française est aussi caractérisée par le fromage, le bon vin, la mode et les parfums, la capitale française Paris, est, pour les étudiants interrogés, reconnue comme la capitale mondiale de la mode.

Un autre trait culturel a été repéré dans les réponses obtenues, qui est l’art dans son sens large, l’Art qui regroupe l’opéra, le cinéma, la musique, la danse, la peinture et tous les autres beaux-arts.

2.2.5. La distinction entre la culture algérienne et française

Quant à la distinction entre les deux cultures algérienne et française, nos sujets interrogés ont distingué entre les deux cultures en se basant sur deux critères principaux, l’un se penche sur ce qui est semblable et les éléments en commun et l’autre sur les différences.

Le bassin méditerranéen est considéré comme une localisation géographique commune entre les deux cultures, le climat et les conditions métrologiques, les reliefs des villes côtières que soit dans le sud de la France ou le nord de l’Algérie, semblent très proches et identiques et il n’y a pas vraiment une grande différence. Les constructions et les infrastructures dans les grandes villes algériennes à savoir Alger, Oran, Constantine, Annaba ou Tlemcen entre autres, qui ressemblent aux villes françaises en particulier Marseille, Nice et les villes de la Côte d’Azur5.

Les pratiques religieuses, sociales et culturelles dans les deux pays font l’objet des points de distinction. Les étudiants interrogés, et en tant que jeunes Algériens, se considèrent moins dévalorisés et moins chanceux par rapport aux jeunes Français, qui ont tout, les clubs sportifs et culturels, les stades et les infrastructures de sport, de culture et toutes sortes de loisirs. Ils ont les théâtres, les cinémas et les bibliothèques en accès libre.

2.2.6. Synthèse

Au terme de cette présentation, nous remarquons que la formation d’une représentation d’ordre culturel ou interculturel présuppose l’intériorisation et l’assimilation par l’individu des phénomènes sociaux et leur traitement cognitif et affectif en association avec la norme acceptée par l’ensemble des membres de la société. Ces derniers se font des représentations actuellement beaucoup plus à travers les réseaux sociaux dans lesquels ils agissent.

Il est en effet très clair que les représentations de futures enseignantes de français sont caractérisées par des qualificatifs qui reviennent tout le temps comme un leitmotiv dans leurs réponses.

La France demeure un beau pays avec toutes ces particularités et ces monuments de renommée mondiale à l’image de la Tour-Effel, le Louvre, Notre Dame de Paris, la Seine et les Champs-Élysées. Le pays en question est une puissance politique et économique en Europe voire dans le monde entier.6

Il ressort de ces observations que la majorité des étudiants entretiennent de bons contacts avec les Français et un lien étroit avec les natifs de cette langue. Ceci est justifié par les marques de subjectivité et les qualificatifs mélioratifs ainsi que le discours épilinguistique.

La culture française est marquée par sa diversité et sa richesse ainsi que par sa diffusion et son influence à travers le monde. C’est l’une des cultures les plus connues à l’échelle mondiale. Elle est également caractérisée par un ensemble de références littéraires - du Moyen Âge à nos jours -, historiques et un héritage qu’on ne peut nier.

La langue française est qualifiée comme langue de l’estime, de prestige, du savoir, de la culture, de la promotion sociale, la langue des relations internationales et de la diplomatie, c’est une langue sentimentale et celle de l’amour, c’est aussi, la langue de l’enseignement et de l’école. C’est une langue inséparable et indissociable de la culture, de la communication, de l’intercompréhension sociale et la vie communautaire.

3. Pistes didactiques et pédagogiques

Comme nous l’avons montré lors de notre analyse et au cours de cette étude, les représentations culturelles et interculturelles sont omniprésentes, voire incontournables, dans la classe de français. Le besoin de les prendre en charge se fait sentir et s’avère essentiel.

Le futur enseignant n’est pas bien formé à la prise en charge des représentations, il ne reçoit pas non plus de modèle d’activité, en vue d’une application ou d’une transposition annoncée dans la classe, mais des connaissances recueillies à titre personnel et par son initiative. Il essayerait de prendre en compte ce qui lui semblera bon et faisable.

Il est à souligner également que les différentes pratiques didactiques menées à l’université algérienne décontextualisent les représentations culturelles et interculturelles en les mettant à l’écart et dans des milieux faits de représentations vernaculaires.

L’enseignant se trouve donc confronté, consciemment ou le plus souvent inconsciemment, à une multitude de représentations, qu’il doit connaître, reconnaître et gérer.

Il faut donc que ces futurs enseignants fassent recours aux représentations culturelles et interculturelles des apprenants. Cela dit, l’enseignant, en tant que vecteur et transmetteur de connaissances ainsi qu’en tant que régulateur du processus d’enseignement/apprentissage, devrait gérer les représentations dans ses pratiques de classe en se référant à des méthodologies diverses.

En tant que gérant de ces représentations, l’enseignant est appelé à développer un certain nombre de compétences qui l’aideront à assumer les tâches requises pour la prise en charge des représentations et pour mener à bien des activités traitant ces thématiques.

Pour saisir les différentes facettes des représentations et comprendre le processus de leur élaboration il faudrait suivre trois étapes :

  1. La mise en évidence des représentations à travers les déclarations et les productions langagières des différents acteurs du processus d’enseignement/apprentissage à savoir les apprenants et l’enseignant.

  2. La prise de conscience de leur existence et de leur évolution de la part des acteurs du processus didactique.

  3. La modification, étant donné que les représentations sont souples et susceptibles d’être soumises à des changements et des régulations en fonction des idéologies et des situations de communication ainsi que le contexte.

Ce processus permet de gérer la démarche didactique et pédagogique de l’enseignement du français langue étrangère, car le français, si bien, l’ensemble des représentations positives partagées par les sujets interrogés et demeure un héritage, une langue qui a bien sa place en Algérie et surtout un outil de travail utile et indispensable plus particulièrement au milieu universitaire.

Les étudiants apprennent mieux la langue et arriveront à la maîtrise parfaite, s’ils trouvent dans leurs cours ce qui les motive et soutient leurs intérêts. Cela justement pousse les enseignants, les acteurs de la démarche pédagogique et les concepteurs des programmes à élaborer des activités et réfléchir aux tâches prenant en compte ces réorientations. Cela veut dire, proposer des supports et des documents qui parlent de l’aspect positif de la France, la langue et la culture française.

Conclusion

L’importance de l’apprentissage des langues étrangères devient aujourd’hui l’une des nécessités dans un monde qui s’ouvre de plus en plus sur la mondialisation, les nouvelles technologies et les relations internationales. Cela dit, plusieurs questions ont été posées et plusieurs recherches ont commencé à s’interroger sur la place de l’enseignement des aspects culturels et interculturels en classe de langue.

Personne ne peut contester l’existence d’une relation d’implication réciproque entre langue et culture. De manière plus approfondie, la langue est porteuse de culture, et elle est indissociable de la culture, car elles sont « les deux facettes d’une même médaille » (Benveniste1960). Cela veut dire quand on parle d’une langue, on devrait forcément parler de sa culture et inévitablement le pays de cette langue, cela nous amènerait aux représentations que se font les apprenants. Pour éviter les conflits et les malentendus ainsi que l’enfermement, l’approche pédagogique des enseignants devrait contribuer à l’enseignement de la culture et la langue à travers le travail sur les représentationssnoitaturelles et interculturelles, car « la relation indissociable entre l’enseignement de la langue et celui de la culture n’est en rien une évidence ». (Zarate. 1993).

2 L’Université Ali LOUNICI Blida 2, est une université publique algérienne située à El Affroun (Wilaya de Blida) dans le nord du pays.

3 Campus France est un établissement public à caractère industriel et commercial français, créé par la loi nᵒ 2010-873 du 27 juillet 2010 relative à l

4 Le programme Erasmus, généralement appelé Erasmus, est un programme d’échange d’étudiants et d’enseignants entre les universités, les grandes écoles

5 Cela est dû à la présence française en Algérie pendant 132 ans de colonisation

6 La position politique de la France et son influence sur l’Europe, les différentes institutions européennes qu’elle abrite sur son sol comme le

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2 L’Université Ali LOUNICI Blida 2, est une université publique algérienne située à El Affroun (Wilaya de Blida) dans le nord du pays.

3 Campus France est un établissement public à caractère industriel et commercial français, créé par la loi nᵒ 2010-873 du 27 juillet 2010 relative à l’action extérieure de l’État, qui a pour but de valoriser et de promouvoir à l’étranger le système d’enseignement supérieur et de formation professionnelle français.

4 Le programme Erasmus, généralement appelé Erasmus, est un programme d’échange d’étudiants et d’enseignants entre les universités, les grandes écoles européennes et des établissements d’enseignement à travers le monde entier. 

5 Cela est dû à la présence française en Algérie pendant 132 ans de colonisation

6 La position politique de la France et son influence sur l’Europe, les différentes institutions européennes qu’elle abrite sur son sol comme le parlement européen, le conseil de l’Europe, le centre européen de la jeunesse, l’observatoire européen de l’audiovisuel et le quartier européen à Strasbourg confèrent à ce pays le staut de puissance régional et mondiale.,

EL-Mehdi SOLTANI

Laric1Laboratoire des Représentations Intellectuelles et culturelles. Université Mouloud MAMMERI, Tizi Ouzou

Salah AIT CHALLAL

Université Mouloud MAMMERI, Tizi Ouzou

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