Les altérations de la racine en kabyle

تغيّرات الجذر في القبائلية

Root Alterations in Kabyle

Hadad Samir

Citer cet article

Référence électronique

Hadad Samir, « Les altérations de la racine en kabyle », Aleph [En ligne], mis en ligne le 11 juin 2025, consulté le 18 juin 2025. URL : https://aleph.edinum.org/14836

Le présent article propose une typologie détaillée des modifications radicales en kabyle, fondée sur un corpus de terrain exhaustif et enrichie par une perspective diachronique. Huit types d’altérations sont identifiés et illustrés : chute de radicale, vocalisation, étoffement, assimilation, durcissement, métathèse, changement du point d’articulation et assibilation. L’analyse compare ces phénomènes aux cadres théoriques bi‑consonantiques issus des travaux de Bohas et Cohen, tout en mettant en lumière leur distribution dialectale. Les résultats offrent une base empirique inédite pour les études diachroniques et comparatives en linguistique berbère.

This article presents a comprehensive typology of root alterations in Kabyle, based on an extensive field corpus and a diachronic perspective. Eight alteration types are identified and exemplified : root loss, vocalization, augmentation, assimilation, fortition, metathesis, articulation shift, and sibilant change. The study frames these phenomena within bi‑consonantal theory from Bohas and Cohen’s work while highlighting their dialectal distribution. The findings provide a novel empirical foundation for diachronic and comparative research in Berber linguistics.

يُقدّم هذا المقال تصنيفًا تفصيليًا لتغيّرات الجذر في اللهجة القبائلية، استنادًا إلى حَشد ميداني شامل ومنظور تأريخي تطوري. تمّ تحديد ثمانية أنواع من التغيّرات وتوضيحها بالأمثلة : فقدان الجذر، التصويت، الإضافة، الاستيعاب، التقوية، التبادل الصوتي، انتقال نقطة النطق، وتحوّل إلى شين. يُوظّف البحث الإطار النظري الثنائي الصامت من أعمال بوحّاس وكوهين، مع إبراز التوزيع اللهجي. تُقدّم النتائج أساسًا تجريبيًا جديدًا للدراسات المقارنة والتأريخية في اللسانيات البربرية.

Introduction

La morphologie berbère, étudiée depuis le début du XXᵉ siècle, a mis en lumière la notion de « racine », mais la diversité des altérations radicales au sein d’un même dialecte reste encore insuffisamment explorée. Dans ce contexte, notre étude se concentre sur le kabyle et propose une typologie exhaustive de huit types de modifications radicales, articulant données synchroniques et perspectives diachroniques. Cette démarche vise non seulement à clarifier les mécanismes morphologiques sous-jacents à chaque altération, mais aussi à confronter ces phénomènes aux théories bi-consonantiques de Bohas et Cohen.

Nous posons ainsi la question suivante : comment classifier rigoureusement les altérations radicales en kabyle et dans quelle mesure ces variations résultent-elles d’évolutions diachroniques partagées avec d’autres parlers berbères ? Pour répondre à ces enjeux, nous nous fixons trois objectifs : construire une description précise des altérations observées dans un corpus de terrain, situer ces phénomènes dans le cadre théorique bi-consonantique, puis analyser leur répartition dialectale et diachronique.

Nous formulons trois hypothèses : chaque type d’altération correspond à un mécanisme morphologique distinct (H1) ; les altérations synchroniques peuvent s’expliquer par des évolutions diachroniques attestées dans d’autres variétés berbères (H2) ; l’application du modèle bi-consonantique offre une grille d’analyse plus nuancée qu’un simple classement alphabétique (H3).

1. La racine en langue amazigh

1.1. Contexte historique de la notion de « racine »

La notion de « racine » est récente dans le domaine berbère. Les premiers dictionnaires réalisés dans ce domaine ont procédé à une classification par ordre alphabétique des lexiques, ignorant toute organisation fondée sur la racine. C’est René Basset qui, lors de ses enseignements à l’Université d’Alger, a mis en valeur la notion de racine en berbère ; les cours d’André Basset ont ensuite consacré la racine comme concept fondamental de l’analyse lexicologique. À partir de cette époque, tous les travaux lexicographiques académiques l’ont adoptée pour structurer leurs entrées, comme en témoigne le Dictionnaire touareg-français de Charles de Foucauld (1920  ; rééd. 1952). Sous l’influence de Marcel Cohen, André Basset et Jean Contineau, les études de Dallet, Delheures, Prasse et Taifi ont perpétué cet ordre racinique. Les définitions de la racine proposées par André Basset («  un groupement de consonnes constitue le radical et, partant, l’armature sémantique  ») et par Contineau («  la racine est l’élément radical essentiel commun à un groupe de mots étroitement apparentés par le sens  ») soulignent l’accord conceptuel entre ces auteurs. Pour Contineau, lorsque le radical subit des modifications (ex. meurs, mourir, mort → racine mr), on conserve le terme « racine  » ; en revanche, si le radical demeure invariant (ex. conte, conter, conteur, racontar), il préfère le nommer «  base  ».

Dans la suite du travail, le comportement de la racine en kabyle est présenté selon la définition suivante  : la racine est l’élément irréductible, récurrent et commun à une famille de mots étroitement apparentés par le sens. Dès lors que l’on évoque la récurrence, surgit la question de la délimitation de la «  famille lexicale  » à soumettre à l’analyse pour identifier les occurrences. Autrement dit, jusqu’où peut-on ou doit-on étendre la recherche pour reconstituer les familles lexicales  ?

Si la question ne se pose pas pour les familles de mots soudées en synchronie, comme dans le cas de KRZ, facilement identifiable à travers :

  • krez «  labourer  »

  • takerza «  labour  »

  • amekraz «  laboureur  » en revanche, l’extraction de dérivés plus éloignés nécessite un travail plus poussé. Par exemple, la séquence QN n’apparaîtrait qu’en étendant le champ dérivationnel à qqen «  lier  », tuqqna «  le fait de lier  », ameqqun «  gerbe, fagot  », tameqqunt «  bouquet, botte  », puis à aseɣwen «  corde d’alfa servant à lier  ». Ce parcours conduit à identifier la racine véritable ƔWN.

Néanmoins, cette méthode atteint ses limites lorsque l’on intègre la diachronie. Chaker (2009) atteste que 75  % des racines berbères résultent de processus diachroniques. Il démontre que seule une recherche exhaustive de tous les dérivés d’un lexème, comparés entre dialectes, permet de dégager la racine authentique. Ainsi, pour le lexème amnay «  cavalier  », l’appel au verbe ny «  monter à cheval  » en tamasheq permet d’écarter le préfixe m et d’isoler la racine NY. Le kabyle offre cependant une série de dérivés synchroniques (semneny «  empiler  », tamnenayt «  pile, amas  », tumnayt «  transport  ») et de formes comme yesna-tt «  il a neigé  », confirmant la nécessité de conjuguer approche synchronique et diachronique.

La diachronie permet ainsi de ressouder en synchronie des termes aujourd’hui éloignés, comme le montrent Galland-Pernet et Taifi  : le verbe aẓẓay «  être lent/lourd  » dérive de iẓday «  être lourd  » et s’associe à eẓd «  moudre, tous deux issus de la racine ẒDY.

1.2. La racine et ses formes

La question de la forme de la racine a fait l’objet de nombreux débats, et ce, à l’échelle du chamito-sémitique. Suivant D. Cohen (cité par Haddadou), on postule un état bilitère primitif  : deux consonnes radicales préexistent et constituent le noyau, auxquelles s’ajoute une troisième consonne alternante. Bohas1 a notamment étendu cette théorie à l’arabe en introduisant la notion de « matrice », composée de deux consonnes de base associées à une troisième consonne mobile, idée apparemment applicable à certaines zones du lexique berbère.

S. Chaker (2009) identifie une trentaine de radicaux bi-consonantiques suivis d’une troisième consonne (k, g, s, z, d, t, ḍ). L’exemple le plus illustratif est la matrice FR, associée au sens «  couper, séparer  », et qui se déploie dans les racines suivantes  :

  • fry «  couper  » → tafruyt «  couteau  »

  • frg «  clôturer  »

  • frn «  trier  »

  • frs «  nettoyer  »

  • frḍ «  balayer  »

  • frk de frarek «  fissurer  »

  • frw de fru «  démêler, résoudre  »

  • frz «  éclaircir, démêler  »

Le sème commun à ces racines relève donc de la matrice FR («  couper, séparer  »). De même, la matrice KM se manifeste dans  :

  • kmez «  gratter  »

  • kmen «  être à l’abri  »

  • kmes «  tenir avec précaution  »

  • kmec «  froisser  »

En kabyle, la matrice RƔ apparaît sous différentes formes selon les affixes  :

  • breq «  briller  »

  • berreq «  briller  »

  • irriq «  briller  »

  • berqec «  être multicolore  »

  • ureɣ «  or  »

  • iwriɣ «  être de couleur jaune  »

  • lebreq «  éclair  »

  • awraɣ «  jaune  »

Les deux dernières formes (lebreq, awraɣ) soulignent particulièrement la notion de «  briller  » et illustrent comment une même racine bilitère peut générer une riche variation lexicale.

Il apparaît également que la majorité des racines trilitères berbères peuvent être interprétées comme l’expansion d’une matrice bilitère. Le système radical privilégie en effet le trilitarisme, et les lexèmes à plus de trois consonnes sont généralement considérés comme emprunts ou dérivés (Kahlouche 1992). Toutefois, une fois stabilisées, certaines racines trilitères engendrent des formes quadrilitères, moins transparentes morphologiquement. Par exemple  :

  • tiɣirdemt «  scorpion  »

  • agersal «  champignon  »

  • agercal «  son  »

Dans les deux derniers cas, on identifie le premier élément ager «  mauvais  » (cf. agerseggas «  mauvaise année  » ; agermuẓal «  malchanceux  ») et le second élément (sal «  cuisson  » ou cal «  terre  »), permettant de restituer au terme une valeur dérivée composée. Quant à tiɣirdemt2, nous proposons qu’il se décompose en ɣar «  être sec  » + dem (< idim) «  sang  », suggérant l’image d’un animal au sang coagulé.

Parfois, des racines trilitères rendent compte de processus de dérivation complexes  : ainsi, asegduf «  ortie  », souvent analysé comme azeg + ttef (Chaker), se révèle apparenté à wdf «  fourmiller  » par comparaison avec le verbe danir «  fourmiller  » et son nominal asewdef, puis transformé sous l’effet de l’assimilation et de la sonorisation.

Enfin, la racine peut être profondément dissimulée par des habillages morphologiques multiples, rendant l’étymon méconnaissable  : par exemple, la matrice SWL «  être concave  » se manifeste dans  :

  • aswel «  concave  »

  • tasebbalt «  grande jarre  »

  • aqecwal/aqeswal «  grand panier en osier  »

  • tassilt «  marmite  »

Ces réalisations illustrent la capacité du berbère à recouvrir de nombreux mor- phèmes tout en préservant un noyau sémantique constant.

En conclusion, la variation radicale en berbère, fruit de l’usure phonétique, de l’assimilation, de la métathèse3 et d’autres opérations morphologiques, constitue un phénomène interne au système lexical. Elle ne remet pas en cause l’unité sémantique d’une racine  ; même lorsque les formes synchroniques semblent divergentes, l’approche diachronique permet de rétablir des liens profonds, comme le montre l’exemple de la racine NY, à l’origine de tamnennayt «  empilement  » en kabyle et de tanaka «  équitation  » en tamasheq.

2. Les types d’altérations radicales

2.1. Chute d’une radicale

Dans cette section, chaque exemple débute par la forme considérée comme la plus authentique, étayée par la diachronie, suivie de la forme altérée et des transformations correspondantes.

  1. Chute de la semi‑voyelle w

  • Position initiale

    • Wargu → argu (13, 17, 22)

    • Wziehungsweise wirag → argu (9)

  1. Position finale

  • Azegzaw «  bleu  » → azegza (8, 9, 10, 19)

  • Aqerriw → aqerru (6, 7, 8, 11, 12, 14, 17, 20, 21)

  1. Chute de la semi‑voyelle y

  • Position médiane

  • aḥcayci → aḥcici (08, 15, 17, 22) ; aḥcic (03)

  • Tiyersi → tirsi (15, 16, 18 → 22)

  • Amayeg → amag (3, 5 → 20)

  1. Position finale

  • Aqerruy → aqerru (6,7, 8, 11, 12, 17, 20, 22 → 1)

  • Aledday (09) → aledda (10)

2.2. Vocalisation

Le phénomène de vocalisation concerne uniquement la transformation des semi‑voyelles [w] et [y] en voyelles, respectivement en [u] et [i].

  • Imẓiy → imẓi (16, 18 → 01, 22)

  • Meslay → mmesli (1, 4, 5, 6, 15, 19, 20 → 15)

  • Awriḍ → uriḍ, awreḍ (3 → 10)

2.3. Étoffement radical

L’étoffement radical consiste en l’ajout d’un phonème, généralement expressif, à la racine authentifiée.

  • Anyir → agendur (7, 8 → ayendur : 19, 20 ; aḥendur : 13)

  • Udem → aqadum (1, 2, 5, 6, 13, 16)

  • aḥcayci → aleḥcic (2)

  • llufan → lṭufan (16 → 7, 11, 22)

  • uzur → zhur (9, 10)

  • aԑrur → azeԑrur (19)

  • adif → ԑiduf (9)

  • zelli → zeԑlelli (2, 14, 22)

2.4. Assimilation

L’assimilation, répandue à l’échelle interdialectale, apparaît également dans quelques cas marginaux du corpus :

  • ldi → lli (1, 3, 6, 21)

  • rnu → rru (17, 18, 19, 22)

  • bded → bedd

  • bder → adder (1, 5, 7, 11, 13, 17)

  • afwad → uffad (17)

2.5. Durcissement

Le durcissement se manifeste par la substitution d’un radical par un autre plus occlusif :

  • seɣres → seqres (3, 5, 11, 12, 14 → 1)

  • iwzil → igzil (10)

  • ԑmeq → ɣmeq « enfoncer » (9 → 10)

2.6. Métathèse

La métathèse résulte du renversement de l’ordre des consonnes radicales. Bien que ce phénomène soit marginal, il mérite attention :

  • Tekki → ketti (11)

  • Sami → masi (21, 14 → 7, 11)

  • Fak → kfu (1, 8 → 2, 13, 20, 21)

  • bɣu → ɣba (9)

  • kreh → hrek (8, 11)

2.7. Changement du point d’articulation

Certains cas d’altération ne s’inscrivent dans aucune des catégories précédentes et relèvent d’un simple déplacement du point d’articulation, résultant d’interactions combinatoires au sein du mot. Le corpus en fournit plusieurs exemples :

  • Ilqiq → imliq (2, 13)

  • Agergis → adergis (8)

  • sdeɣdeɣ → steɣteɣ (13, 17)

  • amlelli → amerelli (5, 19)

Un lexème particulièrement variable est le verbe arabe emprunté teyyer « jeter », adapté différemment selon les régions :

  • ḍegger (1, 3, 4, 5, 7, 11)

  • ḍeqqer (1, 14)

  • Tegger (12)

  • ḍeyyer (17, 22)

  • dekker (18)

  • tiger (20)

Ce seul exemple illustre non seulement la variation phonétique entre les occlusives emphatiques [ṭ] et [ḍ] ou leurs équivalents voisés [đ] et [žd], mais aussi les alternances entre [j], [g], [k] et [q].

2.8. Assibilation

L’assibilation constitue un cas particulier de changement du point d’articulation, où une consonne dentale non sifflante évolue en sifflante4. Dans le corpus, un seul exemple a été relevé : degger → segger (11)

Cette mutation de [d] à [s] illustre la capacité du système phonologique kabyle à opérer des transmutations articulatoires même sur des racines stabilisées.

Conclusion

L’analyse présentée dans cet article met en évidence la richesse et la complexité des altérations radicales en kabyle. En confrontant un corpus de terrain exhaustif aux cadres théoriques bi‑consonantiques, nous avons identifié huit types d’altérations, rappelant le rôle central du trilitarisme et la pertinence d’une approche diachronique pour éclairer les variations synchroniques. Chaque type d’altération—de la chute de semi‑voyelle à l’assibilation—est révélé comme un mécanisme morphologique distinct, contribuant à la dynamique interne du lexique kabyle sans en rompre l’unité sémantique. Cette typologie offre une base empirique solide pour de futures recherches comparatives et génératives en linguistique berbère et invite à étendre l’analyse à d’autres dialectes afin de mesurer l’universalité et les spécificités régionales de ces phénomènes.

1 Bohas G, 1997, Matrice, étymons, racine : éléments d’une théorie lexicologique du vocabulaire arabe, Paris-Louvain, Peeters

2 Cependant, l’attestation de ticirdemt, en rifan, semble compromettre cette hypothèse, et tendrait à considérer ce terme comme synthème certes, mais

3 Pour ce qui est des altérations radicales inter dialectales, se référer à Kossman et ici même : chapitre III de la première partie, chapitre V pp.

4 Boukous, A., 2009 Phonologie de l’amazighe, Série : Etudes n° 10, El Maârif Al-Jadida, IRCAM, Rabat.

Boukous, A. (2009). Phonologie de l’amazighe (Études No. 10). Rabat  : El Maârif Al-Jadida & IRCAM.

Bohas, G. (1997). Matrice, étymons, racine  : éléments d’une théorie lexicologique du vocabulaire arabe. Paris  ; Louvain-la-Neuve  : Peeters.

Taifi, M. (1991). Dictionnaire tamazight-français. Paris  : L’Harmattan-Awal.

1 Bohas G, 1997, Matrice, étymons, racine : éléments d’une théorie lexicologique du vocabulaire arabe, Paris-Louvain, Peeters

2 Cependant, l’attestation de ticirdemt, en rifan, semble compromettre cette hypothèse, et tendrait à considérer ce terme comme synthème certes, mais comme dérivé plutôt qu’un composé, puisque la radicale ɣ est instable et devient c. Ce n’est nullement un cas de variation phonétique (ɣàc), puisque ce cas n’est jamais attesté nulle part ailleurs. Mais, en admettant que nous sommes face à un cas de dérivation, expressive, pour être plus précis, d’autant plus que les deux phonèmes sont des candidats potentiel à l’expressivité, cela ne résout pas le problème quant au sens qu’aura le terme sans eux. Autrement dit, quel sens a rdem ? Aucun, bien évidemment, en restant dans le même contexte sémantique.

3 Pour ce qui est des altérations radicales inter dialectales, se référer à Kossman et ici même : chapitre III de la première partie, chapitre V pp. 74-83.

4 Boukous, A., 2009 Phonologie de l’amazighe, Série : Etudes n° 10, El Maârif Al-Jadida, IRCAM, Rabat.

Hadad Samir

Université Mouloud Mammeri-Tizi-Ouzou

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